3ème enquête de John Rebus, inspecteur d'Edimbourg, qui se retrouve à Londres pour aider à la traque d'un tueur en série appelé “Loup-garou” car sa première victime a été retrouvée dans la rue du loup et avec une morsure au ventre !
La police londonienne a fait appel à lui car quelque temps plus tôt il avait enquêté et arrêté un tueur en série et de ce fait passe pour un être le spécialiste de ce genre de tueurs.
Son ex-femme et sa fille habitent Londres et il espère pouvoir renouer des liens avec sa fille adolescente.
J'ai un peu regretté de ne pas avoir relu les 2 volumes précédents car ma première lecture remonte à quelques années en arrière et je ne me souviens pas de grand-chose concernant la vie de Rebus. Mais j'ai choisi celui-ci pour ne pas laisser Sandrine57 trop esseulée au milieu des pages de la Lecture Thématique du mois : des villes dans les titres !
Pour ceux qui ne connaissent pas Rankin, il écrit des romans policiers-thrillers où les personnages récurrents prennent beaucoup d'importance, non pas au détriment de l'intrigue mais leur histoire est indissociable de l'enquête et il ne faut pas s'attendre à énormément de violence ni d'hémoglobine (il y en a bien sûr) comme le coeur du roman.
Ce roman est un peu à l'écart des autres car il se passe à Londres et non pas à Edimbourg et à Glasgow. C'est une série que j'ai aimé lire et où dans les derniers volumes j'ai eu beaucoup de peine à voir vieillir, mal vieillir, le héros malgré lui !
Je la recommande mais à lire dans l'ordre de parution sous peine de ne pas apprécier.
Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Lecture THEMATIQUE août 2021 : En ville !
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Le loup-garou vient de faire une nouvelle victime….
Non, il ne s'agit pas d'un être surnaturel, mais bien d'un tueur en série, qui inflige des morsures aux femmes qu'il vient d'assassiner… D'ailleurs, la première a été retrouvée à Wolfstreet… la rue du loup.
Nous sommes à Londres. La police piétine. En désespoir de cause, elle fait appel à l'Inspecteur John Rebus, qui, a résolu une affaire similaire à Edimbourg.
Inutile de préciser, que l'Angleterre n'est pas l'Ecosse, et les policiers londoniens ne voient pas d'un très bon oeil l'intervention de ce collègue venu du Nord, qu'ils ont du mal à comprendre en raison de son accent et de son dialecte, et qui fait peu de cas du protocole et de la hiérarchie…
Mais le loup-garou frappe de nouveau, et l'inspecteur George Flight se résout à intégrer Rebus à son équipe, à laquelle se joint également le Dr Liza Fraser, psychologue, qui va réaliser un profil du tueur.
Rebus, à Londres, semble un poisson hors de l'eau. Et bien qu'il retrouve son ex-femme et sa fille Samantha qui vivent désormais à Londres, ses repères lui manquent. de plus, alors que l'enquête se révèle de plus en plus complexe, il doit retourner à Glasgow témoigner au procès de Morris Gerald Cafferty, le « parrain » d'Edimbourg…. Face à une situation inextricable, son intuition, son sens de l'humain vont l'aider à démasquer le loup-garou….Dans le monde de Rebus, rien n'est noir ou blanc.. et les apparences sont bien trompeuses... tout son talent réside à dépasser ces apparences pour commencer à appréhender une réalité bien grise....
C'est un vrai plaisir de retrouver l'Inspecteur Rebus ; Paru en 1992, le Loup-garou de Londres est le troisième roman de la série écrite par Ian Rankin. Si son titre français est maladroit, le roman est en revanche d'excellente qualité.
Tout au long du récit, Ian Rankin a choisi d'alterner le point de vue du tueur en série et celui de l'équipe qui mène l'enquête, jusqu'au dénouement, étonnant…L'humour cynique de Rebus donne le « la »… « Je ne rate jamais un bon cadavre », déclare-t-il au médecin légiste, Cousins, qui lui demandait s'il allait assister à une autopsie…
Ian Rankin, à son habitude, choisit de ne pas s'étendre sur les scènes les plus insupportables, ni d'ailleurs sur les scènes osées. Comme il l'explique dans l'introduction de la version originale (Tooth and Nail), il lui semble préférable d'avoir recours à la suggestion en matière de violence et de sexe, afin d'éviter tout effet « de voyeur» ; mais l'écriture nerveuse, et les dialogues ciselés, donnent toute leur force au texte.
Je retiendrai deux scènes, qui m'ont particulièrement plu…. L'inspecteur Flight, à la recherche d'un indic, fait son marché comme un vulgaire Ripou et revient chargé de moules et de coquilles saint-Jacques….et le « final », alors que Rebus, lancé à la poursuite du loup-garou, « emprunte » la BMW d'un juge…. Alors même que le juge se trouve encore dans la voiture, et lui donne des conseils de conduite…
Le Loup-Garou de Londres, un roman policier qui nous tient en haleine de bout en bout…Je suis sûre que, comme moi, vous aurez envie de retrouver Rebus lorsque remis de ses émotions, il sera de retour dans son terrain de jeu favori, Edimbourg.
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Faux-semblants. Ce roman policier est un tissu de faux-semblants. L'expert n'est pas un. La scientifique n'en pas encore une. le Loup-garou n'en est pas un. Si bien que tout devient sujet à caution. Mais je m'emballe…
Rebus est détaché d'Edimbourg vers Londres, pour apporter son aide, en tant que spécialiste des crimes en série, sur l'affaire du loup-garou. Là, il n'est pas le bienvenu, perçu comme un reproche vivant. Si bien que, quand il rencontre une psychologue, il entretient une relation plus que professionnelle avec celle-ci. Petit à petit, il cerne la personnalité du monstre, après avoir soupçonné plusieurs protagonistes de l'enquête. A force de ne presque plus faire confiance à qui que ce soit, il en devient presque paranoïaque. Il faut bien prendre conscience que tant de personnes différentes parviennent à se fondre dans la masse tout en jouant le jeu de la société, alors le meurtrier peut être chacun des personnages. Même le plus improbable.
Cette troisième aventure de l'inspecteur Rebus nous montre déjà certains de ses traits de caractère qui n'iront qu'en s'accentuant d'épisode en épisode. Il est déjà très dur, mais peut faire preuve de mansuétude pour un pauvre type qu'il sauve, presque malgré lui. Il est cynique mais il tente que le système fonctionne, même si c'est plutôt mal que bien, mais qu'il fonctionne en tout cas. Il n'est respectueux ni de la hiérarchie, ni des sensibilités, ni des procédures. Il est divorcé, est éloigné par son métier de son ex-femme et de sa fille. Il boit mais pas encore au point des derniers romans. Il est également un individualiste dans l'âme et s'étonne dès lors d'être lâché par son équipe.
Un aspect intéressant de l'intrigue se trouve dans les passages où le lecteur pénètre dans l'esprit de l'assassin. Il prend conscience d'un certain nombre de traits de caractère ambigus et contradictoires du psychopathe. Ian Rankin permet ainsi au lecteur de connaître les motivations de ses actes criminels, particulièrement sanglants. Ainsi, au fil des chapitres, il est le seul à comprendre les erreurs de profilages (mais lui-même est manipulé par l'auteur), les fausses pistes exploitées et les indices non exploités.
Un excellent polar à la texture plutôt classique (avec son lot d'erreurs, ses nombreux suspects, sa révélation finale) mais dont le décor social est toujours aussi bien décrit. le rythme de l'intrigue va crescendo culminant dans les dernières pages, véritable mélange de suspens et d'humour.
Et, pour finir, je dirais que le flic malfaisant de cette histoire est, quant à lui, bien une saloperie. C'est bien le seul à être ce qu'il semble être.
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- Alors, c'est comment Edimbourg ?
Rebus se doutait que Flight ne voulait pas parler de l'Edimbourg touristique, la ville du festival et du château. C'était l'Edimbourg du crime qui l'intéressait, une tout autre ville.
- Eh bien, répondit-il, on a toujours un problème de drogue, et les usuriers semblent de retour, mais à part ça, c'est plutôt tranquille.
- Vous avez tout de même eu ces meurtres d'enfants, il y a quelques années, lui rappela Flight.
Rebus fit oui de la tête.
- Et c'est vous qui avez résolu l'énigme.
Rebus ne fit aucun commentaire. Certains aspects du dossier avaient échappé aux médias : l'affaire avait une dimension personnelle, il ne s'agissait pas vraiment d'un tueur en série.
- Le résultat a été obtenu grâce aux milliers d'heures de travail de nos services, finit-il par dire d'un ton nonchalant.
- Les grands patrons ne sont pas de cet avis, objecta Flight. Ils vous prennent pour une sorte de gourou du crime en série.
- Ils se trompent. Je ne suis qu'un flic, comme vous.
Une quantité affolante de bouquins ! Beaucoup plus qu'un homme ne pouvait en lire au cours d'une vie. Il s'efforça de déambuler parmi les rayonnages sans se laisser distraire. S'il se mettait à lire les titres, sa curiosité serait piquée et il en acheterait forcement.
Il avait déjà une cinquaine de livres chez lui,empilés à côté de son lit, en prévision de cette semaine de vacances qu'il n'arrivait jamais à prendre, une occasion de penser à autre chose qu'au boulot.
Collectionner les livres. C'était son seul passe temps Sans pour en faire autant une manie. Il ne s'interessait pasaux éditions originales, aux exemplaires dédicacés. En général, il se contentait des livres de poche. Et ses goûts étaient très eclectiques : n'importe quel sujet était susceptible de l'interesser.
(…) Rebus garda le silence. Ses pensées se résumaient à une idée simple : toi aussi je t'emmerde. Au fil des ans, c'était devenu comme une rengaine. Toi Aussi Je T'emmerde. TAJT. Un trajet de vingt minutes avait suffi pour que le Londonien lui dévoile ce qu'il pensait vraiment des Écossais.
Sans prendre la peine de demander la permission, Rebus s’empara du combiné comme d’une arme et composa un numéro.
— Passez-moi George Flight.
— Un instant, je vous prie.
Le bruit du transfert.
— Salle des homicides. Sergent Walsh à l’appareil.
— Je suis l’inspecteur Rebus.
— Ah oui ?
Le ton devint tranchant comme un burin.
— J’ai besoin de toucher un mot à Flight. C’est urgent.
— Il est en réunion.
— Allez le chercher ! Je vous dis que c’est urgent !
— Si vous souhaitez que je prenne un message…
La voix du sergent était chargée de doute et de cynisme. Tout le monde savait bien que quand l’Écossais parlait d’urgence, c’était du vent.
— Ne me faites pas chier, Walsh ! Soit vous me le trouvez, soit vous me passez quelqu’un qui fait autre chose de sa cervelle que de s’asseoir dessus !
Clic. Bip, bip, bip…
Un refus clair et net.
La secrétaire le dévisageait d’un air horrifié. Sans doute que les psychologues ne se mettaient jamais en colère. Il voulut afficher un sourire rassurant mais cela ne donna qu’un rictus figé de clown ivre. Il esquissa une révérence, pivota sur ses talons et se dirigea vers l’escalier, sous le regard de la pauvre femme terrorisée jusqu’au tréfonds de son âme.
Rebus se fit la réflexion que ce n'était pas la vue de l'autopsie qui faisait pâlir les visages. C'était le bruit qui allait avec. La chair qu'on arrachait comme un boucher qui débite une carcasse. Les gargouillis, le raclement des outils. S'il avait pu se boucher les oreilles, peut-être que ça aurait été supportable. Alors que c'était tout le contraire : dans cette salle, son ouie lui semblait d'une acuité inhabituelle. La prochaine fois, il apporterait du coton. La prochaine fois...
Les organes du torse et de l'abdomen furent retirés et posés sur une table propre, puis rincés au tuyau d'arrosage avant que Cousins procède à leur dissection. L'employé fut chargé d'ouvrir la boîte crânienne avec une petite scie circulaire pour en extraire le cerveau. Rebus fermait les yeux, ce qui n'empêchait pas pour autant la pièce de tanguer. Mais il n'en avait plus pour très longtemps. Dieu merci. Ce n'était plus simplement les bruits. Il y avait aussi l'odeur, ces effluves de viande crue reconnaissables entre tous, ça vous imprégnait les narines comme un parfum, vous emplissait les poumons, venait se ficher au fond de la gorge où ça devenait comme une deuxième langue...A la longue, Rebus en gardait le goût dans la bouche. Il sentit son estomac se contracter mais le massa discrètement. Pas assez discrètement.
- Si vous avez l'intention de dégueuler, susurra Lamb derrière son épaule telle une succube, vous serez gentil d'aller faire ça dehors.
Dans ce nouvel épisode, nous continuons notre visite des coulisses du genre en compagnie de Fabienne Gondrand, traductrice littéraire, qui nous raconte ses débuts dans le métier et sa passion pour les éditions du Masque, héritage d'un grand-père italien fan des polars d'Agatha Christie et de Simenon. Au fil de la conversation, on évoque sa traduction "jubilatoire" de Meurtres à Kingfisher Hill de Sophie Hannah, l'héritière de la Reine du crime, ainsi que les romans noirs électriques de Joseph Knox, où la ville de Manchester se dresse comme un personnage. Pour finir, Fabienne nous parle en avant-première de la nouvelle aventure de l'inspecteur John Rebus, par l'immense Ian Rankin, auteur phare de la maison.
Bonne écoute !
CRÉDITS : Conversation dans le noir est un podcast des éditions du Masque.
Réalisation : Paul Sanfourche
Générique : Longing - Joachim Karud
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