La vie valait encore qu'on la conservât, pour le jour où les choses changeraient. Non pas pour des raisons égoïstes, non pas même pour l'espoir de la vengeance, si profondément enraciné qu'il fût, non pas par altruisme, si important que fût le besoin d'aider ceux qui avaient besoin d'aide, mais simplement pour combattre jusqu'au dernier soupir.
Ce n'est pas au moment où le monde va s'écrouler qu'il faut espérer construire sa vie solidement.
L'oubli ! quel mot plein d'horreur, de consolation et de magie. Peut-on vivre sans oublier ? Mais qui peut oublier suffisamment ? Le fond du coeur est loud des cendres du souvenir. Ce n'est que lorsqu'on n'a plus de but dans la vie qu'on est vraiment libre.
Ravic, la jalousie commence avec l'air que l'autre respire.
page 443.
Des boîtes de conserve. Il n'est plus nécessaire de penser. Tout est médité, mâché, ressenti d'avance. Il n'y a qu'à ouvrir les boîtes. Et on vous livre à domicile, trois fois par jour. Plus rien pour se cultiver. Plus rien qu'on puisse cuire au feu des questions, du doute et du désir. Des boîtes de conserve. Nous vivons tout simplement à bon compte.
page 180.
( ce texte date de 1945. Visionnaire ! ! ! )
- J'aurais dû être meilleure pour lui ... j'étais ...
- N'y pensez plus. Les regrets sont tellement inutiles ! On ne peut revenir en arrière. On ne peut pas réparer. Autrement, nous serions des saints. D'ailleurs, la vie n'exige pas que nous soyons parfaits. Si nous étions parfaits, notre place serait au musée.
page 87.
Il y a moyen de se défendre contre les insultes; pas contre la pitié.
page 55.
L'oubli ! Quel mot plein d'horreur, de consolation et de magie. Peut-on vivre sans oublier ? ... Mais qui peut oublier suffisamment ? Le fond du cœur est lourd des cendres du souvenir. Ce n'est que lorsqu'on n'a plus de but dans la vie qu'on est vraiment libre.
page 48.