Il disait que les livres ont le pouvoir de faire tomber le lecteur amoureux.
- Comment faites-vous pour finir vos livres?
- Il est toujours difficile de terminer un livre. Au fur et à mesure que l'on avance dans l'écriture, on sait que l'on s'achemine inexorablement vers la fin et que ce sera forcément un déchirement.
- Mais à quel moment savez-vous si la fin que vous avez choisie plaira aux lecteurs?
- Je termine un livre quand je pense avoir accompagné les personnages au plus loin et qu'il est donc temps, pour moi, de les abandonner. Quant à savoir si la fin choisie plaira à mes lecteurs, je ne me pose pas la question. C'est au lecteur de prendre le relais, d'en décider.
- Est-ce que ça vous arrive parfois de regretter une fin, d'avoir envie d'en changer?
- Ca se pourrait effectivement. C'est pour cela que j'évite de relire mes livres une fois qu'ils sont publiés.
Elle rit. Les élèves aussi. Mais, à la nuque de Maya, je sens qu'elle n'est pas satisfaite.
La preuve, voilà qu'elle lâche soudain, dans un souffle:
- Moi, je ne lis jamais les fins.
Silence. La jeune femme qui me fait face me semble ravie de l'échange.
Imperturbable, Maya poursuit:
- Je lis jusqu'au moment où je sens que je n'ai pas envie de savoir plus. UJe mets alors un marque-page à l'endroit où j'ai décidé de m'arrêter.
Je reste interloqué. Un auteur de littérature jeunesse. Alors, que suis-je, moi ? Un auteur de littérature vieillesse ? Quelle horreur ! Un écrivain n'est-il pas un écrivain tout court ? Que sont Daniel Defoe, Antoine de Saint-Exupéry, Jules Verne, Alexandre Dumas, Alphonse Daudet, Jules Renard, Michel Tournier ? Ne sont-ils pas tout simplement de grands écrivains ?
Une fin peut surprendre, peut émouvoir aussi, mais elle ne marque qu'une étape. 214
La vie n'est pas un roman, c'est bien vrai. Les romans ne finissent mal que parce qu'un auteur en a décidé ainsi.
La vie joue avec des régles différentes. Nous sommes touts les héros de nos propres histoires., où il nous est possible de choisir. p 206
Quand je lis, je tisse des liens avec les personnages,, je les apprécie, les déteste et des fois je les aime. Et le fait de fermer le livre, l'histoire achevée, est un déchirement. Ils ne sont plus avec moi. Je suis de nouveau seule. p 196
J'ai repris la lecture, seul réconfort, mon unique consolation....p 175
Nous avons souffert côte à côte, sans parvenir à parler de lui. La peine était sans doute trop vive, trop brûlante. Je pensais que je ne me consolerais jamais.
Qu'on ne se console jamais de la perte d'une persone que l'on aime. Et c'est vrai qu'on ne s'en console pas . Mais la douleur s'apaise peu à peu. p 149
Un livre réveille en chaque lecteur un goût qui lui est propre. Ce goût latent pour la lecture, il n'est pas rare que certains adultes ne l'aient pas encore découvert.
Il est du devoir des parents et de l'école de le faire émerger chez les enfants, d'en explorer avec eux toutes les facettes.
Pour ma part, j'ai adoré débusquer cette dnvie devenue une passion avec mon fils. Je dévorais les livres avec lui chaque soir avant qu'il ne s'endorme. Ces instants que nous partagions autour de la lecture font partie des meilleurs moments de ma vie. p 139
En quittant Thomas, je sens que des ailes me poussent dans le dos.
Je n'ai jamais ressenti cela.....
Mais je n'ai jamais été amoureuse, non plus ! p 135