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Citations sur Les Sentiers de Recouvrance (22)

Anastasia était déjà morte une première fois à l'âge de sept ans, et depuis elle croyait en l'existence des Anges.
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Parmi toutes les histoires que racontait le père de Nas, il y avait celle de cet homme, qui dans sa jeunesse était parti à l'aventure en Amazonie. Au fin fond d'une réserve. il avait rencontré un peuple qui n'établissait pas de distinction fondamentale entre le passé et l'avenir. Et comme on ne voit rien du futur, alors qu'on peut regarder en arrière, ce peuple considérait que le passé se trouvait devant, et le futur derrière. Pour lui faire appréhender ce concept, il l'invitait à marcher à reculons. Nas appréciait beaucoup ce genre d'histoires. Mais avec les années et sa propre expérience, elle avait compris que le passé aussi pouvait se dérober à la vérité.
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Elle aurait voulu qu'il lui pousse des ailes, s'envoler et s'échapper très haut dans le ciel, comme ces goélands cendrés qui planent avec aisance dans le vent, au-dessus des falaises, sans se soucier jamais du vertige de la chute.
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La terre, le ciel, les océans, même la lune et les étoiles, on les leur avait confisqués, la planète entière réduite à des équations et des calculs, une masse morte éventrée. Mais ces myriades de reflets répétés depuis la nuit des temps à la surface des eaux ne pouvaient pas se monnayer.
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Il avait déconné, c'est vrai. Mais il avait aussi essayé, sincèrement, de composer avec ce qu'on attendait de lui. Le bon élève, le bon fils, les bonnes études, la bonne place dans la société. Sauf que les nouvelles qui affluaient chaque jour s'enfonçaient sous son crâne, la pollution au plastique et les hommes exploités dans les mines, les particules fines et les pluies acides, la disparition des oiseaux et les rivières asséchées, la guerre, la malnutrition rampante, les forêts en flamme comme un hurlement sans fin. Il ne pouvait pas faire comme si tout n'existait pas.
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Isolé dans son coin au fond de la classe, Ayden consacrait désormais des heures à contempler la pluie. Quand il s'ennuyait trop, il s'occupait en comptant une à une les gouttes d'eau, ou en extrapolant leur nombre global à partir d'une surface réduite de la vitre. Il pouvait s'enfoncer sans fin dans leur observation : chaque goutte contenait un univers en soi, tel un prisme miniature qui aurait condensé la totalité du monde dans son coeur limpide. Mais ce n'était qu'une illusion. Les gouttes se ressemblaient toutes, et elles n'avaient rien, absolument rien à raconter. Toutes finissaient par grossir jusqu'à leur point de rupture, variable selon leur taille et la force ou l'angle avec lesquels elles frappaient la surface de la vitre.
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L’érosion se mesurait maintenant à l’échelle d’une vie humaine, modifiant les mentalités et les comportements de manière progressive ou brutale, selon les cas. Ce qui paraissait stable et immuable autrefois ne l’était plus.
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Resserrer les sangles du sac qui creusaient sa chair, frottaient l’os de l’épaule. Se remettre en marche. Marcher encore. Se tourner vers l’océan, sa rumeur incessante, ses longues vagues enchevêtrées dans les courants contraires, les clapots bordés d’écume, les flots, dressés comme des barrières hostiles devant qui oserait les défier, et le vent, toujours le vent, chargé de sable et d’iode.

Parfois, des tornades de feu traversaient l’horizon, ensevelissant dans leur fournaise le souvenir de son père, et celui, encore plus irréel, de sa vie d’avant.
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Pas besoin de dragon pour ça. Si l'on en croyait ces récits, la force de caractère, le travail et le talent suffisaient à vous hisser en haut des marches du podium. Il y avait par exemple l'histoire de cet athlète éthiopien, ou de cette musicienne indienne malvoyante.
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Son père aussi aurait aimé faire de lui un champion. Son champion. Celui qui cocherait toutes les cases de la réussite, remporterait tous les trophées exigés par la société.
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