Citations sur Les chroniques des vampires, tome 3 : La reine des da.. (44)
Crois-moi, mieux vaut être vivant que mort.
Après tout, j’avais raconté notre histoire dans mon autobiographie, j’avais divulgué nos secrets les plus intimes, des choses que j’avais juré de ne jamais révéler. Et je me pavanais devant les projecteurs et les caméras. Que serait-il arrivé si un chercheur, ou plus vraisemblablement un policier zélé, avait pu mettre la main sur moi, pour une infraction mineure, cinq minutes avant le lever du soleil, et qu’on m’ait arrêté, contrôlé, identifié et fiché – tout ceci pendant les heures du jour où je gis désarmé – à la satisfaction des mortels les plus sceptiques de par le monde ?
Je vous l’accorde, ce n’était guère probable. Ça ne l’est
toujours pas (quoique ce serait plutôt drôle !)
Au cœur de ma solitude, je rêve cœur maintenant de rencontrer une jeune et douce créature dans une chambre éclairée par la lune – une de ces tendres adolescentes qui aurait lu mon livre et écouté mes disques,
une de ces belles filles romantiques qui, pendant ma courte et funeste période de gloire, m’écrivaient des missives enflammées sur du papier à lettres parfumé, parlant de poésie et du pouvoir de l’illusion, et de leur désir que je sois vraiment vampire ; je rêve de m’introduire dans sa chambre obscure, où peut-être mon livre repose sur sa table de chevet avec un joli signet de velours pour marquer la page, de toucher son épaule et de sourire quand nos yeux se rencontreront.
Mais, plus que jamais, je souffre de ne pas être reconnu des vivants, monstre aux appétits démesurés que je suis. Le doux murmure des voix surnaturelles ne peut me distraire de ma douleur. Mon goût pour la gloire mortelle était trop fort – mes disques dans les vitrines, mes admirateurs sautant et applaudissant devant la scène. Peu importe qu’ils n’aient jamais vraiment cru que j’étais un vampire ; en ces instants, nous étions ensemble, nous ne faisions qu’un. Ils criaient mon nom !