Une jolie femme blonde, vingt ans, un piercing sur langue, une paire de lunettes sur le nez, nue, prodigue des caresses sensuelles et amoureuses à un homme, dans le bureau d'une galerie d'art. Son amant lui rend ses caresses, la comble de plaisir pour enfin se finir sur le visage de la jeune femme délurée. Un fantasme qu'il n'ose partager avec sa femme. Après l'amour, cet homme rentre chez lui, fatigué. Il laisse sa compagne s'occuper de leurs deux enfants et s'endort. La pauvre épouse, délaissée, plein son compagnon de se tuer ainsi à la tâche et espère retrouver l'ardeur du début de leur belle histoire d'amour. Elle, de son côté, rencontre le succès, avec ses oeuvres d'art surtout grâce à une cliente particulière, la Danseuse Folle, qui ne cache pas son attirance pour la jolie sculptrice. Cette dernière, profitant financièrement de son succès, contrairement à son compagnon qui rame encore, place les enfants chez ses beaux-parents et fait la surprise d'offrir à son compagnon un week-end en amoureux, sur les traces et les souvenirs de leurs premiers émois. Mais l'homme est plus occupé par son téléphone que par sa belle amante, jusqu'à ce que celle-ci découvre un « sexto » sur le portable de son homme…
Un grand changement pour ce cinquième tome. Il est cette fois réalisé en six mains.
Candice Solère s'ajoute au scénario ou aux dialogues et cela transfigure cette bande dessinée qui nous avait habitué à des dialogues épurés et qui privilégiait l'image à la parole. de nombreuses bulles au texte serré viennent s'ajouter aux dessins qui pourtant sont toujours explicites. Est-ce un plus ou un moins ? Au début, j'ai plutôt été déstabilisé mais au final, je peux affirmer que cette nouvelle façon de travailler m'a beaucoup plu. Nous retrouvons nos deux amants qui se sont chercher pendant quatre tomes et qui, maintenant, partage une vie de couple relativement normale. Ils ont deux filles, ils vivent ensemble depuis cinq ans et la vie courante les occupent beaucoup. Simon tente d'émerger en se faisant reconnaître comme artiste et aussi comme galeriste. Iris travaille à la maison. Elle sculpte de jolie corps féminins et elle rencontre beaucoup de succès avec ses oeuvres d'art, surtout grâce à la Danseuse Folle, femme énigmatique, qui ne cache pas son attirance pour la belle sculptrice. Les auteurs jouent habilement avec les préjugés comme celui de l'homme qui trompe sa femme car il n'ose pratiquer certains de ses fantasmes de peur de se voir qualifié d'obsédé par celle qu'il aime ou encore l'homme, mâle fort au foyer qui ne gagne pas aussi bien sa vie que la femme qu'il aime. La lassitude aussi, après quelques années de vie commune, où a passion se mue en lassitude, habitude. le sentiment qui s'oxyde, le feu qui s'étiole, la passion qui s'émousse, érodée par les enfants qui sont venus compléter et compliquer la vie de couple, le travail, les journées pompantes qui nous épuise et qui nous poussent à nous reposer plutôt que de batifoler. Iris et Simon ne semble pas échapper à cette règle. de plus, les tentations du monde extérieur sont nombreuses. Que peut-on espérer de mieux, quand on à l'âge du démontre de midi que de rencontrer une jeune femme de la moitié de son âge prête à tout vous offrir, juste pour le plaisir. Et quelle « mâle imbécilité » de croire que cette jeune femme ne se donne que pour le sexe parce qu'elle préfère l'homme d'expérience, celui qui sait attendre que la fougue précoce d'un amant de son âge. Et celle de la femme trompée, vexée, blessée, qui par rage et dépit, peut aussi se servir de son corps encore désirable pour se venger. C'est peut-être le message de ce nouveau tournant de cette bande dessinée.
Les dessins sont toujours aussi somptueux, tout en noir et blanc si ce n'est, comme les tomes précédents, quelques touches de couleur, mettant les lèvres, les muqueuses, la parties tendres et intimes en valeur dans des scènes à l'érotisme brûlant, à la pornographie distinguée. le scénario est plus fouillé, plus complexe et ce tome s'arrête de façon abrupte, nous invitant à attendre une suite houleuse dans laquelle nous pouvons espérer que les amants pourrons reconstruire ce qu'ils démolissent dans ce tome, que les amants pourrons se reconstruire et évitant de se détruire. de la haine à l'amour, il n'y a pas de frontière et il est trop facile de se détester quand on s'est tant aimé.
Lu en format PDF téléchargé sur le site de la Musardine avec une superbe numérisation.