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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bon d'accord, le roman noir rural. Ok, le polar nature writing. Mais tout de même, quel plaisir de retrouver cet environnement urbain qui sent bon le bitume surchauffé, le gaz d'échappement asphyxiant. Il y a le bruit, la foule et cette ambiance survoltée propice aux intrigues les plus violentes. Bref un bon bol de pollution pour se remettre de toute cette chlorophylle absorbée durant ces pérégrinations campagnardes. C'est d'autant plus agréable lorsque l'on se rend dans un pays comme le Chili pour arpenter Les Rues de Santiago de Boris Quercia qui est certainement l'une des très belles découvertes du polar hardboiled que l'on doit aux Editions Asphalte.

L'inspecteur Santiago Quiñones n'a vraiment pas envie de tuer aujourd'hui. Il planque avec son équipe pour faire tomber des membres du gang des Guateros. Mais à Santiago du Chili les opérations policières ont une fâcheuse tendance à se conclure par une fusillade et c'est un gangster de 15 ans qui est abattu par Quiñones. Un peu de paperasse et une ballade dans les rues de la ville pour décompresser et se changer les idées en suivant une belle jeune femme sans se rendre compte qu'elle est également filée par un ex collègue devenu détective privé. de planques en filatures, le jeu tourne mal, lorsque le détective privé est poignardé en pleine rue, quasiment sous les yeux de Quiñones. Qui pouvait donc en vouloir ainsi à son ex partenaire ?

On est tout d'abord surpris par ce personnage de flic magouilleur, qui tente de se fondre dans ce paysage de corruption institutionnalisée. Amateurs de belles femmes il se lance, parfois à son corps défendant, dans des combines véreuses et ne refuse pas, de temps à autre, un petit rail de coke pour se remonter le moral. Néanmoins derrière cette image peu reluisante, l'homme est souvent en proie au doute et se livre à des introspections d'une acuité saisissante sur son métier, sa relation avec la belle Marina mais également sur tout ce qui concerne sa jeunesse et notamment ses relations avec son père. Au final, Santiago Quiñones est un flic lambda, ni bon, ni mauvais, qui fait son métier du mieux qu'il peut dans un univers brutal et violent. Parfois veule, parfois courageux, souvent absorbé par ses réflexions, Santiago Quiñones incarne toute l'ambivalence d'un personnage profondément humain qui peut se révéler complètement démuni et terrorisé lorsqu'il doit faire face à un gang avide de vengeance.

Avec Les Rues de Santiago le noeud de l'intrigue tourne autour d'une escroquerie immobilière qui illustre parfaitement l'ambiguïté de ces institutions corrompues par le biais de ces flics un peu véreux, mais pas foncièrement malhonnêtes qui vont apporter du soutien à une vieille dame tout en servant leurs propres intérêts lors d'une scène à la fois cocasse et morbide. Entre pragmatisme, débrouillardise et respect du règlement chacun fait rapidement son choix pour tirer son épingle d'un jeu qui est forcément biaisé au sein d'une société en pleine décomposition. Mais forcément, la corruption engendre son lot d'actes déloyaux et de magouilles peu reluisantes qui ne resteront pas sans conséquence et qui altéreront la confiance entre les différents protagonistes.

Même si le fond est désespéré et décourageant, Boris Guerçia ne cède pas à cette noirceur exacerbée propre au genre et l'on est ainsi surpris par la tonalité optimiste et enjouée d'un texte vif qui livre par l'entremise de la voix de son personnage principal le fruit de réflexions et d'observations constamment teintées d'un humour parfois malicieux. L'ouvrage oscille entre la violence assez rude de certaines scènes qui n'épargne pas le lecteur et l'envoûtement des réminiscences d'une jeunesse perdue où l'émotion latente habille un personnage captivant.

Et puis il y a cette ville trépidante, turbulente que l'on arpente à longueur de chapitres dans une déclinaison de petits instants quotidiens où l'auteur dépeint, par petites touches très visuelles, une cité que l'on se prend à apprécier au gré de ses cafés bruyants aux effluves enivrantes et de ses rues animées par une foule bigarrée. C'est dans ce décor urbain que Boris Quercia met en scène des règlements de compte entre avocats véreux et flic douteux qui doivent également faire face à la violence de gangs n'hésitant pas à faire usage de leurs armes. Et puis il y a les femmes qui sont forcément fatales en générant rivalités, jalousies dans un climat à la fois sensuel et malsain. Mais au delà du cliché machiste il y a également cette idylle naissante entre Quiñones et Marina générant de très belles scènes de tendresse qui ne sombrent jamais dans la mièvrerie.

Rudes et fiévreuses Les Rues de Santiago déchaînent leurs lots de violences et de passions sur fond de corruption et de combines douteuses. Un polar percutant dont la force de l'impact n'a pas fini de vous faire frémir. Déroutant et séduisant.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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WAOUHH !!!

Cela faisait longtemps que je ne m'étais régalé à ce point. Il y a tout pour moi. Une verve, une histoire, des personnages, un style, du rythme, un pays comme si on y était, un vrai monde personnel d'imagination.

Et c'est noir, de plus en plus, le monde obscurcissant de l'Incal... le troisième volume, c'est carrément un quasar. Un tsunami qui vous bouscule sans menagement.

Grand dommage que Quercia passe à la SF.



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Les rues de Santiago c'est l'histoire d'un flic qui tente d'échapper à la vengeance d'un gang et aux soupçons de sa direction.
Ce flic c'est Santiago Quinones,  un héros Santiago  qui porte le nom de sa ville où il déambule de bon matin. Car Santiago Quiñones est un peu perdu ce matin, il vient de tuer un jeune garçon alors qu'avec sa brigade de la Police d'Investigation du Chili, ils avaient tendu une embuscade au gang des Guateros
Un gang de jeunes trafiquants en tout genre, des fous furieux que rien n'arrête, des jeunes gens qui ne connaissent que le loi de la violence. Bref notre flic, savait que ça allait canarder de tout part. Mais lui il n'avait vraiment pas envie de de prendre une vie. Et pourtant le jeune Baltasar était là et même si Baltasar est de la graine de gangster, ça reste un gamin, un adolescent en perdition.
Aussi après ce mauvais coup du soir, notre flic va errer dans les rue de sa ville et c'est cette errance que nous allons suivre.
Il va rencontrer Ema, une femme aux dents de travers comme il aime, une femme moulée à la perfection dans son petit tailleur gris. Son habit de travail, Ema est courtière en assurance. Aussi le temps d'une rencontre, Santiago va vite oublier Marina, la jolie infirmière qui parfois partage ses nuits. Mais Ema, n'est pas la douce Marina et Santiago va vite retomber dans ces démons avec elle. Et il se trouve pris dans une histoire d'escroquerie à l'assurance
A travers cette lecture on sent très bien tout l'amour que notre auteur porte à sa Ville Santiago du Chili. Il nous parle de cette ville où l'on déambule avec son héros, il nous la décrit belle mais aussi monstrueuse. le tumulte de la villes, le bitume surchauffé, la trépidante folie de vivre des chiliens....il y a tout cela dans Les rues de Santiago
Boris Quercia nous montre aussi l'envers du décor. Il nous dit la corruption institutionnalisée. Les flics sont ripoux mais la magistrature aussi et que dire des avocats. La jeunesse elle aussi veut sa part du gâteau.
Et notre flic, lui aussi se démène entre débrouille et petite magouille pour survivre sans trop déroger à ses valeurs dans cet univers noir où règne violence et folles passions et trahisons. Il nous entraîne avec lui dans cette société chilienne déliquescente.
Mais Les rues de Santiago c'est aussi de l'espoir, de la tendresse et une belle histoire d'amour et peut-être aussi un peu de rédemption.
Et tout cela et servit par une écriture sèche, vive incisive , et un style percutant, des chapitres courts au rythme soutenu.
Un court premier roman envoûtant qui vous emportera à n'en pas douter.
Lien : https://collectifpolar.com/
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D'ordinaire je parle de mon polar du dimanche. Les rues de Santiago , aura été mon polar du lundi ;une bien belle journée !!

Pour cette belle journée je remercie d'abord Bernard Poirette de RTL qui comme à son habitude m'a tentée avec sa dernière trouvaille, et les éditions Asphalte qui m'ont permis de la lire.

Il n'avait pas envie de tuer ce matin- là, mais, manque de bol, Santiago Quiñones ne tiendra pas parole. Entre le désir de vengeance des uns, les soupçons de ses supérieurs, les vieilles magouilles qui resurgissent, des histoires de fesses et de coke et un passé familial un peu obscure, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce court, mais musclé polar un excellent premier roman où l'on ne s'ennuie jamais. L'humour côtoie la noirceur urbaine, et la corruption ambiante.

Boris Quercia parvient en peu de pages à camper un flic à la fois attachant, humain, et horripilant à ses heures. Il réussit à embarquer son lecteur dans une aventure urbaine rythmée loin des images de cartes postales, et à lui garantir un total dépaysement.
J'en ai apprécié la plume nerveuse, imagée, parfois plus que coquine, parfaitement en accord avec son sujet, et les circonstances.

Les rues de Santiago est polar qui se lit d'une traite, impossible à lâcher. On en redemande !! La littérature policière d'Amérique du Sud réserve de bien belles surprises avec une façon bien à elle de se démarquer des autres.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Santiago est policier et est sur le point d'arrêter des délinquants. Santiago n'a pas envie de tuer, mais ce matin il n'aura pas le choix. Santiago abat un gamin de 15 ans. Et depuis, il erre dans les rues de sa ville et tombe sur Ema Marin, jeune fille qu'il trouve très jolie sous son uniforme de courtière en assurance. Mais pas sûre que la belle Ema ne lui soit que bénéfique.

Après une rencontre avec l'auteur au salon de Toulouse, qui est d'ailleurs une personne adorable, il me tardait de lire son livre. Beaucoup de recommandations sur ce salon par bon nombre de ses lecteurs et je ne suis pas déçu ! Un livre court, net et efficace. Plusieurs intrigues se croisent et se recoupent, et jusqu'à la fin, impossible de connaître le dénouement.
Ce livre est un condensé de noirceur, d'intrigues, de suspens et de rebondissements. Je ne comprenais pas où l'auteur voulait me mener, je pensait qu'il ne pourrait pas tout développer dans ce court roman pour une fin intéressante (165 pages seulement) et c'est tout le contraire qu'il s'est passé.
Avant l'enquête, c'est le flic que le lecteur suit avec une ambiance mélancolique. Un flic qui est tout l'inverse du héro, avec des peurs et qui trempe dans l'illégal. On se trouve ici dans un roman noir, intense, avec un mélange de drogue, alcool et sexe et un flic qui peut se retrouver complètement dépassé.

En bref, une très bonne lecture, que j'ai beaucoup aimé. Un roman court, sombre et entraînant.
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Une belle reussite que ce polar de boris quercia.Un bon polar a l ancienne, ou Santiago ,un flic apres avoir assisté au meurtre de son ami Riquelme va devoir se mefier de ses ennemis. Pris entre deux femmes, l alcool,la drogue et l argent facile,un vrai polar addictif qui se lis d une traite avec un plaisir immense.
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C'est le premier titre de la série "Santiago Quiñones" , publié au Chili en 2010 ( titre original "Santiago Quiñones , tira" ) parution en France en 2014. Santiago est flic à Santiago, Police d'Investigation du Chili.

Santiago se raconte, sans fioriture ... Cinq ans sans fumer, il vient de reprendre, peut-être parce qu'il vient de tuer Baltasar lors d'une interpellation en flagrant délit de narcos. Pourtant Santiago n'avait pas envi de tuer qui que ce soit ce jour là. Baltasar, un merdeux de quinze ans. Santiago aime Marina. Il a un coup de foudre pour Ema qu'il croise par hasard dans Les rues de Santiago. Il n'aurait pas dû la suivre, cela déplaît à Riquelme, un détective privé qu'il connait bien. Tout ça va mal finir, c'est sûr avec les narcos qui veulent se venger, la police des polices qui fouine et Riquelme qui se fait flinguer.

Santiago, difficile de le cerner. Il est violent, corrompu mais aussi sympa et attachant. Santiago, difficile de la cerner. Elle est violente et corrompue mais aussi sympa et attachante. C'est avec une ville comme ça et un flic comme ça que l'on fait un excellent roman noir. Il est court. Ce qu'on aime est toujours trop bref, comme une rencontre avec une femme fatale. Dans ce récit des combines et des escroqueries borderline et de la violence, il y en a. de la tendresse aussi il y en a. Une ville, c'est comme une femme.

Déguster un roman noir avec de la musique c'est mieux. A la fin du roman, Boris Quercia propose une playlist pour accompagner et prolonger sa lecture.

Bravo aux Éditions Asphalte pour avoir déniché cette pépite noire.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Où l'on retrouve Santiago Quiniones; j'écris "retrouve" car j'avais lu avant "La légende de Santiago".
Polar noir, court, incisif, percutant, 150 pages intenses.
Du pur et dur, du vrai, du réalisme, du cru, et des états d'âme.
Attention: vous pensez partir pour un semi-marathon -et effectivement, vous le lirez en une heure et demie- mais sous le ryhtme d'un 200 mètres-haies.
Prenez de bonnes tennis et coeurs fragiles s'abstenir.
Un régal. Un shoot de "ouf".
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Rien à voir avec San Francisco, les rues de de Santiago sont celles de Santiago du Chili et celles de Santiago Quinones de la police d'investigation du Chili. Celles surtout où se déroule ce petit polar de 150 pages que j'ai lu d'un trait dans un Tgv entre Paris et Nîmes. Une lecture qui m'a coupé le souffle car en refermant ce petit roman, on a l'impression que tout s'est déroulé à une vitesse folle. de la mort de ce gamin dealer, un merdeux de quinze ans "abattu sans le vouloir véritablement" par Santiago, à la rencontre avec l'envoûtante femme aux dents mal rangées Ema Marin, et puis celle avec Riquelme l'ancien flic aux pratiques douteuses, et au final l'escroquerie honteuse de " la grand-mère" avec cet avocat véreux... Et, sans en avoir l'air, quelle histoire d'amour ! Santiago est un vrai flic de roman noir. Il aime les femmes, Marina celle avec laquelle il vit avant de s'amouracher pour cette Ema, reine de l'arnaque, qui manipule pesos et sentiments avec dextérité.... Il aime la bouteille aussi et cède facilement devant un petit rail de poudre. Et puis Santiago aime son père. Mort et enterré dans un petit cimetière de Vina del Mar, proche de Valparaiso, port coloré du Chili. Bref, j'ai aimé ce livre, d'une violence et d'une tendresse étourdissantes.
Voilà une nouvelle fois une jeune maison d'édition indépendante à la conquête de lecteurs, "passionnée de culture urbaine et de bourlingage en tout genre" . Alors je dis : pari tenu, pourvu que ça dure !
Lien : http://noireframboise.blogsp..
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