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Ann Radcliffe est bien connue des lectrices (s'il y a des lecteurs, qu'ils m'en excusent) de Northanger Abbey, roman dans lesquel Jane Austen s'offre le plaisir de parodier et moquer les romans gothiques dont Mrs Radclife a fait son fond de commerce.

Malheureusement je ne présente pas ici les mystères d'Udolphe chers à Catherine Morland, mais cet Italien au titre complet fort prometteur.

"C'est à l'église de San-Lorenzo, à Naples, que Vincenzo Vivaldi vit pour la première fois Elena Rosalba. La douceur et le charme de sa voix(...) attirèrent d'abord l'attention du jeune homme. Son visage était couvert d'un voile; mais une distinction rare et une grâce parfaite se révélaient dans toute sa personne." Complice, le vent soulève son voile et "sur ses traits d'une beauté grecque se peignait la pureté de son âme, et dans ses yeux bleus éclatait la vivacité de son esprit."

Presque du Harlequin.

Donc Vivaldi aime Elena et s'en fait aimer assez rapidement.
Hélas, le père du jeune homme désapprouve cette mésalliance (apparente, bien sûr...) et sa mère, aidée de son confesseur, le moine Schedoni, fait tout pour empêcher le mariage.

On a donc droit à un enlèvement d'Elena, direction un couvent éloigné, puis sa délivrance par Vivaldi. L'inquisition s'en mêle, Vivaldi est reclus dans ses geôles, pendant qu'Elena risque l'assassinat dans une horrible villa au bord de la mer déchaînée, enfermée dans une sombre chambre dotée d'un passage secret...

Ajoutons des moines inconnus qui profèrent des messages mystérieux, apparaissant et disparaissant en un instant.

Et bien sûr un chouette final, où l'héroïne découvre des secrets de famille, les méchants meurent (à savoir Schedoni, ses complices, la mère de Vivaldi..., foin de toute pusillanimité! ), les obstacles au mariage disparaissent et Vivaldi épouse Elena. Oooh happy end!

D'accord, j'ai tout raconté, je me moque un peu, mais j'ai quand même pris plaisir à cette lecture malgré ses grosses ficelles. le style, classique, est agréable à lire, l'histoire ne traîne pas en longueur, les coïncidences s'enchaînent et le suspense est bien là. Vivaldi est un jeune homme fougueux et assez naïf qui agit sans trop réfléchir, il en est agaçant, mais Elena est un joli personnage de jeune fille de bonne famille fidèle aux conventions sociales, et qui s'évanouit aux moments opportuns.

Les méchants, on les sent à un kilomètre :
"La porte du vestibule s'ouvrit lentement et donna passage à un homme d'une mine pâle et décharné, dont la physionomie portait l'empreinte des passions les plus basses."

Le passage où Vivaldi est interrogé par les religieux de l'Inquisition est excellent et, hélas, est sans doute conforme à la vérité historique.

Je suis donc ravie de ma découverte et relirai Northanger Abbey avec un oeil plus averti. Les ingrédients du roman gothique sont en effet bien présents: un peu d'"exotisme" avec l'Italie, des prisons, des couvents, beaucoups de ruines, des souterrains, des cryptes, des passages secrets, la mer agitée, la nature, divers religieux dont ceux de l'Inquisition, de lourds secrets du passé, un récit dans le récit...
Je ne qualifierais pas ce récit de "fantastique" car tous les éléments "surnaturels" reçoivent une explication. Même si tout est fait pour plonger le lecteur dans une ambiance effrayante, cela n'a pas du tout marché pour moi, au 21ème siècle ce type de récit a un peu vieilli.
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Grosse surprise que cette lecture.

Le livre commence doucement avec une histoire d'amour assez classique. Je n'avais pas fais de recherche sur la date de parution du livre avant ma lecture alors assez naturellement je l'avais classé vers la fin du 19e siècle.
Puis le livre prends une teinte opressante. Il est question de meurtre, de question ( enfin LA question de l'inquisition ) et l'histoire rebondit à n'en plus finir.
Lorsque j'ai terminé le livre je me suis dis qu'il était bien écrit et qu'à part le départ clairement mou c'était un bon roman. Mais j'attribuais le début à l'époque d'écriture.
Sauf que non, le livre n'a pas été écrit à la fin du 19e mais à la fin du 18e ( en 1797 ) et là ça calme parce que pour l'époque c'est clairement un précurseur du genre.

Au final, une bonne histoire et une grosse surprise. L'aspect anti catholique est assez visible par moment donnant au tout une vision très négative du Vatican mais vu que c'était écrit par une anglaise anglicanne c'est moins surprenant.
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Radcliffe Ann
L'Italien
Ou le confessionnal des pénitents noirs
Livre audio
Ce livre a été publié en 1797 et est considéré comme un roman gothique, les événements se déroulent plus de trente ans avant la sortie du livre et se serait la dernière oeuvre de l'auteur de son vivant.
L'histoire est simple, un jeune homme noble de Naples, Vincentino di Vivaldi rencontre et tombe amoureux d'une demoiselle Ellena Rosalba et veut l'épouser.
Mais sa mère la marquise s'y oppose formellement et demande au mystérieux moine Scheldoni d'enlever Ellena
S'ensuit une poursuite effrénée de ce pauvre jeune homme et de cette pauvre jeune fille.
Moult aventures les attends, mais leur amour ne faiblit pas ainsi que l'arrogance et la méchanceté de cette mère face à son fils récalcitrant à ses désidératas
Cette histoire est sombre, mystérieuse, beaucoup de thèmes se côtoient, l'amour, la dévotion, les perquisitions de cette fameuse Sainte Inquisition, l'aristocratie et son pouvoir,
Beaucoup de déguisements pour tromper, beaucoup de lieux secrets et parfois mal famés, des êtres perturbés et torturés.
Sans doute est-ce là aussi le reflet de l'époque d'écriture du livre.
En audio, on se laisse porter par ce long récit, je ne sais si je l'aurais vu de la même manière sur papier.
Mais cela change de beaucoup de romans actuels et replonger dans le passé et voir l'écriture d'il y a plusieurs siècles n'est pas mauvais du tout
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Avez-vous déjà lu des romans gothiques ?
Pour ma part, je pense que c'était mon premier. Je m'étais pourtant promis depuis longtemps de lire Ann Radcliffe, depuis ma lecture de Northanger Abbey très exactement.
Au tout début, le côté désuet m'a parfois lassée mais cette impression s'est très vite atténuée.
À mes yeux, il s'agit en fait d'un roman d'aventure mâtiné de romance, les péripéties et rebondissements s'enchaînent ; les incroyables coïncidences également d'ailleurs. Les caractères des personnages sont brossé en quelques traits et cela m'a un peu frustrée au départ, avant que je comprenne que là n'était pas l'intérêt de l'oeuvre.
Dans L'Italien ou le Confessionnal des Pénitents Noirs, un jeune homme fortuné tombe éperdument amoureux d'une jeune orpheline. Mais ses parents ne voient pas cette union d'un oeil bienveillante. Sa mère en particulier, aidée d'un moine machiavélique, est prête à tout pour leur mettre des bâtons dans les roues. D'enlèvement en poursuite, en passant par les cachots de l'Inquisition, les deux jeunes gens auront fort à faire pour parvenir enfin à une union sereine.
Ma lecture a été plutôt agréable mais je ne pourrais pas me cantonner à la lecture de romans gothiques. Je me garde en réserve Les mystères d'Udolphe pour ma prochaine envie de gothique. .
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Vivaldi (non pas le compositeur des quatre saisons) est un jeune noble italien qui tombe amoureux d'une magnifique jeune femme nommée Elena Rosalba "des traits d'une beauté grecque". Sauf que voilà, elle vit recluse chez elle, gardée par une tante. Il décide donc de la voir chaque soir et va même lui chanter une bonne vieille sérénade. Donc là, un début digne d'un Harlequin où autre roman d'amour.
Mais les parents de Vivaldi et surtout la mère de celui-ci ne sont pas du tout d'accord, n'appréciant pas qu'il s'amourache d'une femme à la condition sociale plus inférieur à la leur. Donc maman va voir son confesseur Schedoni pour se plaindre de la situation. Confesseur qui fait froid dans le dos tant d'une apparence physique maladive "il était fort maigre et de grande taille" et d'une sévère rigueur. Lui aussi est du même avis que la mère et tous deux décident de comploter... C'est ainsi que Vivaldi et Elena (oui parce que entre-temps, il est parvenu à lui déclarer son amour et qu'elle a accepté sa faveur voilà) vont être séparés par d'incroyables péripéties et vont faire face à des obstacles épouvantables pour se revoir...
Ici on tient un roman spécial puisqu'il s'agit d'une oeuvre de la grande Ann Radcliff, considérée comme une des mères du roman gothique mais aussi ancêtre du genre thriller et suspense, ce qui n'est pas rien. Alors le verdict ?
Pour commencer, on va dire le gros point noir : le début . Argh. Comme je l'ai fait remarqué dans le résumé, c'est d'une mièvrerie absolue... Une romance fade, avec les topos (la sérénade par exemple) et avec la présentation de deux personnages principaux stéréotypés : le chevaleresque amant noble et la pure et naïve jeune fille. Bon certes, cela vient surtout au genre sensible dont le XVIIIeme siècle raffolait (amour malheureux, filles qui pleurent, ton pathétique...) mais qui en est risible. C'est pas le pire incipit que j'ai vu mais il frôle un peu.
Ce n'est que lorsque le fameux confesseur que le récit bouge enfin et devient plus vivant. Schedoni est un personnage très remarquable, campé d'une main de maître, qui dépasse le type du moine mauvais en vogue dans les romans gothique et totalement cliché (il faudra attendre le Moine pour qu'on ait vraiment un héros cassant complètement ce stéréotype). Si dans la première partie de l'histoire, il est d'une méchanceté abominable, la seconde partie nous surprend beaucoup, montrant un coté humains inattendue. D'autre part, son "soutient" avec la marquise est assez ambigue...
Parlons des protagonistes ! Comme je l'ai dit, Elena et Vivaldi sont sympathique mais la personnalité typique des romans sensibles et donc un peu classiques. La marquise est une mère hautaine et arrogante qui aurait pu faire une bonne 'marâtre" si Vivaldi était son beau-fils que son fils véritable, mais pas vraiment développée. Nous faisons aussi connaissance avec Soeur Olivia, une femme au coeur d'or venant en aide à Elena, et dont la véritable identité est un grand rebondissement dans l'histoire.
Etant donné que c'est un roman gothique, on a droit aux poncifs du genre : forêts ténébreuses, des ruines mystérieuses et sombres, des couloirs secrets mais surtout les indispensables couvents et souterrains horrifiques et remplis d'affreux souvenirs. En effet, on fera la visite d'un couvent pas vraiment idéal et dirigé par une abbesse sans pitié (cela me rappelle que dans le Moine, on a aussi droit à ce cliché...) qui n'hésite pas à punir cruellement les réfractaires. Et je ne parle pas de l'Inquisition (oui l'Inquisition qui se mêle dans tout ça !) avec ses cachots épouvantables, les juges froids et implacables et la salle de torture, chose qui n'étaient hélas pas fictive et qui avaient vraiment eu lieu...
Et là intervient la qualité de Radcliff : on a certes droit à du fantastique mais 'du fantastique expliqué," en effet la spécialité originale de madame est de révéler à la fin que les manifestations surnaturelles ne le sont pas, et d'autant plus que la manoeuvre est réussie.
L'écriture est très jolie, expressive, avec ce charme du XVIIIeme siècle d'employer les litotes pour atténuer les passages les plus durs.
En revanche, j'ai trouvé la fin un peu vite envoyé, comme si l'auteur voulait vite achever l'histoire et conclure d'un rapide happy end.
En conclusion, un bon roman d'Ann Radcliff malgré quelques défauts. Il est bien de lire une oeuvre d'une des ancêtres du fantastique mais aussi du thriller, et correspondant au chef d'oeuvre du gothique.
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J'ai découvert Ann Radcliffe quand j'étais en fac de lettres et que nous étudions le Romantisme Noir et les romans gothiques… après Les Hauts-de-Hurlevent et Jane Eyre, l'univers de Radcliffe, plus noir, m'avait beaucoup séduite. J'avais plongée dans Les Mystères D'Udolpho avec angoisse et ce roman était resté gravé en moi. Quand Keisha m'a proposé de me prêter son exemplaire de L'Italien, j'étais très emballée, certaine de retrouver l'ambiance qui m'avait tant plu dans Udolpho.

On ne peut pas aborder Ann Radcliffe sans la replacer dans son contexte littéraire. le Roman gothique voit le jour à la fin du XVIIIe siècle à un moment où l'on découvre et commence à s'intéresser à l'architecture gothique. Précurseur du romantisme, il pose les bases en mettant en scène des intrigues sentimentales dans un décors de ruines, de souterrains, de pièces dérobées, mêlant le crime, les enlèvements. Les héroïnes sont souvent de jeunes orphelines innocentes sur lesquelles le sort s'acharne. Les motifs de la reconnaissance et du déguisement fonctionnent à plein.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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Le roman se déroule en Italie au XVIIIe siècle. Vincentino di Vivaldi tombe amoureux de la belle Ellena Rosalba. La mère du jeune homme s'oppose à leur union matrimoniale et engage le moine Schedoni à kidnapper Ellena, afin de l'enfermer dans un couvent. Ann Radcliffe propose une description extrêmement sombre de l'Italie catholique et dénonce certaines dérives pratiquées par l'église. En prise avec son époque, ce récit déploie un attrait pour le sublime et la pastorale, avec des personnages en proie à mille tourments, dont les éléments se font l'écho. Les préoccupations des protagonistes ont vieillis, même si plusieurs thèmes se mettent d'eux-mêmes en exergue : le droit de choisir son époux ou son épouse, le poids de la religion, la pression familiale, la nature humaine.
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Le héros de cette histoire de mort et de violence, c'est Schedoni, un moine sinistre, sans scrupules et qui agit dans l'ombre des labyrinthes, geôles, monastères et autres chambres de torture de l'Inquisition. Heureusement, à cette noirceur répond l'amour tendre, innocent et néanmoins fougueux de Vincenzo Vivaldi, pour l'orpheline Elena Rosalba. Pourtant, tout s'oppose à cette passion : les familles, la société et surtout les desseins criminels de Schedoni. Les jeunes gens devront franchir bien des obstacles, éviter bien des pièges, échapper plusieurs fois à la mort avant de trouver le bonheur. L'intrigue aux multiples rebondissements ne laisse aucun répit au lecteur.
Dans une église de Naples, le jeune comte Vincenzo de Vivaldi voit pour la première fois la jeune Elena Rosalba. Son attention est attirée, et très vite il devient amoureux. Mais dans cette Italie de la fin du XVIIIe siècle, les parents de Vincenzo voient d'un mauvais oeil ce début d'idylle, Elena n'étant pas l'héritière d'une grande famille. La mère de Vincenzo complote contre cette liaison avec l'aide de Schedoni, son confesseur. Un soir, tandis que Vincenzo va sous les fenêtres de la maison d'Elena, un mystérieux moine l'avertit des terribles conséquences qui suivront s'il continue à vouloir Elena. L'avertissement se révèle juste, Elena est enlevée et emportée dans un couvent...
Un classique du roman gothique !
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