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Citations sur Les trois épouses de Blake Nelson (70)

Il disait que le gouvernement comptait nous contrôler à toutes les portes et ne laisserait passer que ceux qui étaient d'accord avec lui. C'est-à-dire les adeptes de leur religion qui croit aux extraterrestres.
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Steven tapote son crayon contre ses lèvres.
- Ce qu'un jury aura du mal à comprendre, reprend-il, c'est pourquoi une femme courageuse, qui a fui la secte dans laquelle elle a grandi, retourne de son plein gré dans un environnement similaire.
- Mais mon mariage n'avait rien à voir avec ça !
Je suis tellement en colère que je dois me contenir pour ne pas me lever.
- Je suis la première épouse !
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Maintenant que je suis ici toute seule, je regrette de ne pas être restée ici en ville. J'ai l'impression d'être nue et exposée. Je crois que j'espérais revenir au ranch de mes souvenirs. Avec nous trois, les filles, qui tournions en rond comme des lunes autour de leur planète, en essayant de ne pas nous cogner les unes aux autres. Et de ne pas nous énerver. Foutraque, c'est sûr, mais toujours mieux que d'être seule. Quand on n'a plus personne contre qui se mettre en rogne, les pensées qui tourbillonnent dans la tête s'en donnent à coeur joie.
Trop douloureux.
C'est difficile à expliquer à quelqu'un de normal, mais grandir avec une mère qui n'en a rien à foutre de vous... en fait ce n'est pas si affreux. Puisque, de toute façon, ça vous paraît parfaitement naturel.
Le problème, c'est plutôt ce que vous devenez après.
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- Tu peux t'occuper des pommes de terre, dis-je à Rachel. C'est la partie la plus importante, pas vrai ?
Un mot, d'ailleurs, sur les patates de funérailles. C'est un plat légendaire en Utah, et absolument nulle part ailleurs. Ces patates doivent être cuites dans de la soupe en boîte, puis on y ajoute de la crème, du fromage, et enfin on parsème le tout d'une sorte de chapelure de pétales de maïs. Tout ce qui croustille peut faire l'affaire. C'est une recette qui nous vient tout droit de l'époque où les hommes faisaient du travail manuel et où les femmes restaient à la maison avec leurs vingt gosses accrochés à leurs basques - et leur Valium. Bienvenue en Utah. Retour cinquante ans en arrière.
- Je vais faire la recette spéciale, avec la panure de biscuits apéritifs, dit Rachel en empoignant son Caddie d'un air décidé. Il faudra que j'aille en acheter en ville. Et je vais demander au pasteur si je peux emprunter le grand fait-tout de sa femme. C'est une casserole de 12 litres. Il nous faut aussi un bidon de margarine, et quelques grandes conserves de soupe au poulet.
Elle hoche la tête, rassérénée, quoique toujours un peu confuse. J'imagine qu'elle essaie de trouver sa place, maintenant que Blake n'est plus là. Comme nous toutes.
Emilie et moi échangeons un regard qui en dit long. On retrouve bien là notre Rachel. Elle va cuisiner le plus mormon de tous les plats mormons pour les funérailles de son mari, et ce seront les patates les plus saintes qu'on aura jamais vues sur terre.
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Pardonne-moi, Seigneur, j'ai menti à un policier aujourd'hui. Je lui ai dit que Blake n'avait jamais levé la main sur moi. J'aimerais pouvoir affirmer que c'était pour préserver son souvenir, mais ce serait encore un mensonge. La vérité, c'est que je ne supportais pas l'idée qu'un étranger de plus juge notre façon de vivre.
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Le deuil est une chose compliquée. On pleure ce qui était, on pleure ce qui n'était pas, et on pleure aussi ce qui aurait pu être.
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- Vous êtes soeurs ? demande aimablement la caissière en attrapant une douzaine de briques de jus hawaïen sous plastique.
Il y a un silence gêné et ses joues rougissent légèrement tandis que ses yeux passent de l'une à l'autre.
Blake ne m'a jamais parlé de ça. J'ai toujours cru que l'Utah n'avait aucun problème avec la polygamie. C'est la première fois que je me rends compte qu'une seule mauvaise réponse, et on se fait toutes embarquer au commissariat. En fait, je suis davantage une criminelle ici qu'à Vegas.
- Oui, je dis en rangeant nos courses dans un sac. Nous sommes soeurs.
La caissière se détend, soulagée.
- J'ai cru, au début, que vous faisiez partie de ces dingues de polygames, dit-elle accompagnant sa remarque d'un petit rire nerveux. On en a eu il y a quelques mois. Vous savez, ceux qui se cachent dans le désert parce qu'ils sont hors la loi.
Elle tire sur la manche de son uniforme pour recouvrir son vêtement sacré.
- Si vous voulez mon avis, le directeur aurait dû appeler la police, conclut-elle d'une voix méprisante. Qu'on les mette tous en prison.
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- Il n'a pas ses vêtements, dis-je en jetant un regard accusateur à l'employé de la morgue. Où sont ses vêtemements du temple ?
J'essaie de rester calme, mais mon ton les fait sursauter tous les deux.
- Nous sommes obligés de déshabiller les corps, explique l'agent Brewer. Ca fait partie de nos...
- Je ne parle pas de ses vêtements ! J'explose.
Alors que je cherche comment leur expliquer, à mon grand soulagement l'employé intervient.
- Les Saints des Derniers jours portent des sous-vêtements sacrés qui leur sont donnés au Temple, explique-t-il à Brewer. Ils ne sont pas censés les enlever.
Il me jette un regard compatissant. Il fait partie de l'Eglise, sinon il n'aurait pas dit Saints des Derniers Jours, mais mormons. Certains d'entre nous préfèrent ne pas utiliser ce terme, parce qu'il est plus employé par ceux qui croient au mariage plural.
- Ca fait dix ans que je vis ici, rétorque Brewer. Je suis au courant pour les sous-vêtements religieux, Mr Docherty, merci.
Je suis surprise de la voir si agacée. Dans mon monde, les femmes ne montrent jamais leur colère. Je la regarde avec un effroi mêlé de respect, comme si elle était un animal exotique.
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Au moment où je prononce ces mots, je sais qu'ils ne sont pas tout à fait vrais. Tout le monde aimait Blake. Sauf ses femmes. Parfois nous le détestions.
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Quand j'étais petite,ma mère me disait qu'on a plein de boîte dans la tête. Et que pour surmonter les épreuves,il faut savoir rester dans une seule boîte.
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