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Citations sur Vies arides (18)

Sans leurs noms les choses demeuraient distantes, mystérieuses. Elles n’avaient pas été faites par des gens. Et ceux qui les manipulaient commettaient une imprudence. Vues de loin, elles étaient belles. Émerveillés et craintifs, ils parlaient bas pour ne pas réveiller les forces étranges qu’elles tenaient peut-être enfermées
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Mais est-ce qu'on ne voyait pas qu'il était fait de chair et de sang? Il était obligé de travailler pour les autres, bien sûr, il savait où était sa place. Bien. C'était son destin, il était né comme ça, personne n'est coupable d'être né avec un mauvais destin. Quoi faire? Est-ce qu'il pouvait changer son destin? [...]
Il était un malheureux, il était comme un chien, on ne lui jetait que les os. Pourquoi est-ce que les riches lui prenaient encore une partie des os?
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(p.48)

Ce qu'il voulait... Han ! Il l'avait oublié. Il se souvenait maintenant de sa longue marche à travers le sertao, terrassé par la faim. Les jambes des enfants étaient aussi minces que des fuseaux, sinha Vitoria trébuchait sous le poids du coffre en fer-blanc. Au bord du fleuve, ils avaient mangé le perroquet, qui ne savait pas parler. Par nécessité.
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- Fabiano, tu es un homme, s'exclama-t-il à voix haute.
Il se retint, remarquant que les enfants n'étaient pas loin, sans doute allaient-ils s'étonner de l'entendre parler seul. Et, à bien réfléchir, il n'était pas un homme : il n'était qu'un pauvre bougre occupé à veiller sur le bien d'un autre. Rouge, tanné, il avait les yeux bleus, la barbe et les cheveux roux ; mais comme il vivait sur une terre qui n'était pas la sienne, soignait des bêtes qui n'étaient pas les siennes, il se découvrait, s'effaçait en présence des blancs et se considérait comme un pauvre bougre.
Il regarda autour de lui, inquiet que la phrase imprudent eût pu être entendue par d'autres que ses enfants. Il se repris en murmurant :
- Tu es une bête, Fabiano.
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Ce n'était pas à proprement parler une conversation : c'étaient des phrases isolées, avec des silences, des répétitions et des incohérences. Parfois, une interjection gutturale mettait de l'énergie dans ce discours incertain. À vrai dire, aucun des deux ne prêtait attention aux propos de l'autre : ils exposaient continuellement les images qui leur venaient à l'esprit, et les images se succédaient, se déformaient, étaient immaîtrisablse. Ils compensaient la pauvreté de leur vocabulaire en parlant fort.
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Le fil de l'idée grandit, s'épaissit - et se rompit. pas facile de penser. Il vivait si près des bêtes. Il n'avait jamais vu d'école. Voilà pourquoi il n'arrivait pas à se défendre, à mettre de l'ordre dans ses idées.
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(p. 28-29)
Il fit claquer ses doigts. La chienne Baleine accourut lécher ses mains grosses et velues. Fabiano reçut la caresse, s'attendrit :
- Tu est une bête, Baleine.
Il vivait loin des hommes, il ne s'entendait qu'avec les animaux. Ses pieds durs brisaient les épines et ne ressentaient pas la brûlure du sol. À cheval, il se collait à sa monture, ne faisant qu'un avec elle. Il parlait une langue chantée, monosyllabique et gutturale, que son compagnon comprenait. À pied, il était maladroit. Il penchait d'un côté et de l'autre, les jambes arquées, laid et tordu. Il s'adressait parfois aux gens dans la même langue qu'il adoptait avec les bêtes - exclamations, onomatopées. En réalité il parlait peu. Il admirait les mots longs et compliquées que les gens de la ville employaient, il essayait d'en reproduire certains, sans succès, mais il savait qu'ils étaient inutiles et peut-être dangereux.
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Le gouvernement, cette chose lointaine et parfaite, le gouvernement ne pouvait pas se tromper.
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Il y avait des heures qu'ils cherchaient un peu d'ombre. Le feuillage des juazeiros leur apparut au loin, à travers lesb ranches dénudées de la caatinga clairsemée.
Ils se traînèrent vers eux, lentement, sinha Vitoria avec son fils cadet à califourchon sur sa hanche et le coffre en fer-blanc sur la tête, Fabiano, sombre, tordu, la sacoche en bandoulière, la calebasse au bout d'une courroie passée à la ceinture, le fusil à pierre sur l'épaule. Le fils aîné et la chienne Baleine fermaient la marche.
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Pourquoi est-ce que le gouvernement employait des gens comme ça ? Ils avaient sans doute peur d’embaucher des types biens. Cette clique n’était bonne qu’à mordre les gens sans défenses.
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