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Critique de madameduberry


Grand merci aux éditions Glénat et Babelio pour l'envoi de ce titre, second de la série Les mystères de la (Vème) République.Ce volume est un bijou du genre, dont je vais essayer de parler avec mes faibles connaissances et mon vocabulaire incertain.. Amatrice de BD, je demeure toutefois très classique et très sage lors de mes incursions dans ce genre artistico-littéraire. Il semblait que ce volume proposé dans le cadre de Masse critique allait me convenir. En effet. le style du dessin, réaliste et expressionniste, le découpage des scènes et des plans, l'alternance entre scènes panoramiques et portraits zoomés, tout cela soutient le rythme et le suspense entretenu dans cette enquête politico policière en pleine guerre d'Algérie, à Paris. En cet automne 1961, le FLN intensifie son action d'infiltration au sein des ouvriers ou commerçants d'Algérie immigrés en métropole. En réponse, les forces de police instituent, sous forme d'"incitations pressantes", une forme de couvre-feu discriminatoire envers les ressortissants d'Algérie, qui se trouvent ainsi victimes de mesures de type racial, comme les juifs durant la dernière guerre. Cette comparaison est dailleurs reprise à propos de la grande rafle et du massacre qui suivit la manifestation de protestation du 17 octobre 1961. Avec cette toile de fond, Philippe Richelle et François Ravard imaginent l'enquête parallèle et marginale d'un policier français élévé à Alger, qui cherche à établir la vérité autour du meurtre isolé de Mohamed Mansouri, épicier arabe, père de son meilleur ami disparu prématurément.
De découvertes en fausses pistes, nous rencontrons la France à l'aube des Trente Glorieuses, empêtrée dans le racisme de la décolonisation, les souvenirs encore prégnants de la collaboration, de la Shoah, de l'Occupation, les exactions en tout genre, et les luttes fratricides du côté algérien.
Cette BD m'a évoqué le très beau livre de Claire Etchérelli, ainsi que le film qui en fut tiré: Elise ou la vraie vie.
Je vais lire toute les séries des mystères de la République, car celui-ci m'a vraiment tenue en haleine, par sa haute qualité scénaristique et son graphisme parfait (je sais, mes goûts sont très classiques, j'aime Gibrat, Sfar, la ligne claire…)
Ah, un petit reproche mineur: il est anachronique de faire parler d'autisme un policier de 1961. A l'époque on parlait d'enfants retardés, ou inadaptés, ou arriérés… C'était très laid, bien sûr, mais rares étaient ceux qui s'intéressaient à eux autrement qu'en termes de déficit d'intelligence.
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