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EAN : 9782226488688
240 pages
Albin Michel (03/01/2024)
3.87/5   48 notes
Résumé :
Dans une Europe en pleine transition écologique, le portrait poignant et lumineux de deux adolescents invités à conjuguer leur guérison avec celle de la Terre.

2035. Ils s'appellent Anastasia et Ayden.
Ils ne se connaissent pas, mais leurs chemins sont amenés à se croiser.
Anastasia a grandi dans une Espagne qui subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Après la mort accidentelle de son père, elle assiste, impuis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Deux jeunes gens avancent. Ils ne se connaissent pas et viennent de régions différentes. Mais ils ont quitté leur domicile et ils avancent. Vers quelle direction ? Ils n'en ont qu'une vague idée. le voyage avant tout compte. L'eau, le feu les accompagnent dans leur périple. Jusqu'à la rencontre…

Anastasia vit en Espagne, à Sarsa de Surta, charmant hameau qui, comme beaucoup de cités de la région, peine à trouver de l'eau pour vivre au quotidien. Suite à un drame, elle finit par le quitter. Et part vers un ailleurs différent. Elle chemine dans une nature belle et accueillante, mais exigeante et dangereuse. Au moindre faux pas, elle punit. Nas le sait mieux que quiconque. Elle est d'ailleurs tout sauf naïve. Elle sait la nature, elle sait les plantes, elle sait les animaux. Son père les lui a appris et elle l'aime.

Ayden quitte sa banlieue suite à un accident : à trop jouer avec le feu, on se brûle. Et le voilà lui aussi sur les chemins. Lui aussi marche des heures et des jours dans une nature qui semble n'exister que pour lui. Les autres personnes présentes sont comme figées dans le décor. À part des rencontres, tel l'Iguane qui lui permet de se sustenter, de se reposer, de s'interroger sur son périple, sa raison d'être.

Dans un monde proche du nôtre, en 2035, après la poursuite de la dégradation des conditions climatiques, ils se dirigent, sans le savoir, l'un vers l'autre. Elle est l'eau, il est le feu. Ils cherchent une autre voie, une rédemption, une explication, un moyen de continuer. Dans ce monde si réaliste où pointent cependant des vagues de fantastique, ils foulent une terre qu'on a envie de fouler nous aussi tant les descriptions de l'autrice la rendent tangible, sensible. Tant les arbres paraissent se dressent, là, hors des pages.

Comme ce lieu où semblent se diriger, ils l'ignorent encore, les deux jeunes gens. L'île de Recouvrance, dont le nom fait penser à Brest et un de ses quartiers fameux. Mais aussi à l'île de Batz (plus au nord), avec certains côtés de sa description : surtout son jardin botanique, protégé du climatique océanique et qui permet de voir en Bretagne pousser et s'épanouir des plantes exotiques. Lieu dont le nom semble promettre une nouvelle chance ou un moyen de revenir à un état ancien et souhaité. Avant les dégâts commis à la planète. Aux femmes et aux hommes. On est loin ici des solutions sans doute difficilement réalisables d'Elisa Beiram (Le Premier jour de paix) ou de la bienveillance trop naïve des récits de Becky Chambers (Un psaume pour les recyclés sauvages et Une prière pour les cimes timides). le futur proposé par Émilie Querbalec s'inscrit dans la suite directe de ce que nous vivons. Et c'est ce qui renforce l'impression de profondeur de ses descriptions.

Comme dans ses oeuvres précédentes parues chez A.M.I., Émilie Querbalec n'hésite à user de ruptures de construction. L'histoire que nous suivons pendant la première moitié du récit va prendre une toute autre tournure à la page 121. Soit presque pile au centre de l'ouvrage. Ensuite, elle embraye sur une histoire qui a évidemment des liens profonds avec tout ce que nous avons lu depuis le début, mais qui part dans une autre direction, une autre ambiance, plus proche de la SF que du fantastique qui imprégnait les premières pages. Mais je m'arrête là, ne voulant pas vous ôter le plaisir de ce bouleversement. Je tenais tout de même à évoquer ce changement, car j'ai lu dans pas mal de critiques de Quitter les monts d'automne et, surtout, des Chants de Nüying se plaindre de ce manque de linéarité et donc de cette perturbation dans leurs attentes. Cela peut légitimement s'entendre, même si de mon côté j'avais apprécié ces variations. D'où mon avertissement : ici aussi vous serez un peu secoué. Mais cela, à mon avis, s'avère tout à fait justifié. Et je dois avouer que cette bifurcation m'a très agréablement surpris, car je me demandais bien comment Émilie Querbalec allait pouvoir continuer son récit.

Autre grand changement : l'espace est totalement absent de ce roman. Même la technologie est reléguée à l'arrière-plan. La modernité vient plutôt des plantes, de la terre encore. C'est de là que vient la solution qui peut permettre de s'en sortir, de compenser. Alors bien sûr, on a encore besoin d'électronique pour aider, pour soigner. Mais cela ne vient qu'après le passage du monde vivant.

Il y aurait encore beaucoup à dire tant ce roman est riche et construit, empli d'indices glissés dès les premières pages et qui auront un sens plus tard, beaucoup plus tard. Et aussi de références à d'autres textes plus anciens (comme Voltaire et son Candide). Mais en parler ici dévoilerait trop et ce n'est pas mon but.

Les Sentiers de Recouvrance est un roman court, mais il transporte loin et vite. Les paysages décrits par Émilie Querbalec se sont imposés à moi avec force et précision. Je me suis vu cheminer à travers eux en compagnie de Nas et d'Ayden. Puis, après le changement de cap, j'ai continué sans effort à les accompagner dans leur parcours difficile mais positif. Je reste un admirateur de l'oeuvre de cette autrice, qui n'hésite pas à surprendre, et j'attends, confiant, de voir dans quelle direction elle va nous mener la prochaine fois.
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C'est un chemin qui porte bien son nom, mais qui pourtant avance masqué. Son cheminement s'avère plus tortueux. Émilie Querbalec nous emmène quelques années en avant, en 2035, sur Les Sentiers de Recouvrance, avec des images, des idées et une volonté de trouver des notes d'optimisme.

Le récit va donc s'appuyer sur la jeune génération, celle pour qui le futur est encore à écrire. Deux adolescents qui n'ont pas encore trouvé leur place dans le monde, englués dans leurs difficultés et leur mal-être.

Ils partent, tracent la route dans des conditions difficiles, le réchauffement climatique ayant continué à bouleverser l'écosystème, dans une société qui cherche un nouveau souffle. Direction l'île de Recouvrance, la bien nommée ? Un mot de l'ancien temps pour tenter de construire cet avenir.

Dit ainsi, vous pensez imaginer facilement le genre d'histoire que nous raconte l'autrice, loin de ses premiers romans qui se passaient dans l'espace infini. Mais vous êtes dans l'erreur.

Ce roman n'est pas tout à fait ce qu'il semble être, va réserver une grande surprise en chemin, pour présenter les deux personnages différemment et nous inviter à nous questionner d'une autre manière.

Ces deux ados sont différents, l'un joue avec le feu, l'autre cherche l'eau ; métaphores d'un monde qu'on détruit peu à peu. Et pourtant…

Oui, pourtant, l'écrivaine use d'un ton posé, tout sauf moralisateur, souffle à l'oreille du lecteur des idées et des sujets à travers le destin de ces deux personnages qui ne sont que des héros du quotidien.

À voir pointer des notes d'espoir, quand ils vont se prendre en main pour tenter de réparer des morceaux de vies brisées. Cette espérance en un endroit meilleur est symbolique de quêtes intérieures. le paradis se trouve-t-il devant soi ou en soi ?

La narration est sobre, parfois contemplative, tout en retenue, comme un appel à la tempérance pour des ados qui, par définition, bouillonnent de vie et de stress.

L'autrice travaille surtout à nous faire entrer en empathie, sans chercher plus avant à décrire ce futur dans le détail. En usant de la manière douce pour faire passer des messages et des émotions, sur l'écologie autant que sur la place des humains. Une manière originale de secouer le lecteur, et les personnages, dans leurs certitudes.

Le roman est très court, tout comme les chapitres, 220 pages, trop à mon goût. Il y avait de la place pour encore accentuer ces ressentis, un peu frustrant. Cela n'enlève pas l'intérêt général.

Les Sentiers de Recouvrance sont une voie (voix) à suivre, Émilie Querbalec se démarque par son espérance en l'avenir et dans la génération future, à travers ce roman qui pourra parler à un large public.
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Année 2036 : la Terre subit les conséquences du réchauffement climatique ; l'eau est rare à l'intérieur des terres, des feux géants ravagent des forêts et les réfugiés s'entassent dans des tentes.

Nas est une adolescente d'une région isolée d'Espagne, au milieu d'un environnement qui devient désertique tant l'eau manque. Très proche de son père, elle escalade avec lui les magnifiques paysages autour de la ferme tandis que sa mère peine à gagner de l'argent avec des traductions. Nas vit une enfance presque rêvée, entourée de la nature. Lors d'une noyade, elle est sauvée par un ange.

Ayden, lui, grandit dans un habitat plus difficile, une banlieue de béton en France, et est très — trop — attiré par le feu. Un jour, il se blesse grièvement en franchissant les interdits et en tirant des feux d'artifice.

C'est un vrai plaisir de retrouver la plume d'Émilie Querbalec, qui brosse ici le portrait de deux adolescents solitaires dans un futur proche en pleine mutation, et qui prend le temps d'évoquer le quotidien de ses héros que rien ne destinait à se rencontrer.

Survint une rupture au milieu du roman dont je ne peux pas vous parler sans vous gâcher le plaisir de la découverte.

Disons simplement que l'auteure explore le thème des rêves, de l'adolescence en perdition, de la difficulté de surmonter la dépression, avec une très grande sensibilité. Les rêves, ici, sont le domaine de l'enfance, mais ils amènent aussi un espoir thérapeutique, idée parfois étudiée en SF. Évasion, exutoire, échappatoire ou voyage initiatique, les rêves façonnent la réalité de ces jeunes gens handicapés par un mauvais coup du destin, rêves qu'ils devront dépasser pour justement revenir à la réalité.

Réparer la terre, réparer les âmes, tel est le thème de ce roman, ancré dans une anticipation proche avec un soupçon de fantastique où l'enfance peine à entrer dans un monde saccagé par les adultes. Émilie Querbalec nous offre une ballade touchante, teintée de poésie et de tendresse envers ces deux adolescents.

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J'ai lu de nombreux romans d'Emilie Querbalec ! L'autrice offre toujours des propositions différentes autour de la Science-Fiction, que ce soit via des inspirations asiatiques ou un voyage spatial. Avec Les sentiers de recouvrance, elle explore le post-apo, mais de façon très distinctive. Merci à Albin Michel Imaginaire pour l'envoi ! le roman sortira le 17 janvier.

Les sentiers de recouvrance suit deux protagonistes qui se lancent dans un périple à travers l'Espagne et la France. En parallèle, Anastasia et Ayden ont tous les deux des problèmes familiaux importants. Ils viennent cependant de milieux et de pays différents. Anastasia mène une vie au milieu de la nature avec un père qui s'occupe de son éducation, une vie rendue difficile par la montée des températures, jusqu'au drame. Ayden est un adolescent dans un couple séparé avec une fascination pour le feu, mal vue dans un monde ravagée par la sécheresse et les incendies. On comprend très vite le mal-être profond des deux adolescents, qui se superpose à un monde qui tombe petit à petit en lambeaux.

Le récit mêle ainsi très habilement science-fiction, thérapie et écologie. Il est compliqué de détailler cette partie sans trop de révélations sur l'histoire, mais le récit est habilement construit pour lier le passé des personnages, leur évolution, leur chemin vers la guérison, et la reconnexion à la nature et à la terre. le roman aborde ainsi de nombreux sujets difficiles sans tomber dans le misérabilisme : la culpabilité, le deuil, la solitude, le handicap, la souffrance, le suicide, le manque de repères… Mais toujours avec une empathie profonde et un sens de l'humanité très marqué. On s'attache à ces deux adolescents qui oscillent entre fragilité et résilience. Surtout que le plus solide des deux n'est pas celui que l'on pense.

Pour moi, Les sentiers de recouvrance rejoint ce que j'appellerais une forme de soft science-fiction. Plutôt que de faire la part belle à comment fonctionnent les technologies, c'est surtout le pourquoi et comment cela a un impact sur les humains. le roman est une fiction écologique qui appelle à une forme de modération, de frugalisme, pour une reconnexion au vivant, flore comme faune. Ici, la technologie est au service d'une thérapie, qui s'accompagne de tout un travail sur les souvenirs, le fait d'affronter son passé et ses traumatismes, ce qui est psychothérapeutique comme vision de la santé mentale. Emilie Querbalec s'attache également à bien décrire les personnalités de ses protagonistes, mais aussi la nature complexe de leur relation.

Son écriture brille par une poésie pudique, fluide et ciselée. J'ai beaucoup aimé la délicatesse de la plume, qui met parfaitement en valeur les thèmes abordés. Une plume qui décrit aussi très bien les tourments intérieurs des personnages, qui viennent souvent en écho avec la nature. Comme Ayden exprime sa colère réprimée à travers le feu et trouve un sens dans le fait de s'occuper des plantes. Ou qu'Anastasia trouve une guérison dans la rencontre avec des animaux. Comme si les deux personnages trouvaient une complémentarité dans la nature, mais pas de la même manière, car leur expérience et leurs blessures ne sont pas les mêmes.

Je conseille les sentiers de recouvrances pour les lecteurs à la recherche d'une SF douce et surprenante. Emilie Querbalec aborde des thèmes matures et sombres, sans tomber dans le pathos, et en parvenant à les teindre d'une certaine luminosité. Sans trop en révéler, c'est un livre qui traite avant tout de guérison. En usant dans un contexte post-apo, elle met en scène en parallèle les traumatismes que les personnages surmontent à travers la reconnexion à la nature. le tout grâce à une écriture maitrisée qui alterne entre poésie et moments plus vifs.
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« Les sentiers de Recouvrance » est le quatrième roman d'Émilie Querbalec dont les deux précédentes publications (« Quitter les monts d'automne » et « Les chants de Nüying ») ont rencontré un important succès tant auprès du public que de la critique (elle a notamment été récompensée par plusieurs prix littéraires). Si le roman appartient toujours au genre de la science-fiction, il ne démarre cette fois pas dans l'espace mais respectivement en France et en Espagne. C'est en effet là que l'on fait la rencontre de deux adolescents mal dans leur peau qui, chacun pour des raisons différentes, vont faire le choix de quitter leur famille pour prendre la route. Anastasia (Nas) vit en Espagne dans un cadre magnifique où le manque d'eau commence toutefois à se faire ressentir mais dans lequel elle ne se sent plus à sa place depuis la disparition tragique de son père et la dépression de sa mère. Ayden, lui, vit en France avec sa mère mais est envoyé passer quelques temps chez son père après qu'il ait été gravement brûlé en manipulant des feux d'artifice de manière illégale. La première part vers le Nord, à destination de la Bretagne où vivrait la famille de son père, et emprunte pour se faire les sentiers de randonnée qu'elle a si souvent arpenté avec son père. le second descend vers le Sud, loin de son père colérique, et longe la cote pour échapper à ses rêves de flammes et d'embrasement. Tous deux vont évidemment être amenés à ce croiser… Difficile d'en dire plus sur l'histoire dans la mesure où celle-ci prend, dans la seconde moitié du roman, un tournant tout à fait inattendu qu'il serait dommage de déflorer. Tout comme dans « Les chants de Nüying », le récit connaît en effet une rupture majeure à mi-parcours qui donne l'impression d'avoir affaire à un roman totalement différent. Or, si le procédé est globalement mieux maîtrisé ici que la fois précédente, où il m'avait totalement sortie de ma lecture, on peut toutefois regretter que l'autrice n'ait pas fourni dans la première partie suffisamment d'indices à même de rendre ce basculement moins abrupte.

Les deux moitiés ont cela dit ceci en commun qu'elles relatent le parcours initiatique de deux adolescents déboussolés par un drame et qui vont trouver leur salut grâce à plusieurs personnes bienveillantes qui vont endosser le rôle de gardiens. Nas et Ayden sont deux personnages touchants pour lesquels on éprouve vite de l'empathie tandis que les zones d'ombre régulièrement entretenues par l'autrice concernant leur histoire familiale ou les drames qu'ils ont traversé les rendent plus difficiles à déchiffrer. La thématique écologique occupe une place importante dans le roman puisque l'autrice dépeint ici un futur porche dans lequel les pénuries d'eau frappent de plein fouet le sud de l'Europe et où les incendies ravagent même les forêts au nord tandis que les océans poursuivent leur lent mais inéluctable grignotage des terres. Autant de phénomènes que nous connaissons déjà aujourd'hui mais qui se retrouvent ici considérablement amplifiés. le roman n'a cela dit rien d'un récit post-apo dans la mesure où, ces conséquences négatives précises mises à part, il dresse le portrait d'un futur résolument optimiste. le voyage des deux adolescents donne lieu à quantité de descriptions sur la faune et la flore rencontrés, sur la beauté des paysages traversés, et cette vision, couplée au processus de guérison des protagonistes, participe à installer une ambiance de sérénité qui perdure pendant toute la durée de la lecture. le principal reproche que l'on peut formuler à l'encontre du roman réside finalement dans la simplicité de son intrigue qui se limite à l'évolution psychologique des personnages et guère plus. L'écriture est quant à elle très agréable et particulièrement habile dès lors qu'il est question de dépeindre toute la palette d'émotions par lesquels passent les protagonistes.

« Les sentiers de Recouvrance » est un roman intimiste et optimiste mettant en scène un futur proche dans lequel deux adolescents abîmés par la vie vont se rencontrer et amorcer, ensemble, un lent processus de guérison. Si les conséquences du réchauffement climatiques occupent une place centrale dans cette vision futuriste, elles ne donnent pour une fois pas lieu à un ton catastrophiste ou déprimant, le danger qu'elles représentent étant contrebalancé autant par l'espoir qui anime les personnages que par l'attention portée à la beauté des paysages rencontrés.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Parmi toutes les histoires que racontait le père de Nas, il y avait celle de cet homme, qui dans sa jeunesse était parti à l'aventure en Amazonie. Au fin fond d'une réserve. il avait rencontré un peuple qui n'établissait pas de distinction fondamentale entre le passé et l'avenir. Et comme on ne voit rien du futur, alors qu'on peut regarder en arrière, ce peuple considérait que le passé se trouvait devant, et le futur derrière. Pour lui faire appréhender ce concept, il l'invitait à marcher à reculons. Nas appréciait beaucoup ce genre d'histoires. Mais avec les années et sa propre expérience, elle avait compris que le passé aussi pouvait se dérober à la vérité.
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Isolé dans son coin au fond de la classe, Ayden consacrait désormais des heures à contempler la pluie. Quand il s'ennuyait trop, il s'occupait en comptant une à une les gouttes d'eau, ou en extrapolant leur nombre global à partir d'une surface réduite de la vitre. Il pouvait s'enfoncer sans fin dans leur observation : chaque goutte contenait un univers en soi, tel un prisme miniature qui aurait condensé la totalité du monde dans son coeur limpide. Mais ce n'était qu'une illusion. Les gouttes se ressemblaient toutes, et elles n'avaient rien, absolument rien à raconter. Toutes finissaient par grossir jusqu'à leur point de rupture, variable selon leur taille et la force ou l'angle avec lesquels elles frappaient la surface de la vitre.
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Il avait déconné, c'est vrai. Mais il avait aussi essayé, sincèrement, de composer avec ce qu'on attendait de lui. Le bon élève, le bon fils, les bonnes études, la bonne place dans la société. Sauf que les nouvelles qui affluaient chaque jour s'enfonçaient sous son crâne, la pollution au plastique et les hommes exploités dans les mines, les particules fines et les pluies acides, la disparition des oiseaux et les rivières asséchées, la guerre, la malnutrition rampante, les forêts en flamme comme un hurlement sans fin. Il ne pouvait pas faire comme si tout n'existait pas.
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Anastasia était déjà morte une première fois à l'âge de sept ans, et depuis elle croyait en l'existence des Anges.
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Elle aurait voulu qu'il lui pousse des ailes, s'envoler et s'échapper très haut dans le ciel, comme ces goélands cendrés qui planent avec aisance dans le vent, au-dessus des falaises, sans se soucier jamais du vertige de la chute.
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Videos de Émilie Querbalec (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Émilie Querbalec
Lecture de Emilie Querbalec : une création originale inspirée par les collections de la BIS.
Ce cycle est proposé depuis 2017 par la BIS en partenariat avec la Maison des écrivains et de la littérature (MéL). Un mois avant la restitution, l'écrivain est invité à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne".
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