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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Toute histoire familiale porte les germes d'un livre, par les destinées individuelles sur plusieurs générations.

Daniela Raimondi déroule son arbre généalogique comme un roman, de façon chronologique depuis le couple fondateur au début du 19e, quand une belle tzigane épouse un Casadio, paysan des bords du Po, entre Lombardie et Vénétie.

Avec ses jupes colorées et sa chevelure noire, elle est à l'origine d'un sort entrevu dans les tarots et qui marquera durablement sa descendance. Il conviendra de se concentrer pour suivre les pas de tous les personnages, sauf à se faire aider par l'arbre généalogique de fin de volume. Bonheurs, drames, naissances, décès, passions et pertes se succèdent, avec des personnages que l'auteure a su incarner avec justesse, tendresse, et parfois originalité.

Une lecture bien agréable où l'Italie contemporaine se dessine en contrechamp, depuis Garibaldi et les affrontements pour l'Unité du territoire, les deux guerres mondiales en passant par Mussolini, l'Empire colonial et enfin les années de plomb du terrorisme révolutionnaire. La condition des femmes est éloquente et plus généralement celui de la population, confronté à la pauvreté, à l'exode rural ou à l'émigration. L'histoire de la société est au coeur du récit autant que les multiples personnages tous très travaillés.

Phénomène d'édition en Italie, un roman dont il faudra guetter l'adaptation cinématographique.
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Lectures d'été 2022 acte 3. Direction l'Italie avec cette belle saga familiale comme on les aime. Tout commence avec le mariage entre l'un des fils du village et une tzigane. Avec ses grandes jupes colorées, ses plumes de faisan dans les cheveux, elle voit dans les cartes, l'avenir de cette famille, entre rêves et tragédies. Ensuite le fil se déroule du 19e le siècle aux années 70. L'auteur s'attache à chaque génération, à ces rêveurs malheureux et nous conte leurs destins comme une voyante retournerait les cartes de son jeu de tarot. La prédiction ancienne plane sur tous, avec la question lancinante qui revient : est-ce vraiment la réalité qui suit la prédiction ou l'interprétation de la réalité que l'on fait correspondre à la prédiction ?
Au lecteur de répondre.
Il en découle en tout cas, cette très belle fresque familiale qui sent le soleil, le café, le linge qui sèche au grand air et l'huile d'olive. Qui mélange habilement les histoires personnelles et la grande Histoire. Où les affrontements entre Éros et Thanatos prouvent une fois encore leur efficacité pour captiver le lecteur.
Alors, faut-il le lire ? Je recommande notamment à ceux qui ont aimé notamment Sous le soleil des Scorta de Laurent Gaudé.
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En 1800 à Stellata, Giacomo le rêveur rencontre Viollca la Tsigane. Les dons de cette dernière lui laissent entrevoir une tragédie dans leur descendance. L'avertissement sera transmis de génération en génération… mais le don de voyance aura beau se perpétuer, jamais il n'empêchera le destin de se réaliser et les rêveurs et rêveuses de tenter de vivre une vie romantique, au risque de la misère ou de la mort.

Pendant deux siècles, nous suivons cette famille italienne. Les descendant.e.s de Giacomo et Viollca subiront les soubresauts de l'Histoire : les guerres, les crises politiques, les émigrations… Les côtés historiques sont émaillés par une petite touche de magie qui rend cette chronique familiale ensorcelante.
Chaque personnage est attachant : Adele qui tente de briser le sort en émigrant au Brésil, Donata qui hérite du sens de l'engagement politique presque sacrificiel de certains de ses aïeuls ou encore Neve et Radames qui ne savent pas comment conjuguer leur amour et la misère (dix enfants lorsqu'on est pauvre et que la science contraceptive n'est pas encore parvenue dans leur petit village, il faut trouver une solution…).
Dans cette famille, les morts côtoient les vivants et on ne cesse jamais de penser à Viollca la Tsigane et à Giacomo. Cela donne l'impression d'une grande réunion de famille, comme une grande tablée un soir d'été où chaque membre se retrouve et raconte ses aventures.

Ces chroniques familiales italiennes furent un vrai plaisir à lire, je vous recommande de vous y plonger et de laisser agir le charme féérique de Stellata...
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Parmi l'une des sorties des Éditions Pocket, il y a ce roman au titre avec un petit côté ésotérique de l'auteure italienne Daniela Raimondi, que j'ai eu la chance de recevoir grâce à la maison d'édition et au site Lecteurs.com. Merci encore ! À mon sens, le titre français ne rend pas forcément honneur au roman, qui va bien au-delà qu'une simple histoire d'ensorcellement ou de magie. Je trouve le titre italien d'origine La casa sull'argine - mot à mot La maison sur la digue - un peu moins racoleur et plus en adéquation avec la nature de ce roman. C'est un roman-fleuve qui retrace pendant près de deux siècles les malheurs de la famille Casadio. L'auteure, Daniela Raimondi, est de nationalité italienne, elle y a vécu à Viggiù, cette petite commune de Lombardie près de la frontière suisse, où se déroule une partie de son roman.

La casa sull'argine, le titre italien fait allusion au Po, le fleuve qui longe le petit village de Stellata, donc, qui constitue le titre français. Et dans les petits villages, ici italiens, il y a toujours cet esprit, ce folklore particulier, ces croyances en un Dieu catholique, mais aussi en un au-delà plus abstrait incarnées par cet esprit composé des superstitions de tout bord. Et si l'on rajoute la figure de la Tsigane, Viollca, qui prédit l'avenir évidemment, on aurait vite fait de l'imaginer en sorcière. Au-delà de ce portrait un peu caricatural, on retrouve toutes ces croyances ancestrales qui vont projeter les deux siècles à venir de générations du clan Casadio. Tout débute par le mariage du garçon, Giacomo, un être rêveur, mélancolique, ancré dans son propre monde, avec Viollca, cette femme appartenant à la communauté des tziganes sédentarisés au village. Une union inattendue et improbable, entre le feu de la brune et son appétit de vivre et le flegme du blond. Et voilà que Viollca a une vision d'un malheur à venir dans les générations futures : cette prédiction, ce mauvais oeil, leur collera la peau à chacun, qui verra dans chaque accident de la vie, la réalisation des prédictions de leur aïeule extralucide.

Comme je l'ai dit auparavant, je pense qu'avoir trop insisté sur le côté extralucide dans le titre a été une erreur : car si effectivement, en tout début de roman, la nature surnaturelle de Viollca est présentée, peu à peu le récit devient plus terre-à-terre, même de temps à autre, chacun et chacune se prend à évoquer la mémoire de Viollca. Si cette prédiction est le motif de départ du récit qui temporellement va s'étendre jusqu'aux années actuelles, la dissection de l'arbre généalogique de la famille s'attache à devenir une véritable épopée, ou les uns sont marqués par la neurasthénie et la mélancolie d'un Giacomo, les autres par la vivacité et l'hypersensibilité de sa flamboyante femme. L'auteure semble détresser une histoire gravée et scellée dans le marbre par avance par une malédiction originelle, celle de l'union de Giacomo et Viollca. Chaque génération voit éclater ses propres drames, vite oubliés dès que la prochaine entre dans la fleur de l'âge, remplacés par ceux occupés à construire leur vie.

On s'attache vite à cette famille, à Stellata, au Po compagnon silencieux de ces aventures bicentenaires, qui ont tout vu, tout vécu, tout surmonté. Une famille somme toute banale, mais que le charme du récit l'auteure rend unique, le grand point fort de cette fresque familiale tiennent de mon point de vue à la richesse de construction des personnages, en particulier de ces femmes toutes différentes qui portent toutes le foyer sur leurs épaules, et surtout la mémoire de la famille, à commencer par Viollca. S'il y a bien un pouvoir qu'on peut leur reconnaître, c'est cette capacité à entrer en résilience, à construire et maintenir la cohésion du clan. Elle est peut-être là l'alchimie de Stellata, la capacité de cette lignée - directe ou indirecte - de femmes à maintenir cette énergie vitale qui permet de maintenir leur famille à flot. En parlant de cela, le thème de l'eau est particulièrement important dans le récit de Daniela Raimondi, la présence du Pô est continuelle, aussi bien destructeur que rédempteur, il noie et il nourrit, et c'est peut-être cette incapacité à maîtriser la vie narrée par ce Po et ses aléas, qui se cachent derrière cette volonté à cacher derrière cette divination.

C'est un roman qui se lit quasiment d'une traite : dès lors qu'on a commencé à s'intéresser à la famille Casadio, il devient impossible de s'en détacher. Et c'est à travers eux que l'on revit, que l'on apprend l'Histoire du XIXe et XXe siècle, sous le point de vue d'une famille d'Italie du Nord, les deux guerres mondiales, la dictature du Duce et surtout sur ces communismes italiens, qui ont peut-être moins marqué la mémoire, mais qui formèrent une résistance, peut-être passive, mais effective, ainsi que cette extrême-gauche des années soixante-dix. Voilà un titre qui en recèle bien plus qu'il ne l'annonce.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Détrompez-vous Stellata n est pas le nom du personnage principal mais bien le nom du village italien où se déroule cette formidable saga familiale.

Tout commence en l'an 1800, lorsque Giacomo Casadio épouse une Tsigane, la belle Viollca. S'ensuit alors des générations d'enfants, d'hommes et de femmes qui grandissent et participent à l'histoire italienne.
Mais leurs ancêtres leur ont laissé un destin un peu fragile, qui vire au tragique. Les rêves poursuivis se brisent parfois avant d'être atteints.

J ai beaucoup aimé cette fresque familiale, qui m'a par moment fait penser à Cent ans de solitude de Garcia Marquez. Je me suis laissée emporter par l'écriture et par les personnages pour qui l'on se désole.
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Saga f a m i l i a l e 🤍
▪️
Il n'y a pas à dire, j'y reviens toujours.
Oui, mon genre préféré est le thriller. Mais les sagas familiales italiennes, c'est vraiment mon péché mignon ! C'est toujours un petit bonheur d'en lire !
▪️
J'ai été séduite dès le début de l'histoire. Si le résumé a attiré mon attention, les premières pages l'ont confirmé. Les époques s'enchaînent, des années 1800 aux années 1970. À travers ces époques, on découvre plusieurs générations qui ne laissent pas indifférentes. Deux siècles de l'histoire de l'Italie, deux siècles de sentiments, d'émotions, d'interrogations…! Tout s'enchaînera avec une fluidité qui m'a fait dévorer ce livre. L'auteure ouvre grand la porte de son histoire personnelle, l'histoire romancée de sa famille. Une histoire familiale pleine de rebondissements, très bien ficelée, et remplie de charme.
On fera connaissance de plusieurs personnages (attention a bien suivre, ils sont beaucoup dans la famille !) et on prendra plaisir à découvrir ce que le destin leur réserve. Bref, c'est exactement ce que je recherche dans une sage familiale, et c'est une histoire que je ne risque pas d'oublier !
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Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Slatkine et Cie pour l'envoi de cet ouvrage qui m'a emportée dans une belle saga.

Cette histoire retrace sur deux cents ans, de 1800 à la fin du XXème siècle, la vie de deux familles : les Casadio et les Martiroli.
En 1800, les Casadio, tsiganes de leur état, font le choix de s'installer à Stellata, dans la plaine du Pô. Giacomo, un enfant du pays, tombe éperdument amoureux d'une Viollca, une belle tsigane ténébreuse. Malgré l'opposition des deux familles, en raison de la grossesse de Viollca, les amoureux se marient. Et de cette union, naitront plusieurs enfants qui seront un habile mélange des deux.
Viollca, malgré quelques concessions, gardera son côté indépendant, libre, et agira de sorte à conserver la mémoire, les traditions de ses ancêtres. C'est en se tirant les tarots qu'elle voit une tragédie descendre sur sa descendance. Elle cachera donc ses secrets dans une boite.

Cette famille va se développer, s'agrandir au gré des événements qui vont bouleverser l'Italie et certains membres migreront même sur un autre continent. Mais ils resteront très soudés permettant ainsi à l'amour familial de perdurer.

​​​​​​​J'ai beaucoup aimé cette saga qui est une très belle fresque familiale. Cette famille va vivre au gré des événements traversés tels que la guerre mondiale et le terrorisme, et des préoccupations liées aux différentes époques et connaitra aussi une évolution : des migrations liées au travail, à l'amour...

L'auteur a de plus une écriture plein de douceur dans laquelle transparaît cet amour familial. Ce livre, bien que romancé, laisse une belle part à l'autobiographie. Et on se plait à partager ces instants de bonheur mais aussi de douleur quand il y a perte d'un être cher.
Lien : http://quandsylit.over-blog...
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J'aime beaucoup lire les auteurs italiens contemporains et une fois de plus je n'ai pas été déçue par cette saga qui commence en 1800 et se termine aujourd'hui. Elle permet au lecteur de suivre sur plus de 2 siècles les membres d'une famille habitant un village au nord de l'Italie dans la plaine du Po.

Tout commence par la rencontre entre un vieux garçon, plutôt bien fait de sa personne mais dépressif et solitaire, et une femme tsigane un peu excentrique ayant des dons de magie. C'est le premier couple de cette longue histoire qui en verra d'autres se former, plus ou moins heureux, plus ou moins harmonieux. Certains descendants, hommes ou femmes, hériteront des pouvoirs magiques de l'ancêtre tsigane (rêves prémonitoires, communication avec les morts…) mais n'en abuseront pas.

Si cette saga est prenante, haute en couleurs, avec des personnages forts, féminins surtout, on regrette bien sûr que l'auteur ne s'attarde pas plus sur chaque personnage et que le lecteur n'ait pas vraiment accès à la vie intérieure de ces hommes et femmes qui défilent et auxquels le lecteur s'attache. C'est le principe d'une saga où le souffle historique et littéraire l'emporte sur l'intime.

Certaines figures émergent cependant : l'ancêtre tsigane, la belle Edvige à l'unique amour impossible, l'émouvante Neve femme de devoir, la froide et mystérieuse Adèle, la terrifiante Donata qui va jusqu'au bout de ses croyances idéologiques. Des femmes fortes comme on dit.

Il y a du merveilleux, du romanesque et du rocambolesque dans cette longue et belle saga. Mais ce livre permet aussi, en toile de fond, de mieux connaitre l'histoire de l'Italie : les luttes pour l'unification, la misère cause d'émigration, les deux guerres mondiales, le terrorisme rouge…Il rend compte aussi de la vie des femmes soumises à de nombreuses grossesses pas toujours désirées et de l'évolution de la société italienne vers plus de liberté et de confort.

Même si la vie intime des personnages est à peine effleurée, la vie de couple est au
centre de cette saga. Des amours contrariés, impossibles, éphémères ou au contraire indépassables, inoubliables. Des vies de couple où les femmes sont au premier plan, dominantes et pas dominées. Beaucoup de gâchis au final car souvent l'amour ne dure pas et quand il dure, comme par hasard, il est impossible donc magnifié.

Je recommande ce beau roman qui donne sa place à la magie et au merveilleux tout en explorant la vie concrète d'hommes et de femmes qui ne maitrisent guère leur destinée.

PS: A ceux qui seraient tentés par ce livre : un arbre généalogique de cette nombreuse famille est annexé à la fin du roman. Il aurait été plus judicieux de le mettre en exergue au début du livre car les personnages sont très nombreux. Cet arbre m'aurait aidée parfois à reconnaitre les liens entre les personnages mais je l'ai découvert en fermant le livre. Trop tard donc !
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Dans le petit village miséreux de Stellata, près de Ferrare, dans la plaine du Pô, s'unissent le rêveur mélancolique Giacomo Casadio et une Tsigane attachée à ses croyances et ses rituels, Viollca. Naîtront plusieurs générations de Casadio, marquées par l'histoire de ces deux figures fondatrices, certains rêveurs aux yeux bleus et d'autres impétueux aux yeux noirs, dont les destins, heurs et malheurs, sont narrés sur plus de deux cents avec les eaux du Pô en toile de fond.
Une très belle lecture que cette saga familiale, bien écrite et aux personnages attachants.
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