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Il paraît qu'il vaut mieux connaître la situation de l'Argentine pour apprécier Mafalda dans toute sa subtilité et son audace politique. Si, comme moi, ces données-là sont inconnues, la lecture ne pâtit pourtant pas du moindre décalage. Quelques recherches m'apprennent plus tard quelle était la situation politique de l'Argentine lorsque Quino imagina Mafalda. Sous couvert de libération politique et d'indépendance nationale, de nombreux présidents de facto se succèdent au cours du 20e siècle pour imposer leurs dictatures, ce qui explique pourquoi Quino, voulant contourner la censure, ne pousse jamais Mafalda à évoquer ces faits. La petite fille, pourtant déjà inquiétée et prise au piège de réflexions politiques qui excèdent son jeune âge, ne peut s'empêcher de relier les méthodes gouvernementales à tous les aspects de sa vie d'enfant mais aussi à la culture et au commerce, à la place des femmes dans la société et aux questions scientifiques. Ses parents, souvent dépassés par ses questions, n'en mènent pas large. Leur détachement insouciant des faits politiques contraste avec l'ardeur comique de Mafalda et pourrait également expliquer qu'un peuple déjà habitué à la domination coloniale accepte de vivre sous plusieurs dictatures successives –mais Mafalda fait partie d'une nouvelle génération capable de remettre en question ce que ses parents semblent subir relativement bien.


A la fois triviaux et spirituels, mêlant soupe et réunions gouvernementales à l'ONU, les bandes de quatre cases se succèdent et amènent chute après chute –étonnement devant l'imagination naïve et pourtant pertinente de Mafalda et de ses comparses, attendrissement devant le sentiment d'un décalage individuel face au groupement collectif. Quino a su universaliser des questionnements politiques propres à la situation de l'Argentine au 20e siècle et ceux-ci entrent encore –étrangement- en écho avec nos doutes contemporains.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Quand on n'a pas le moral, rien de tel que de se faire prescrire des bédés drôles.

Pas besoin d'aller chez le dealer de bédés du coin, j'ai toute ma pharmacopée à la maison, je n'ai qu'à tendre le bras.

Choix toujours difficile lorsqu'on ne possède beaucoup, mais puisque je voulais mettre à l'honneur une série oubliée de ma mémoire, j'ai pris un Mafalda (l'abus de Mafalda ne nuit pas).

Depuis le temps que je n'en avais pas lu un… Honte à moi.

Cette petite fille impertinente et plus éveillée que nous l'étions à son âge, je l'avais découverte à la bilio publique (j'étais jeune), mais je n'avais jamais compris le sens profond puisque je ne connaissais pas la situation politique traversée par l'Argentine à cette époque-là.

N'allez pas croire que je n'avais pas ri ! Je m'étais bien bidonnée avec les gags que j'avais pris au premier degré, sans voir ce qu'ils visaient réellement.

Heureusement que j'ai grandi, appris en lisant des romans se déroulant en Argentine et maintenant, je vois les messages cachés dans les strips.

Je ris toujours mais le rire est grinçant tant l'auteur a réussi, sous le couvert d'une adorable petite fille, à nous parler de politique, de capitalisme, de censure, de la place de la femme, de la guerre du Vietnam…

Avec quatre images formant le stip, Quino – tout comme Schulz avec ses Peanuts -arrive à nous développer une petite histoire, à faire passer ses réflexions, sans oublier de nous faire rire avec la chute.

Les gags sont indépendants les uns des autres, mais il y a un fil rouge et un petit rappel des épisodes précédents dans les phylactères, comme pour l'épisode de la télé.

Les dessins des décors sont expurgés des détails inutiles, les plans arrières sont d'une couleur unie durant tout le strip et les dessins ne sont pas exceptionnels, mais reconnaissables entre mille.

Dans un comic stip, faut aller à l'essentiel et ici, le plus intéressant se trouve dans les dialogues et les réflexions pertinentes de notre petite fille qui sont toujours d'actualité alors que nous sommes en 2020 (Mafalda a commencé ses réflexions en 1964 !).

Si Martine est devenue has been, Mafalda ne le sera jamais. Ses réflexions sont toujours terriblement d'actualité, sa vision du monde toujours aussi acérée, lucide, sans concession.

Drôle, mais ça fait grincer les dents quand on lit entre les lignes…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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N'ayant de Quino que le souvenir de comics strip de mon enfance (à savoir la bouille ronde de petite brune aux robes colorés), je n'aurai pas pu me souvenir (même si je l'avais voulu) de la portée et du second degré de son humour. Tendre, caustique, intelligent, irrévérencieux, impertinent, politiquement incorrect, je me suis vraiment régalée avec ce premier tome. Les histoires se suivent mais chaque ligne a sa chute. Tantôt blague mignonette d'écolier, beaucoup plus souvent facétie apolitique, pacifiste, philosophique, singeant les idéologies et les travers d'une société en mutation.
Quino aborde bien de thèmes et posent les questions qui fâchent, celles que tout le monde se pose tout bas. Très agréable à lire, actuel et corrosif en gardant la douceur enfantine. Un premier tome qui donne envie de lire les suivants.
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Totalement sidérée et agréablement surprise que Mafalda, héroïne de mon enfance (des heures passées dans un coin de la bibliothèque avec elle, Garfield, Calvin et Hobbes et Yoko Tsuno) n'ait pas pris une ride ! Je pensais y trouver un charme suranné, désuet, voire has been... Eh bien non, pas du tout ! Cette petite fille aux réflexions d'adulte et aux jeux d'enfant garde tout son mordant et l'humour est toujours aussi efficace ! Génial !
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Ma BD préférée. Succulent à souhait
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Un challenge de lecture sur le XXème siècle m'a fait prendre conscience que je lisais principalement des oeuvres du XXIème siècle ... 

Quand l'un des thèmes est 'auteurs hispanophones ou germanophones', c'est devenu un peu plus compliqué ... mais je me suis souvenue de l'achat de cet album de Quino à sa sortie ... 

L'examen des références de l'ouvrage me rappela que cet achat datait de 1988 !!! 

Une plongée dans la Billy des BD, et je l'en ai exhumé ... avant de m'en délecter ! 

Avec ses questions de candide, Mafalda met le doigt là où ça fait mal dans une Argentine dévastée par la crise économique, à la botte des USA! 

Vive, impertinente, féministe en herbe, attachante et grande enquiquineuse, elle questionne les adultes de son entourage pour essayer de comprendre les incohérences du monde qui l'entoure. 

Elle tire parfois des conclusions amusantes : les USA ont combattu les communistes (des rouges) au Vietnam, mais aussi les peaux-rouges ... donc les Indiens d'Amérique étaient communistes :D

Bref, un album qui m'a réjouie ... à mon prochain passage à la médiathèque, j'irai farfouiller dans les bacs pour savoir s'ils en détiennent ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Quelle drôle de petite fille cette Mafalda.
J'adore le dessin.
Qu'est-ce-que je l'ai feuilleté cet album.
Ce sont des souvenirs d'enfance : la tête en long de son copain, le poste de télévision en carton avec les bouteilles de soda et bien sûr son indignation d'avoir la tête en bas...
En le relisant adulte, j'en comprends tout le second degré
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J'adore cette petite révolutionnaire qui ne veut pas manger sa soupe et qui ne trouve pas normal que les latinos vivent la tête en bas... Un livre plein de petites perles amusantes qui font réfléchir.
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C'était difficile de faire mieux. Mafalda, toujours bavarde, jamais pour rien, s'aventurait en 1980 pour la première fois dans un album de 48 pages rempli de ses petits strips dans de petites cases avec des petites lettres mais surtout un esprit très, très grand. Tout y était déjà : ses amis avec lesquels elle les bassine de politique, et ses parents désespérés de voir une petite aussi clairvoyante... sauf les petits frères et soeurs qui s'ajouteront dans les tomes suivants. Évidemment, le dessin aussi est peut-être encore un peu maladroit, mais il s'en faut de peu, de tellement peu, pour que l'album soit parfait...
Car Mafalda a une vision du monde bien à elle, et en 70 ans elle n'a pas vieilli. Bien plus doué qu'un caricaturiste européen, Quino réussit à nous dévoiler un panel d'absolument toutes les réflexions d'un enfant sur le monde adulte, sans jamais tomber dans la niaiserie. Second comme premier degré, il en faut peu pour être un brin moins malheureux, et ça ne fait que commencer...
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Les quinze première pages, j'ai été très déçue. J'ai trouvé cela trop politisé pour une petite fille, je n'ai pas aimé le décalage, je m'attendais à je ne sais pas quoi, mais à autre chose (genre un peu comme du Boule et Bill, grave erreur, j'en conviens).
Puis, 10 jours plus tard, je reprends où j'en étais. Ça passe beaucoup mieux ; je me suis faite à l'idée.
Il est amusant de découvrir le caractère des différents personnages : le "capitaliste", la future mère de famille modèle…
Quelques séquence qui font bien sourire. Pourtant, globalement je dois dire que je n'ai pas été si enthousiaste que les avis majoritaires...

~ Challenge multidéfis 18 : BD
~ Challenge ABC 2017-2018 : Q
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