AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de abfabetcie


C'est avec un sentiment très mitigé que je referme ce roman… que j'ai failli abandonner en cours de route, moi qui ai découvert Eric Reinhardt avec le système Victoria, qui ne m'avait pas laissée indifférente, et qui l'avait ensuite tant aimé avec L'amour et les forêts, puis La chambre des époux. Et, chose rare, c'est en lisant certaines critiques sur Babelio en cours de lecture donc (en général je les lis après avoir fini un livre, pour ne pas me laisser influencer) que j'ai été convaincue de continuer et j'ai bien fait car, après avoir aimé les premières pages, puis été complètement perdue voire prise d'un ennui profond aux alentours de la p.150 lors de la longue (trop longue à mon goût !) digression autour du roman dans le roman sur Max Ernst et Jackson Pollock, puis la longue et encore trop longue partie sur les errances obscènes de Dimitri sur Internet, j'ai retrouvé le cap et l'histoire promise en 4e de couverture et je me suis régalée. Au final, ce qui relève du romanesque et de la fiction autour du personnage de Dimitri et de son obsession de la rencontre décisive est ce qui m'a vraiment accroché. Mais je me suis aussi vraiment régalée avec la deuxième moitié du livre, surtout à la lecture des mails moqueurs et ironiques écrits par Dimitri au fils d'Ambroise Roux et à VGE, qui sont tellement drôles ! Et il y a, c'est vrai, des passages réellement délicieux dans le portrait au vitriol d'Ambroise Roux, le plus puissant des lobbyistes du patronat français, que fait Dimitri à travers le prisme de d'hagiographie qui lui a consacré Anne de Caumont, et notamment sur la question de la femme. « Ambroise Roux n'a jamais abordé une négociation difficile, affirme-t-il ensuite, sans déjeuner au préalable avec une très jolie femme… « Passer deux heures avec une très jolie femme me mettait sur la longueur d'onde du sexe féminin qui donne la primauté de l'intuition sur l'intelligence… Précisons toutefois que la femme, cet être si adorable, si intuitif et si précieux pour l'homme ne l'est réellement que si elle est très jolie, charmante, voluptueuse, naturellement. » No comment, effectivement ! Avec tout ça, il y a une vraie diatribe contre la droite et le patronat français, on en apprend beaucoup sur la politique économico-industrielle de la France giscardienne, et la guerre que se sont livrée le secteur des télécoms et celui de l'informatique et des réseaux numériques. La plume d'Eric Reinhardt est acérée et il faut le reconnaître, assez réjouissante. Au final, j'ai dévoré les 200 dernières pages, alors chapeau M. Reinhardt, car ce n'était pas gagné, vous avez failli me laisser sur le bord de la route mais votre talent a fait le reste. Je vous pardonne les répétitions à outrance, les figures de style parfois pesantes et la construction pour le moins déconcertante de votre roman. Et j'ai bien aimé, p.410, la référence à L'amour et les forêts, en la personne de la soeur jumelle de Bénédicte d'Ombredanne qui rencontre Alexandra dans le train.
Commenter  J’apprécie          132



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}