- Je ne peux pas, je suis un oiseau en cage [.......]
L'Oiselle, déçue, lui dit :
- Dommage, j'aurais beaucoup aimé voler avec toi, je t'aurais montré des endroits que j'aime, mes coins secrets...
Et elle s'apprêta à prendre son envol.
- Attends, ne pars pas !
L'Oiseau se sentait tout étrange à l'intérieur. Lui qui ne manquait de rien, tout à coup, il eut l'impression qu'il lui manquait quelque chose.
- Promets-moi de revenir me voir. J'aime bien être avec toi. Ça me donne envie de chanter.
L'oiseau imaginait une île pleine de montagnes, de rivières et de couchers de soleil.
L'oiseau imaginait une île pleine de montagnes, de rivières et de couchers de soleil. Lui aussi, avec elle, se mit à rêver.
L'Oiseau d'abord ne bougea pas. Il regarda, apeuré, le ciel qui était devenu bizarrement trop grand, et au loin, là-bas, tout ce qu'il ne connaissait pas et qui soudain lui semblait effrayant.
Puis il prit son courage à deux ailes, il réunit toutes ses forces, il repensa à tous ses rêves, à l'île lointaine qui les attendait... et il passa la porte de la cage, s'envola et suivit l'Oiselle.
Le premier vol le déboussola. Il était ivre, grisé par l'air dans son plumage ébouriffé, il avait les yeux qui coulaient à cause du vent, des frissons. Il avait peur et envie de crier de bonheur en même temps.
On ne sait pas s'il y parvint, s'il retrouva l'Oiselle, ni même si l'île existait vraiment.
Ce que l'on sait, c'est que le voyage fut beau.
Le plus beau de toute sa vie.
Mais quand le soir arriva, que le soleil se coucha, il se mit à trembler. L'Oiselle eut beau essayer de le réchauffer, rien n'y fit.