Nous étions en septembre, sur la route de Smolensk à Moscou. On avait passé le Niémen en juin... Le fleuve à peine franchi, les malheurs commencèrent... La famine régnait. Quand l'avant garde arrivait dans un village, elle n'y trouvait rien.
Les maisons? Vides.
Les récoltes? Brûlées !
Les troupeaux? Emmenés!
En chemin, on avait connu des combats brefs, mais sanglants.
Mais pas d'Austerlitz !
-Ca va monsieur Roque?
-Qu'est ce que les prochaines générations vont dire de nous, monsieur Beyle?
-Des horreurs sans doute, monsieur le secrétaire.
- Le feu se propage à une allure inouïe, Sire... On ne peut plus rien faire. Il faut quitter Moscou sans tarder, Sire.
- Berthier, allez au diable !
- Nous y sommes.
- QU'EST-CE CE QUE LES PROCHAINES GENERATIONS VONT DIRE DE NOUS, MONSIEUR BEYLE?
-DES HORREURS SANS DOUTE, MONSIEUR LE SECRÉTAIRE.
- Laisse moi profiter du spectacle : c'est la première fois que je vois un âne porter une perruque...
- Au mois de juin 1812, avec plus de cinq cent mille hommes, Napoléon entra en Russie. Il pensait que l'affaire serait réglée en vingt jours.
- Comment la victoire rapide qu'il prévoyait s'est-elle transformée en tragédie ?
- Laissez moi vous raconter...
- le gouverneur Rostopchine a fait emporter les pompes à incendie, Majesté. Nos hommes éprouvent les plus grandes difficultés à circonscrire les incendies qui se déclarent un peu partout en ville.
- qui sont les incendiaires ?
- des russes qui se cachaient dans les caves en attendant que nous ayons pris nos quartiers.