Les personnages qui sont au premier plan de ce tome avaient d'ors et déjà éveillé mon intérêt romantique. Depuis le début de cette saga, j'ai la fâcheuse tendance à me pâmer dés que Colin apparaît et j'espérais que cela ne s'arrangerait pas. Quand à Pénélope, j'avoue qu'elle a toujours piqué ma curiosité, surtout quand dans Benedict on avait eu le bonheur d'assister à une scène mémorable au centre de laquelle se trouvait la jeune fille.
Comme tu l'as compris en lisant mon introduction, ami lecteur, j'attendais beaucoup de Colin et je ne cacherai pas que je m'attendais presque avec résignation à être déçue. Dieu merci, il n'en fût rien ! Tout cela froufroute admirablement bien. Nous avons là toute la magie de la romance régence mais avec l'excellence de
Julia Quinn en plus. Comme toujours les personnages sont aussi humains que possible et ne tombent jamais dans le ridicule. Certes le héros est beau, riche et de la bonne société, mais il est -très loin- d'être parfait. Même ses failles sont d'une subtile banalité : il ne semble pas trouver sa place. Et, ami lecteur, je me demande bien qui n'a jamais ressenti cela quelquefois ? Même si Colin me rend tout à fait hystérique, ce qui rend à mes yeux ce tome des Bridgerton si bon, c'est notre héroïne, Pénélope. Elle est drôle et on peut facilement se retrouver en elle. La manière dont elle regarde les apparences de sa triste situation -une vieille fille amoureuse du beau gosse du coin qui ne la regarde pas, ou pire, qui se contente d'être « gentil » avec elle-. Pénélope a l'humour qu'il faut pour rendre ses peines supportable.
Julia Quinn, il faut le noter, sait parfaitement utiliser le procédé qui nous rend les personnages proches de nous : le discours indirect libre -oui ce concept littéraire qui personnellement m'a torturée de nombreuses fois durant mes études de lettres-.
Enfin, Pénélope se situe au juste milieu des archétypes de la romance. Elle n'est pas une célibataire modeste et discrète par vertu, elle n'est pas non plus une aventurière, une femme au caractère trop fort pour son époque... C'est une jeune femme qui allie force et faiblesse, une personne qui fait de son mieux pour s'en sortir dans la jungle de la bonne société londonienne. Et qui n'a pas eu un jour l'impression de ne pas arriver à se comporter comme on le pourrait ?
De la même façon son amour pour Colin ne tombe pas dans la caricature. Il eut été ridicule de nous donner à lire une héroïne abêtie par un sentiment d'une niaiserie affligeante. Elle aime Colin, soit, mais elle ne se prend pas pour une héroïne de tragédie.
Julia Quinn nous montre la tristesse d'être aimée sans retour sans fard et sans violons. La jeune fille aime, elle ne peut s'empêcher d'avoir un peu d'espoir mais elle ne perd jamais sa lucidité...
Comme toujours chez les Bridgerton, on a aussi le plaisir de retrouver les héros que nous avons suivis dans les opus précédents. Et autours de cette famille si attachante, on a le bonheur d'avoir toute une galerie de personnages secondaires de grande qualité dont l'irrésistible lady Danbury ou l'atroce Cressida -que l'on envie de destoper plusieurs fois-.
Bref pour le moment le quatrième volume de la Chronique des Bridgerton est celui qui m'a le plus transportée. J'ai froufrouté avec l'héroïne et je n'ai pas pu m'empêcher de baver sur le très sexy Colin. Vivement le cinquième tome !
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