Citations sur Inspecteur Rebus, tome 3 : Rebus et le Loup-Garou de .. (29)
(…) Rebus garda le silence. Ses pensées se résumaient à une idée simple : toi aussi je t'emmerde. Au fil des ans, c'était devenu comme une rengaine. Toi Aussi Je T'emmerde. TAJT. Un trajet de vingt minutes avait suffi pour que le Londonien lui dévoile ce qu'il pensait vraiment des Écossais.
Tels les bâtards d'un chenil, les journalistes se calmèrent rapidement en comprenant que l'écuelle arrivait.
Bien entendu, le racisme était loin d'être aussi développé en Écosse. Pas besoin : les Écossais se contentaient d'êtres bigots.
Rebus se félicitait de cette barrière du langage, sans quoi il aurait été privé de ces quiproquos amusants qui désamorçaient la tension. Il y avait deux solutions pour l'évacuer : plaisanter ou en venir aux mains. Le rire ou la baston.
- Alors, c'est comment Edimbourg ?
Rebus se doutait que Flight ne voulait pas parler de l'Edimbourg touristique, la ville du festival et du château. C'était l'Edimbourg du crime qui l'intéressait, une tout autre ville.
- Eh bien, répondit-il, on a toujours un problème de drogue, et les usuriers semblent de retour, mais à part ça, c'est plutôt tranquille.
- Vous avez tout de même eu ces meurtres d'enfants, il y a quelques années, lui rappela Flight.
Rebus fit oui de la tête.
- Et c'est vous qui avez résolu l'énigme.
Rebus ne fit aucun commentaire. Certains aspects du dossier avaient échappé aux médias : l'affaire avait une dimension personnelle, il ne s'agissait pas vraiment d'un tueur en série.
- Le résultat a été obtenu grâce aux milliers d'heures de travail de nos services, finit-il par dire d'un ton nonchalant.
- Les grands patrons ne sont pas de cet avis, objecta Flight. Ils vous prennent pour une sorte de gourou du crime en série.
- Ils se trompent. Je ne suis qu'un flic, comme vous.
Une quantité affolante de bouquins ! Beaucoup plus qu'un homme ne pouvait en lire au cours d'une vie. Il s'efforça de déambuler parmi les rayonnages sans se laisser distraire. S'il se mettait à lire les titres, sa curiosité serait piquée et il en acheterait forcement.
Il avait déjà une cinquaine de livres chez lui,empilés à côté de son lit, en prévision de cette semaine de vacances qu'il n'arrivait jamais à prendre, une occasion de penser à autre chose qu'au boulot.
Collectionner les livres. C'était son seul passe temps Sans pour en faire autant une manie. Il ne s'interessait pasaux éditions originales, aux exemplaires dédicacés. En général, il se contentait des livres de poche. Et ses goûts étaient très eclectiques : n'importe quel sujet était susceptible de l'interesser.
Rebus commençait à penser que la pauvre femme n'était qu'une machine à écrire, avec une ou deux touches en moins.
Rebus se fit la réflexion que ce n’était pas la vue de l’autopsie qui faisait pâlir les visages. C’était le bruit qui allait avec. La chair qu’on arrachait comme un boucher qui débite une carcasse. Les gargouillis, le raclement des outils. S’il avait pu se boucher les oreilles, peut-être que ça aurait été supportable. Alors que c’était tout le contraire : dans cette salle, son ouïe lui semblait d’une acuité inhabituelle. La prochaine fois, il apporterait du coton. La prochaine fois…
( dans le métro)
Il eut même droit à la visite d'un clochard dans son wagon. A peine les portes refermées et la rame repartie, celui ci se mit à délirer, mais son auditoire, sourd-muet en plus d'être aveugle, ignora splendidement son existance, jusqu'à l'arrêt suivant où, découragé, il descendit d'unpas trainant sur le quai. (...)
Une prestation stupéfiante, pas de la part du clochard, mais des voyageurs. Il s'étaient tous renfermés, refusant de s'impliquer. Agiraient ils de même au cors d'une bagarre ? En voyant un type barraqué voler le portefeuille d'un touriste ? Oui, sans doute oui. Ici le bien et le mal n'existaient pas : c'était le vide moral
( dans le métro)
Aucune expression sur les visages autour de lui. Ces gens là se repliaient sur eux mêmes plutôt que d'être confronté à ce qui n'était jamais qu'un supplice monotone, propre à vous rendre claustophobe. Rébus se sentait déprimé. Et fatiqué. Mais en tant que touriste il se devait d'en profiter.