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Citations sur Main d'oeuvre : Poèmes 1913-1949 (51)

SOUFFLE D’OUEST
  
  
  
  
Les paroles distribuées au vent
Les perles du collier
et la main sous le gant
Au soir l’étoile tremble
Un œil s’ouvre en passant
Je ne connais personne
La nuit vient en courant
Et tout ce qui m’égale fuit dans le même sens

Derrière c’est la peur qui pousse
Tout le monde est pressé
La voiture qui roule
L’eau blanche qui s’étend
La vague des visages
Les mains
Rien
Aucune ombre ne calme cet élan

Les remous près du sol s’éteignent
Dans l’axe la matière vive et tout le temps
Le tour de la maison
du monde
Jusqu’à l’appui fermé plus tard à l’horizon
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JE TENAIS A TOUT
  
  
  
  
Dans les cloisons de l’air écoute un bruit de pas
Les oiseaux tournent sur ma tête
Leurs cercles ne resteront pas
Mais au fond de l’allée la porte s’est ouverte
On chante bas
Les gens qui passent
n’écoutent pas

Si vos yeux regardaient en l’air

On n’ira pas plus haut que les marches
du grenier ou du paradis
Le temps s’écaille
Dans la chambre où mon ombre a peu à peu grandi
La cloche appelle les passants
Ceux qui s’en vont et ceux qui rentrent
On voudrait ne pas entendre
Mais il faut bientôt repartir
On ne peut pas toujours dormir
Oublier l’heure qui passe
Connaître ce qui va venir
Un nom crié à toutes forces
Regarde sous tes fenêtres
Une figure inconnue qui n’a pas de corps
La rue déserte
La porte ouverte
Tous les trésors rêvés
Ma liberté aussi
Derrière moi sur le pavé
Une chaîne traîne sans bruit
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CORTÈGE
  
  
  
  
En tête la lime qui passe le temps au sentier noir.
Les ailes d’anges. L’air vague des yeux morts suit le cortège,
et les passants regardent ce passager lointain
que les rayons emportent vers la fin.

La tristesse suivait penchée sur deux visages
et le temps était doux.
Les rues semblaient dormir,
on allait au village qui s’éloignait de nous.

Le cimetière au coin du val dans la civière.
Et le calme du ciel épuisait le courage
qui soutenait nos mains,
la tête et le chemin.
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LES TRAITS DU CIEL
  
  
  
  
Le feu qui danse
L’oiseau qui chante
Le vent qui meurt
Les vagues de la glace
Et les flots de rumeur
Dans l’oreille les cris lointains
du jour qui passe
toutes les flammes lasses
la voix du voyageur
Toute la poudre au ciel
Le talon sur la terre
L’ail fixe sur la route
Où les pas sont inscrits
Que le nombre déroule
Aux noms qui sont partis
Dans les plis des nuages
le visage inconnu
Celui que l’on regarde
Et qui n’est pas venu
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LES RÊVES MONNAYÉS
  
  
  
  
Il faut attendre l’or
Atteindre le réveille-matin de la lumière
Le courant incertain de l’air
La main
Et le joyeux refrain de l’alouette
Tout est là pour plaire
Au retour du bois
Au chemin qui se perd
Au carrefour du silence orgueilleux
Gonflé de pleurs
Et le trajet arrêté sur le passage neuf
Ou le long sentiment qui descend
L’espoir de l’araignée
au bout du fil de vent
Le bleu des feuilles
Et les arbres de mer
Les astres détachés de tout contre le sable
Les paquebots sifflant insolemment
La tempête apaisée
Tous les détours du sort dans la tête qui penche
Tous les espoirs perdus dans la tête coupée
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JOUR TRANSPARENT
  
  
  
  
La voile c’est le ciel plus bas
L’oiseau qui s’étale
Une voix qui passe
Des marches
La chasse
Tout ce qui s’en va

Immense
Intermittent
L’air bat et se rappelle
L’aile qui va tomber
Les cris qui s’amoncellent
Et le bruit sourd des pas courant sur le pavé
Plus haute que l’arbre
que la croix dépasse
l’ombre échevelée
Et sur le chemin le jour qui se casse
n’est pas achevé
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CE SOUVENIR

Je t'ai vu
Je t'ai vu au fond devant le mur
J'ai vu le trou de ton ombre sur le mur
Il y avait encore du sable
Et tes pieds nus
La trace de tes pieds qui ne s'arrêtait plus
Comment t'aurais-je reconnu
Le ciel tenait tout le fond tout l'espace
Un peu de terre en bas qui brillait au soleil
Encore un peu de place
Et la mer
L'astre est sorti de l'eau
Un navire passait volant bas
Un oiseau
La ligne à l'horizon d'où venait le courant
Les vagues mouraient en riant
Tout continue
On ne sait pas où finira le temps
Ni la nuit
Tout est effacé par le vent
On chante autrement
On parle avec un autre accent
Je reconnais des yeux qui sont restés vivants
Et la pendule qui sonnait dans la chambre
Une heure en retard
Le matin vert qui vient quand on n'a pas dormi
Il y a un gai ruisseau d'eau claire et d'autres cris Devant la porte une silhouette qui disparaît
Un visage dans la lumière
Et au milieu de tout ce qui vit et se réveille
La même et seule voix qui persiste
dans mon oreille


(extrait de "Grande nature", 1925) - pp. 30-31
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NATURE MORTE-PORTRAIT

Le nil le calendrier et la blague à tabac
Nature
Comme doit être la peinture
Morte
Et la littérature
Une tête sans chevelure
Des yeux en trait
Une virgule
Un nez plat un méplat
Au front
Mon portrait
Mon cœur bat
Et c’est la pendule
Dans la glace je suis en pied
Ma tête fume
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Les traits du ciel
Le feu qui danse
L’oiseau qui chante
Le vent qui meurt
Les vagues de la glace
et les flots de rumeur
Dans l’oreille les cris lointains
du jour qui passe
toutes les flammes lasses
la voix du voyageur
Toute la poudre au ciel
Le talon sur la terre
L’œil fixé sur la route
où les pas sont inscrits (…)
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Tous les flots des marines du mur pourraient se déverser dans les assiettes, avec la céruse écumante des vagues. Le fond resterait toujours bleu, derrière le soleil trop éclatant du cadre. Dans la maison, assez calme pour un pareil temps, chacun se retournera pour savoir d’où venait ce bruit, ce mouvement. Car personne n’était dans le secret, que celui dont l’œil inquiet ne quittait plus le carré blanc de la fenêtre, et, dans les rideaux soulevés par sa poitrine émue, celui qui n’était venu là que pour voir et non pas être vu.
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