« Vivre est une chute horizontale. » Cette citation épigraphe de
Jean Cocteau donne son sens à ce court (premier) roman de
Boris Quercia, par ailleurs acteur, scénariste et réalisateur chilien. Après une interpellation en flagrant délit qui a mal tourné, Santiago Quiñones se perd dans
les rues de Santiago et se met à suivre une jolie femme sans savoir que cette « filature » va faire resurgir un épisode peu reluisant de sa vie de flic.
Santiago est un flic ni bon ni mauvais, dans le passé il a trempé dans une magouille immobilière avec un ancien collègue et un avocat véreux (c'est cela qui remonte à la surface quand il suit la belle Eva Marin), il ne refuse pas un rail de coke de temps en temps mais en même temps on ne peut pas le détester complètement, on le sent quand même du bon côté des choses (enfin on est bien obligé de l'admettre puisque c'est lui qui nous raconte son histoire), il n'est pas intrinsèquement violent, il a, quoi qu'il en dise, une belle relation avec Marina, une autre jolie femme aux dents de travers, comme il les aime. Un personnage ambivalent, donc, tout comme le titre à double sens de ce roman :
les rues de Santiago, ce sont celles que parcourt notre personnage du même nom (son métier ne l'amène pas à fréquenter les beaux quartiers…), ce sont celles de la capitale du Chili, colorées, animées, marquées par la violence des gangs et la corruption.
Un roman dense, où l'ambiance prend le pas sur l'intrigue policière : je retiendrai le côté très visuel de l'écriture de
Boris Quercia, dans sa description des pellicules de l'avocat véreux, par exemple (un délice, si, si) ou la scène oppressante où Santiago est lentement suivi par une voiture en pleine nuit. Ce n'est pas tout à fait ma came mais c'était une lecture intéressante.
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