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A la fin, bien évidemment, j'ai vu que c'était un tome 3 mais cela n'a pas gêné ma lecture. Santiago le flic dans Santiago la ville, aussi sombre l'un que l'autre mais l'une était là avant l'autre et le sera toujours !

Santiago Quiñones est noyé par ses démons, il s'enfonce de plus en plus dans la drogue et dans la méfiance de ses collègues. Avec lui nous côtoyons la misère, la crasse, les trafics et la violence des bas-fonds de Santiago, le racisme aussi qui pousse certains à faire du nettoyage par le vide !

D'une certaine façon c'est très violent mais d'une autre tout est décrit à travers la brume de la cocaïne ou de l'alcool pour certains. Quand il s'agit d'une traduction il est toujours difficile de faire la part de l'écriture de l'auteur et l'interprétation du traducteur.

J'ai nettement eu l'impression de m'enfoncer dans un brouillard noirâtre, de plus en plus dense et puant en suivant Santiago presque résigné se précipitant vers l'inéluctable !

Challenge MULTI DEFIS 2021
Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Lecture THEMATIQUE août 2021 : En ville !
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Me voici revenue du Chili où j'ai été enquêter sur des crimes lâches avec Santiago Quiñones.

Au passage, j'ai sniffé de la coke, subit un tremblement de terre, pris des coups dans la gueule, euthanasié son beau-père avec un coussin, cassé la gueule d'un pauvre innocent, et j'en passe.

C'est comme ça lorsqu'on suit les pas de Santiago Quiñones, on ne sait jamais trop dans quoi on va s'embarquer, juste que ce sera un truc assez barge, à la limite de la légalité, qu'on passera la ligne rouge de nombreuses fois car notre flic n'en est pas à une près. Je connais l'animal, ce n'était pas ma première.

Niveau enquête, on ne peut pas dire non plus qu'on s'est foulé, Santiago et moi… Pas trop vite les gars, on ne se cherche pas du boulot non plus. Que les petits jeunes se fassent les dents sur les enquêtes, ils ne sont pas encore blasés, eux…

Santiago Quiñones est un flic chilien qui n'entre dans aucune catégorie… Oubliez les fins limiers tels Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Columbo et même Navarro, notre policier n'a rien reçu en héritage de ceux-là.

Les promotions ne sont pas pour lui, il est bordeline, ne s'embarrasse pas avec les règlements, sniffe de la coke volée, trompe sa femme, est un électron libre, vous montre un visage impassible en toutes circonstances et est poursuivi par sa "légende noire", comme il l'appelle.

On ne se plonge pas dans un récit de Boris Quercia pour lire une enquête policière digne de ce nom : son flic est blasé, il n'enquête pas trop fort pour certains délits, bien que pour d'autres, il soit prêt à tuer les coupables, mais ce n'est pas en surchargeant ses narines de poudre blanche qu'on résout une affaire.

En fait, on lit l'auteur pour découvrir un portrait de la ville de Santiago du Chili comme aucun Tour Opérateur ne vous montrera. Avec Quiñones pour guide, on passe de l'autre côté du décor de carte postale et on explore les faces cachées et sombres de la faune chilienne.

La première fois qu'on lit Quercia, on pourrait être perturbé par ses multiples retours en arrière afin d'explorer la vie de ses personnages, mais une fois qu'on a pris le pli (il vient très vite), on s'amuse de cette manière de faire redescendre l'adrénaline et de faire durer le suspense.

Pas de temps mort, même lorsque notre flic est face à sa mère qui ne se remet pas de la mort de son second mari, même face à ses problèmes avec son demi-frère qu'il vient de rencontrer ou face à ses aventures sexuelles assez folles (on est vachement plan-plan face à Santiago !!), ou ses soucis avec le contrôle anti-dopage.

C'est toujours avec brio que l'auteur relance la machine, sans qu'elle s'essouffle et sans faire d'esbroufe car les emmerdes qui surgissent dans la vie de Santiago suffisent à alimenter la machine, le tout pimenté de soucis avec un peu tout le monde, que ce soit des bandits, des flics, sa mère ou des femmes un peu trop fatales.

Les 250 pages passent trop vite et on se surprend, au moment de tourner la dernière page, d'en redemander encore un peu plus. Merde, c'est fini…

Un roman brutal, sombre, violent, dont le personnage principal par en long dérapage incontrôlé et voit sa vie de merde partir en couilles sans qu'il ne puisse rien faire d'autres que de s'enfoncer un peu plus dans les ennuis car c'est plus fort que lui, Santiago a un côté destructeur.

Un flic torturé, déglingué, cynique, sarcastique, adepte de sexe et de coke, sans oublier les cigarettes et qui voit sa ville changer sous ses yeux, avec l'augmentation de la pédophilie, la montée de la xénophobie et des extrémistes en tout genre, prêt à tout pour rendre le Chili aux Chiliens.

Allez, je pourrai encore un peu profiter de mon flic borderline avec le premier tome de la trilogie, le seul que je n'aie pas encore lu (Les rues de Santiago).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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« Je suis la pomme pourrie dans le panier, personne ne veut rester dans mes parages. Je suis l'exemple même du flic raté, qu'on montre du doigt aux nouveaux. Pour recadrer un petit jeune, j'ai entendu un collègue dire : "Si tu continues comme ça, tu vas finir comme Quiñones." Je suis une légende, ils me croient capables de tout, et comme souvent dans les légendes, tout est faux. »
Oui… enfin bon, quand il dit ça, Santiago Quiñones vient tout de même d'euthanasier son beau-père avec un coussin. Et après Les rues de Santiago et Tant de chiens, on commence à connaître l'animal que l'on retrouve, il est vrai, avec un réel plaisir. Après donc avoir occis le mari de sa mère, Santiago retrouve sa routine de flic chilien, ou presque. En effet voilà que, d'un côté une bande de fachos s'est donné pour mission de tuer des immigrés. Et que d'un autre côté, notre héros est tombé par hasard sur une scène de crime où se trouvait, outre un cadavre de chinois, un beau paquet de cocaïne que Quiñones, un peu déprimé par la fin annoncée de son histoire d'amour avec la belle Marina et un petit peu aussi par quelques remords à propos de sa manière d'accompagner les vieillards en fin de vie, semble avoir décidé de sniffer jusqu'au bout.
C'est donc parti pour 250 pages sans temps mort, naviguant entre le vaudeville sous amphétamines, la traque à l'aveugle d'assassins pourtant pas vraiment discrets, grosses montées de paranoïa débouchant sur des explosions de violence et un constant jeu de faux-semblants. Confronté à son collègue García, avec la femme duquel il entretient une relation et qui semble souvent trop sympathique pour être honnête, poursuivi par des Chinois un brin agacés qui le soupçonnent d'avoir tué l'un des leurs, sujet à des malaises vagaux que la cocaïne n'aide pas vraiment à combattre, le coeur brisé et avec sur le dos une mère qui ne se remet pas de la mort de son mari et un demi-frère un peu envahissant, Santiago Quiñones a fort à faire.
Ça pourrait vite devenir pesant, ça pourrait finir par s'essouffler, mais une fois encore Boris Quercia maîtrise parfaitement son intrigue. Sans jamais relâcher la pression, le pied toujours sur l'accélérateur, il trouve tout de même le moyen de casser un peu le rythme avec une petite introspection de son héros bourrée de second degré ou une scène inattendue et réjouissante comme cette superbe poursuite d'un échantillon d'urine. Tout cela donne en fin de compte un roman brutal, émouvant à sa manière, et aussi franchement amusant. Un grand plaisir de lecture, une fois encore.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Service de presse.


Les services de presse sont d'autant plus agréables lorsqu'ils se font rares et qu'ils proviennent de maisons d'édition que vous appréciez et qui semblent avoir une certaine estime pour quelques uns de vos retours de lecture qu'ils ont pris le temps de parcourir. Néanmoins le côté spontané de la démarche peut avoir son revers de médaille avec le risque d'acheter l'ouvrage en librairie avant même de l'avoir réceptionné comme ça a faillit être le cas pour La Légende de Santiago de Boris Quercia, dernier opus des aventures de l'inspecteur Santiago Quiñones, flic chilien borderline, grand amateur de cocaïne qu'il consomme sans modération pour se remonter le moral. On avait rencontré le personnage dans un premier roman intitulé Les Rues de Santiago (Asphalte éditions 2014) pour le retrouver une seconde fois aux prises avec une sombre affaire de pédophilie et de narcotrafiquants dans Tant de Chiens (Asphalte éditions 2015) qui avait obtenu le Grand Prix de la Littérature Policière – Etrangère. Furieusement déjantée, la série Quiñones mérite que l'on s'y attarde ne serait-ce que pour découvrir cette ville de Santiago du Chili que Boris Quercia dépeint avec une affection certaine, mais également pour se laisser entraîner dans une suite d'aventures rocambolesques qui présentent parfois quelques entournures mélancoliques d'autant plus appréciables lorsqu'elles prennent le pas sur le rythme effréné que nous impose l'auteur.A n'en pas douter, les romans de Boris Quercia ont suscité l'adhésion des lecteurs francophones puisque La Légende de Santiago est publié dans sa version française avant même sa parution dans sa langue d'origine, prévue en 2019.

Rien ne va plus pour l'inspecteur Santiago Quiñones qui vient d'euthanasier son beau-père grabataire en l'étoufant avec un oreiller afin de soulager sa mère qui supportait mal la situation. Un geste vain puisque celle-ci ne se remet pas de ce décès. du côté de sa vie sentimentale, la situation n'est guère plus reluisante car sa compagne Marina, ne supportant plus ses frasques et ses infidélités, a décidé de le quitter. Et ce n'est pas au boulot que Santiago trouvera du réconfort avec des collègues qui le craignent ou qui le méprisent en rêvant de le voir chuter. D'ailleurs cela ne saurait tarder, non pas parce qu'on lui a confié une enquête délicate de meurtres racistes, mais parce qu'il a subtilisé une demi-livre de cocaïne en découvrant le cadavre d'un trafiquant dans une gargotte tenue par des chinois qui souhaitent récupérer leur bien. Et ils ne vont pas le demander bien gentiment.

Un long dérapage, une embardée sans fin, c'est sur cette sensation d'absence totale de contrôle que Boris Quercia entraine le lecteur dans le sillage de son inspecteur fétiche, fréquemment dépassé par les événements. du flic maladroit, un brin magouilleur qu'il était autrefois, Santiago Quiñones est devenu un policier borderline, beaucoup plus prompt à utiliser la violence pour régler ses problèmes. Une évolution d'autant plus intéressante qu'avec ce personnage toujours en proie au doute et à la mélancolie, nous allons découvrir les rapports complexes qu'il entretenait avec son père dont il ne semble pas avoir vraiment fait le deuil. Des sentiments exacerbés avec la mort de son beau-père et la rencontre d'un demi-frère qu'il a toujours ignoré, Santiago Quiñones va donc replonger dans ses souvenirs d'enfance. Avec une intrigue échevelée où meutres racistes et réglements de compte entre trafiquants se succèdent à un rythme complètement déjanté, on appréciera ces phases un peu plus introspectives qui nous permettent de souffler un peu tout en discernant les raisons du mal être d'un individu complètement perdu qui n'en demeure pas moins extrêmement attachant. Mais au-delà de ces aspects introspectifs, on se délectera bien évidemment avec ces soudaines explosions de violence, parfois complètement déconcertantes qui prennent certaines fois une dimension complètement burlesque au gré d'une intrigue policière chaotique.

Si l'on prend toujours autant de plaisir à découvrir le quotidien de la ville de Santiago avec ses rues grouillantes de monde, ses cafés bondés et ses marchés bigarrés servant de décor pour ce récit explosif, Boris Quercia nous entraîne également du côté de Valparaiso et de la côte chilienne où l'on décèle la présence de quelques fantômes du passé distillant ainsi une atmosphère plus pesante. Une autre ambiance, une autre tonalité pour mettre en place une scène finale extrêmement poignante qui marquera les lecteurs les plus blasés tout en confirmant le talent d'un auteur qui sait jouer brillamment avec toute la palettes des émotions sans jamais en faire trop.

Récit épique, jouant sur le passif d'un personnage torturé, La Légende de Santiago, possède cette énergie saisissante et entrainante caractérisant l'écriture de Boris Quercia qui nous livre, une fois encore, un roman détonnant et terriblement addictif... pour notre plus grand malheur.

Boris Quercia : La Légende de Santiago (La Sangre No Es Agua). Asphalte éditions 2018. Traduit de l'espagnol (Chili) par Isabel Siklodi.

A lire en écoutant : Malagradecido de Mon Laferte. Album : Mon Laferte, Vol. 1. 2016 Universal Music S.A. de C.V.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Entamée par “ Les rues de Santiago” puis magistralement confirmée par “Tant de chiens”, très justement récompensé par le grand prix de littérature policière 2016, la suite très noire de l'auteur chilien Boris Quercia revient avec ce troisième opus qui ravira tous les aficionados.
La légende de Santiago” met à nouveau en scène Santiago Quiñones, flic borderline, accro à la coke, ayant une grande habileté, un immense talent à se mettre dans des coups foireux. Haï de la plupart de ses collègues, Santiago subit bien souvent ses enquêtes, celles-ci passant bien après les démons intérieurs qui sont les siens: came et sexe. Un peu comme avec Jack Taylor de Ken Bruen, on se demande dans quel état on va retrouver Santiago à l'entame d'une nouvelle aventure.

Les deux premiers romans démarraient pied au plancher, l'un notamment commençait par une ahurissante fusillade dans la rue. Ici, la violence, le drame sont instillés de manière aussi forte et aussi fréquente mais de manière un peu plus insidieuse, avec un ton peut-être différent d'antan. On est toujours dans du très solide hardboiled rythmé par les rails que s'enfile Santiago mais beaucoup plus qu'autrefois, on voit poindre des passages plus personnels où sont évoqués la relation amoureuse, les liens du sang, la famille comme dernier rempart à l'isolement et à l'aliénation, le don de soi à autrui.

Plus que dans les précédentes aventures, on entrevoit certains problèmes sociaux du Chili: la xénophobie née de l'arrivée de migrants, la mondialisation et les nouvelles mafias originaires de Chine et une société à l'arrêt. Néanmoins, c'est l'univers de Santiago, attachant malgré toutes ses tares, qui s'avère être le véritable moteur de l'histoire dont l'intrigue policière n'est quand même pas le premier des atouts. Violent, le roman se permet aussi quelques pointes d'humour auquel le lecteur sera sensible selon son empathie devant le spectacle d'un homme qui n'en finit pas de tomber.

Un vrai petit bonheur de polar, impeccable !
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Plus de deux ans que ce livre était dans ma PAL, acheté lors du festival Toulouse Polars du sud, à l'issue d'une lecture théâtralisée d'extraits… Je viens enfin de me plonger dans La Légende de Santiago de Boris Quercia.

Plus qu'une intrigue policière, ce roman est avant tout une ambiance, une atmosphère, celle, ainsi que l'auteur l'a écrit dans sa dédicace personnalisée, de la chute d'un homme « que no termina de caer », qui n'en finit plus de tomber… C'est mon mari qui avait acquis ce roman ; je l'ai donc lu en français… son titre original, La sangre no es agua, est beaucoup plus parlant, selon moi, toujours intéressée par les enjeux de la traduction.

Pour le côté polar, disons simplement que Santiago Quiñones, flic cabossé à Santiago du Chili, enchaîne les galères…
Sa fiancée, Marina, ne l'aime plus, ses collègues policiers le méprisent, et il est rongé par la culpabilité depuis qu'il a aidé son beau-père, gravement malade, à mourir. Côté famille, son demi-frère se montre envahissant… Côté cul, il baise la copine d'un de ses collègues…
Comme si cela ne suffisait pas, quand il tombe, un peu par hasard, sur le cadavre d'un trafiquant dans un resto chinois, son premier réflexe est d'empocher la demi-livre de cocaïne pure qu'il trouve également sur les lieux. Un coup de pouce bienvenu pour traverser cette mauvaise passe : il va sniffer des rails de coke tout au long du roman… Ce faux pas ne va pas tarder à le rattraper : les narco-trafiquants sont à ses trousses pour récupérer la marchandise et les affaires internes de la police font des contrôles anti-dopage.
Cerise sur le gâteau : il se voit confier une enquête sensible sur des meurtres racistes…

L'écriture est à la première personne. Santiago Quiñones se raconte, chapitre après chapitre, au présent et nous entraine dans sa descente aux enfers.
C'est à la fois très factuel, un enchainement de circonstances et de mauvaises décisions, poétique, dans une immersion dans un univers urbain sordide, et politico-social pour qui préfère privilégier une lecture satirique, dans la lignée du roman noir.
J'ai dévoré ce roman en trois jours à peine, subjuguée par son style désabusé et fataliste, entre la fantaisie des paradis artificiels et la dure réalité du quotidien. le mélange des registres m'a séduite, une alternance de langages tantôt très crus, tantôt soutenus, évocateurs ou d'une précision chirurgicale.
C'est violent, érotique, désespéré… à l'image d'une vague noire, qui fait mine de se retirer pour mieux nous engloutir.

Une superbe découverte !

Lien vers la playlist du roman :
http://asphalte-editions.com/livre/la-legende-de-santiago/




Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Je retrouve Santiago, non sans un certain plaisir, après un long moment loin de lui ; sa seconde aventure m'a échappé !
Pas très en forme Santiago ! Sa compagne le quitte, il n'est pas vraiment bien vu par ses collègues flics, pour couronner le tout il a un peu accélérer son beau-père à passer à trépas.
La ville de Santiago regorge de trafiquant, les problèmes sociaux liés à la mondialisation et l'immigration sont à l'origine de nouvelles violences, de rejet.
Santiago n'est pas ce qu'on appelle un flic intègre, toujours borderline, la coke à portée de main, la conscience malmenée par son geste.

Santiago commet sans doute la faute de trop en mettant dans sa poche un gros paquet de poudre blanche. Un geste qui ne va pas tarder à lui revenir en boomerang

Ce roman est plus lent à s'installer que le premier. Il s'inscrit également bien au-delà de la propre personne de Santiago.

Ici point de rédemption, point de lumière possible ; c'est noir de chez noir !
Il me reste à trouver un peu de temps pour Tant de chiens que je n'ai pas encore lu…

Merci aux éditions Asphalte et la masse critique Babélio pour l'envoi de ce livre.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Boris Quercia est l'auteur d'une trilogie avec l'enquêteur Santiago Quiñones. le premier tome Les rues de Santiago (2010) est un excellent polar ultra noir et réaliste au sein de la grande ville qui est Santiago du Chili. le deuxième opus Tant de chiens (2015) a obtenu le Grand Prix de Littérature policière Étrangère 2016 en France et le Grand Prix du Festival de Beaune de la même année.

Le troisième tome est La légende de Santiago paru en 2018 en France et qui paraîtra seulement en 2019 au Chili. Ils est excellent dès la première page, trépidant et ultra noir. Cela faisait longtemps que je ne lisais pas un polar aussi irrémédiablement noir.

Dans ce polar, écrit comme un scénario nous assistons à la dégringolade du flic Santiago Quiñones avec une vision tragique du monde globalisé. le centre-ville de Santiago du Chili est colonisé par des hordes d'étrangers nécessiteux qui vivotent sans papiers et appartiennent assez souvent à des mafias et pratiquent la délinquance. La corruption gronde partout y compris au sein de la police (devrais-je dire surtout?).

Santiago Quiñones est en plein burn-out, il est à côté de la plaque dans tout ce qu'il touche : avec le cas de sa mère, avec ses collègues, avec la dépendance à la coke, avec sa compagne Marina l'infirmière. Chaque pas, chaque situation vécue, l'enfoncent un peu plus dans le néant alors qu'il est devenu une légende seulement pour les autres.

Un très bon polar à lire même s'il laisse KO et un mot pour la traductrice Isabel Siklodi qui a su rendre le texte tellement en adéquation avec l'histoire.
Merci à Babelio et aux Éditions Asphalte pour cette bonne lecture.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Lire ce nouvel opus sur Santiago Quinones, c'est danser un tango endiablé avec Carlos Gardel ou un "Saturday Night fever" avec JohnTravolta.
Pas de temps mort, tant dans l'action, que dans les pensées des protagonistes, les dialogues, les réactions des uns et des autres face à l'imprévu.
Nous ne sommes pas tant dans la résolution de l'assassinat d'un restaurateur chinois vendeur de drogue, et d'empoisonneurs "d'étrangers et d'imigrés', mais plutôt dans la "réflexion" de tous les acteurs de ce polar noir, face à telle ou telle situation.
Boris Quercia livre les pièces de son puzzle par poignées, et elles finissent toutes par s'assembler. Vous pouvez les compter et les recompter, il n'en manque pas une.
C'est enlevé, c'est trépidant, excitant, ça tient en haleine, on pense être arrivé quelque part, mais il reste encore du chemin à parcourir, comme un marathon qu'on serait obligé de courir en un sprint unique.
Chapeau bas pour ce polar pour lequel j'aurais ailé mettre une sixième étoile.
Et je vais chercher les autres.
Cordialement. FB

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Quiñones n'est pas un tendre, la violence c'est son petit lot, normal il est flic à Santiago, il ne reflète que l'image de son pays.
Tout commence par un chapitre "choc" comme dans les deux précédents bouquins, il aide gentillement le monsieur (qui est en réalité son beau-père) à mourrir pour lui éviter trop de souffrance mais sans lui demander son avis ! Quel être généreux ce Santiago ! Mais voilà une première fissure se fait sentir, la culpabilité. Sentiment qui ne le quittera pas, qui s'ajoutera au déchirement de ne plus être aimé par sa fiancée, à l'inconsideration de ses collègues, à la tristesse de sa mère, à l'apparition d'un demi-frère. Tout ceci, lorsqu'il devra résoudre ses enquêtes, ne l'aidera à faire les choix les plus judicieux, sans compter ses excès de cocaïne volée qui accéléreront sa dégringolade.
Boris Quercia ne s'embarrasse pas de futilités, l'écriture est séche, vive, les chapitres sont courts, tout va très vite. de l'action il nous en sert à toutes les pages et ce personnage brutal, excessif enchaînant les faux pas est malgré tout super attachant.
Nous ne retrouvons pas un Santiago au meilleur de sa forme, mais le plaisir de lecture est intact.
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