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Citations sur Théâtre : L'Homme du hasard - Conversations après un ente.. (12)

SERGE (F. Luchini) : ...
Il y a depuis peu, chez l'adepte du bon vieux temps, une arrogance vraiment stupéfiante.

ART, p.197
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La substance d'une conversation ne réside évidemment pas dans les mots. (p.19)
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Yvan. ... " Si je suis moi parce que je suis moi, et si tu es toi par ce que tu es toi, je suis moi et tu es toi. Si, en revanche, je suis moi par ce que tu es toi, et si tu es toi parce que je suis moi, alors je ne suis pas moi et tu n'es pas toi... " Vous comprendrez que j'aie dû l'écrire.
Court silence.
Marc. Tu le paies combien ?
Yvan. Quatre cent francs la séance, d eux fois par semaine.
Marc. Joli.
Serge. Et en liquide. Car j'ai appris un truc, tu ne peux payer par chèque. Freud a dit, il faut que tu sentes les billets qui foutent le camp.
Marc. Tu as de la chance d'être coaché par ce type.
Serge. Ah oui ! ... Et tu seras gentil de nous recopier cette formule.
Marc. Oui. Elle nous sera sûrement utile.
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On se fabrique soi-même, on forge la matière qu'on donne au hasard. (p.16)
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MARC- Bien sûr. On ne peut pas détester l'invisible, on ne déteste pas le rien.
YVAN- Non, non, il y a quelque chose...
MARC- Qu'est-ce qu'il y a ?
YVAN- Il y a quelque chose. Ce n'est pas rien.

Art (p.210)
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Les gens me parlent de livres écrits il y a trente ans ! Je ne sais même plus ce qu'il y a dedans. Sans blague, je ne sais plus.

(L'Homme du hasard)
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Longtemps j'ai été attirée par ceux qui n'aimaient pas le monde et souffraient en permanence.
Il me semblait que les gens désespérés étaient les seuls êtres profonds, les seuls vraiment attirants.
Au fond, si je suis honnête, je les trouvais supérieurs. Je me suis longtemps sentie de moindre intérêt, pour ne pas dire de moindre qualité, tout simplement parce que moi, j'aimais la vie.
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Et je sens quel homme je devrais être pour ne pas déplaire. je le connais, tu sais, il m'accompagne, il est là, et jamais pourtant il ne devient moi. (p.170)
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Nous parlons sans cesse des autres parce que nous sommes constitués des autres, n'est-ce pas ? (p.32)
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Alex (à Pierre) : Tu sais pourquoi je n’ai jamais écrit ?... A cause de ça justement… ce genre de choses… La page est toujours restée vide à cet endroit… (A Elisa) Vous êtes partis… Nous sommes restés là tous les quatre, assis là, entre ces quatre murs, moi là, à cette même place, je n’ai pas bougé… et puis il s’est passé une chose étrange aussi, très étrange… J’étais assis dans la 504 derrière, tu étais devant, Nathan conduisait, il avait mis les essuie-glaces double vitesse, de cela je me souviens parfaitement, les caoutchoucs sont foutus, ça fait du bruit quand ça racle… nous avons traversé Dampierre, tu as mis une cassette et c’était un quintette de Schubert… Tu t’es retournée, tu m’as demandé si c’était trop fort et j’ai dit « Non, non, non, non… Ne change rien, surtout ne change rien ». Tu n’as rien changé et j’ai renversé ma tête, et j’ai vu les arbres, les lumières flottantes, les filets d’eau qui se fracassent sur les vitres, le regard de Nathan dans le rétroviseur, le regard souriant de Nathan, et la nuit… Le brouillard et la nuit… Et j’étais comment dire, vidé, en apesanteur sur le siège arrière, confiant, protégé, inexprimablement bien… (Un temps.) C’est exactement ça écrire, aller quelque part où on ne va pas… Et quoi qu’on fasse déjà, sur la page vide déjà, il y a le retour et la fin de l’aventure… a vingt ans, j’imaginais mon œuvre, sept volumes en papier bible, un monde de titans, fracassants, soulevés par la houle, happés par je ne sais quelle frénésie… des êtres tumultueux, des êtres qui auraient été les aspirateurs du monde, avec tout en eux, tout le génie, la force et l’épuisement… J’avais ce genre de fulgurance à vingt ans… et au lieu de tout cela, la garniture quotidienne, la petite blessure au centre du monde, le cours interminable des désirs, des pas, des gestes inutiles… Le labyrinthe des chemins inutiles, Et aussi la tendresse… la tendresse qui me fige…
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