Peut-être que l'oubli est un acte inconscient d'autopréservation, dis-je. Peut-être qu'avec le temps, si on ne peut pas les entendre ni les voir clairement, leur absence devient moins douloureuse.
Une vie sans souvenirs est une vie qui n'a pas de sens.
Le temps est l'allié le plus précieux du kidnappeur, l'ennemi redoutable de la famille.
Quand on franchit cette frontière entre le brouillard et le soleil, on a l'impression de renaître. Faire l'opposé, c'est comme s'enfoncer dans un abysse mystérieux, tout droit sorti d'un conte de fées.
Une fois passé le moment, il a définitivement disparu. Tous les choix qu’on aurait pu faire ont déjà été faits.
Et j’ai envie de lui souffler qu’on trouve un moyen, ou un autre, de traverser les événements les plus horribles, des événements dont on aurait cru qu’ils vous auraient tué. On trouve un moyen et on avance, jour après jour, en affrontant une journée après l’autre – en état de choc, dans le désespoir, mais on avance. Les jours s’écoulent, l’un après l’autre, et on avance avec eux, parfois ahuris et jamais complètement soulagé, de découvrir qu’on est toujours en vie.
Si j’ai bien une certitude, c’est que rien dans la vie ne nous prépare à devenir mère.
Plus nous vieillissons, plus nous avons de souvenirs à expositions multiples… A mesure que passent les années et que notre vécu s’enrichit, les mini récits qui composent notre vie sont déformés, altérés ; du coup, nous nous retrouvons tous et chacun d’entre nous avec une histoire fausse, une fiction créée par nous sur l’existence que nous avons menée.
Aimer un homme est une chose, mais aimer un enfant est complètement différent, c'est un sentiment dévorant.
Nous retenons les hauts et les bas, les moments de grand bonheur, comme les événements, qui nous ont fait extrêmement souffrir. Alors que le quotidien s’efface, que les visages deviennent flous et que les endroits où nous avons vécu perdent leur forme et leurs couleurs, nous ne pouvons échapper à nos pires souvenirs.