Une époque formidable

Un premier roman dans l'air du temps, révélatrice de la société américaine actuelle. Emira, afro américaine, 25 ans, vit de deux petits boulots (transcriptrice et babysitting) pour joindre les deux bouts. Elle se retrouve un soir, dans un magasin avec Briar, la petite fille qu'elle garde. Mais dans ce quartier de blancs, il est forcément suspect qu'une jeune fille noire soit avec une petite fille blanche, en pleine nuit. Prise à partie par le vigile, la scène est filmée par un passant. L'entourage d'Emira lui conseille de médiatiser cette affaire en plein contexte "Black lives matter". Mais Emira a d'autres chats à fouetter. C'est le moment pour elle d'une grosse remise en question : trouver un vrai boulot comme ses copines et prendre en mains sa vie amoureuse. Nous allons donc la suivre dans sa vie quotidienne : les soirées avec ses copines, l'évolution de sa relation avec les parents de Briar qui culpabilisent de l'incident, sa recherche d'un travail rémunérateur et sa vie amoureuse. Ce roman se lit d'une traite et cette plongée dans le quotidien de cette afro-américaine de 25 ans est intéressante. Cependant, les décisions prises par Emira ne sont parfois pas très étayées et j'ai eu des difficultés à comprendre ses choix. La relation des Chamberlain (riches blancs médiatiques) ou encore de son petit ami avec Emira est très ambiguë et m'a parfois (souvent) dérangée. La question du racisme, du marché de l'emploi pour les jeunes et plus globalement sur la société est un point très positif. Bref, un premier roman prometteur. #UneEpoqueFormidable #NetGalleyFrance

Je remercie Babelio et Le Cherche Midi pour l'envoi de ce titre suite à la masse critique "mauvais genre". J'en avais entendu parler sur les RS et j'étais très curieuse de découvrir "Une époque formidable", assez loin des genres que je lis habituellement (puisque plutôt dans la catégorie "tranche de vie" là où je recherche fantasy, SF, etc.).

J'en ressors mitigée. J'ai eu du mal à accroché au style d'écriture "branché". Les sujets abordés dans le roman m'ont donné envie de continuer, et la structure/le rythme sont présents.
A la lecture, je ressentais parfois un malaise à cause du réalisme des situations et des thèmes abordés (racisme à peine déguisé - voire pas du tout -, supériorité des personnes aisées…). En ressort - pour moi - une lecture qui peut sembler un peu légère parfois mais qui dépeint les moeurs d'une société capitaliste avec mordant.
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Une époque formidable est un livre important. Un livre essentiel pour comprendre certains problèmes de notre société. Pour écrire cette chronique, j'ai essayé de m'informer au maximum afin de produire une chronique aussi informative que possible.

On suit l'histoire d'Emira Tucker, une jeune femme noire qui, en rendant service à sa boss, Alix Chamberlain, une femme blanche de milieu aisé, accepte de faire du babysitting tard dans la soirée et emmène la fille de celle-ci dans un supermarché en Philadelphie. Elle se fait arrêtée par le vigile, qui l'accuse d'avoir kidnappé l'enfant qu'elle garde. À partir de là, Alix Chamberlain multiplie des actions qu'elle considère « bienveillantes », alors atteinte du ‘complexe du sauveur blanc' ou ‘white saviorism', terme désignant une personne privilégiée qui met en avant ses actions en se considérant comme un héros bienfaiteur.

Ce livre touche aux thèmes de la race et du privilège blanc. Nombre de livres de fiction traitent de thèmes similaires. Mais Kiley Reid nous délivre une vision remarquable sur le sujet en révélant ce qu'elle appelle « les préjugés au coeur de la sphère domestique que nous avons sans même nous en rendre compte ». Reid nous offre également une vision importante de ce qu'on appelle en anglais la « performative wokeness », littéralement « réveil performatif », une démonstration de solidarité superficielle envers les minorités qui permettent à ceux qui l'exercent de récolter les fruits de cette conscience sociale sans s'engager dans des démarches pour combattre l'injustice et les inégalités. En effet, les mots attentionnés d'Alix et ses efforts pour se donner une image de femme politiquement « consciente » et intensément « réveillée » se dévoilent être vains.

J'ai vraiment adoré ce roman. L'écriture est fluide et « moderne ». L'autrice dénonce ces problèmes de manière à nous ouvrir les yeux sur les formes de racisme que nous rencontrons dans notre vie de tous les jours sans toujours réaliser à quel point celles-ci sont présentes. La tension monte tout au long du roman, et les pages se tournent toutes seules.

Je recommande si : vous souhaitez élargir vos horizons en terme de lecture et lire plus d'auteur·rice·s BIPOC (black, Indigenous and people of colour) et vous aimez les livres de fiction domestique.

Je ne recommande pas si : vous n'aimez pas les histoires qui montent en tension tout du long mais préférez de l'action à chaque chapitre.
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En voilà un roman qui m'a très agréablement surprise ! le résumé me plaisait beaucoup mais je ne pensais pas que je serais autant tombée dans cette spirale infernale.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Emira, cette jeune femme en quête d'elle-même, qui tente de donner du sens à sa vie. Son affection pour la petite Briar, dont elle est la baby-sitter est très touchante. Les dialogues entre ces deux-là sont vraiment remplis d'amour.

Mais dès les premiers chapitres, Emira, afro-américaine baby-sitter d'une baby girl blanche, est prise à partie. Commence alors un récit à la fois captivant mais doté de personnages malsains, un sentiment de malaise voire d'incompréhension vis-à-vis des comportements de certains prend forme au fil des pages.

Emira n'a rien demandé à personne. Elle est la victime d'un acte répréhensible mais souhaite le gérer à sa façon. Très vite, la tension monte dans le roman, certaines personnes de son entourage veulent l'influencer, s'exprimer à sa place…
L'écriture fluide de l'auteure est très favorable au climat ambiant du roman !

C'est un roman très ancré dans la société actuelle et vraiment enrichissant puisqu'il est à la troisième personne et change de point de vue au fil des chapitres. La perception de chacun y est bien décrite et permet une immersion totale.
Cet ancrage est à la fois intéressant mais aussi révoltant : l'acte dont est victime Emira ne devrait pas être, aussi mineur qu'il puisse paraître. Et pourtant, rien ne change depuis des décennies ou alors très peu, les mentalités évoluent mais pas assez rapidement. Beaucoup d'actes restent condamnables.

Une époque formidable a donc été une très bonne lecture qu'il me tardait de retrouver. C'est un très bon premier roman à mon sens qui reflète bien les personnalités et le langage de chacun de ses personnages.
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Philadelphie. Emira est babysitter chez Alix et Peter. Elle est très attachée à la Briar, 3 ans, l'aînée des deux enfants d'Alix et dont elle doit s'occuper 3 jours par semaine. Pourquoi 3 jours ? Emira fait également quelques heures de secrétariat au parti écologiste de la ville. . Alix est une influenceuse qui suite à sa deuxième grossesse a perdu un peu de son entrain par rapport à ses activités. de plus, depuis son départ de New York elle voit beaucoup moins ses amies New Yorkaises. Emira, quant à elle, se satisfait de ce boulot de baby sitter qui lui permet de vivre en attendant de savoir ce qu'elle veut faire de sa vie. Car là c'est un peu le grand vide. Elle voudrait bien avoir un meilleur salaire, la couverture sociale comme ses amies, mais elle n'arrive pas à se bouger. Peter le mari d'Alix travaille à la télé locale et lors d'une émission a une parole malheureuse à l'égard d'un jeune noir. On ajoute à ces personnages un Don Juan qui va servir de détonateur. Ce livre nous parle de façon un peu facile du racisme ordinaire aux Etats Unis.