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Critique de Allantvers


Deuxième rencontre avec Reverdy après l'évocation du symbolique déclin de Detroit dans Il était une ville. Là où ce dernier marquait un point d'arrivée du système libéral débridé, L'hiver du mécontentement replonge à ses racines, dans l'Angleterre en perte de vitesse sur la scène mondiale, ankylosée dans un système social hérité du pacte de l'après-guerre qui ne fonctionne plus, et qui est prête, ou bien suffisamment affaiblie, pour se livrer à son cauchemar de rêve : Maggie.

Ce qui m'a plu dans ce roman, outre l'idée de la playlist qui l'accompagne, c'est le moment précis dans lequel il se passe : juste avant l'arrivée au pouvoir de Thatcher, que l'on voit attendre patiemment son heure en souriant, en observant l'ensemble des ressorts de la société se déliter et en soufflant sur les braises : montée du chômage, jeunesse No future, grèves aussi générales qu'inutiles.

Ce qui à mon sens fonctionne moins, c'est le choix de construction narrative sur deux modes, l'un quasi documentaire, l'autre autour de scènes de vie précaire de Candice, dont on sent qu'elle saura s'adapter à ce nouveau monde brutal, et de Jones, le jeune artiste qui lui n'y trouve pas sa place.

Par-delà ces trois voix, la projection des manoeuvres du Richard III de Shakespeare vient donner sa dimension universelle à la comédie du pouvoir qui se joue; ce n'est ps forcement un procédé original, mais cela donne toute son ampleur à cette déprimante page d'histoire.
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