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Critique de florence0805


Cette chronique est enrichie par les clés délivrées par l'auteur lors d'une rencontre organisée par les éditions Rivages pour le PicaboRiverBookClub.
le roman est une plongée dans la famille Alter, qui se retrouve le temps d'un week-end : il est constitué de retours en arrière qui permettent de connaitre les membres de la famille.
Francine, la mère, est le personnage principal du roman (dixit Andrew Ridker). Elle est morte depuis deux ans mais est omniprésente dans le roman ; elle est la seule vraie altruiste de la famille (A.R.). Psychologue, elle veut aider les autres ; mais elle a aussi ses faiblesses et ses secrets, comme le placement d'argent qu'elle a fait dans sa jeunesse qui lui a rapporté une coquette somme d'argent, et dont elle a caché l'existence à son mari. Ses enfants en ont hérité à son décès. Elle a toujours cherché à protéger ses enfants, d'où ce secret.
Arthur a une haute idée de lui-même et de grandes ambitions : il pense qu'il est destiné à laisser une trace sur terre. Pour lui sa vie n'est pas à la hauteur de ses aspirations. Arthur a « grandi dans la classe moyenne quand celle-ci existait encore ». Il croit en l'American dream ! Il est une véritable incarnation de l'égoïsme. Il a trompé sa femme, adultère qu'il justifie par son analyse de la relation de couple qu'il vivait avec Francine :
« Il dépendait d'elle, comptait sur elle, avait besoin d'elle pour lui rappeler qui il était et où était sa place. Mais ils ne se rendaient pas heureux. » Arthur a une vision du couple assez désenchantée : « Depuis la mort de Francine, Ulrike avait cessé d'être « l'autre femme ». Elle était désormais la femme. Il savait qu'il était en couple avec elle car il avait commencé à lui mentir sur ses allées et venues. »
Comme sa carrière végète, Arthur a besoin d'argent pour payer les traites de la maison familiale. Il invite ses enfants dans l'espoir de leur soutirer une partie de l'héritage de leur mère, qu'il estime lui être dûe. Il fomente des stratagèmes de séduction pour se montrer sous son meilleur jour et arriver à ses fins : il joue le père aimant et attentionné pour soudoyer ses enfants !
Ethan a dépensé l'argent de l'héritage de sa mère et vient lui aussi dans l'intention de demander une aide financière à son père. Ethan est plutôt dépressif et introverti ; il a quitté son travail. Il est gay et malheureux depuis sa rupture avec son amour de jeunesse. Il a sans doute été étouffé et écrasé par la grosse personnalité d'Arthur. Il est cependant plus tolérant à son égard que sa soeur Maggie.
Maggie est une jeune femme très engagée, depuis son adolescence, où elle voulait déjà changer le monde. Elle ressemble en cela à son père. Mais son engagement ne fait pas delle une altruiste, car elle reste finalement assez repliée sur elle-même. Elle se laisse dépérir depuis la mort de sa mère : elle mange très peu et s'affaiblit, on dirait qu'elle cherche à s'effacer de ce monde. Elle ne veut pas toucher à l'héritage de sa mère. Elle en veut beaucoup à son père d'avoir trompé sa mère et de ne pas avoir été un père présent.
Mais les personnages ne restent pas figés dans leurs positions, et évoluent pendant l'année sur laquelle est centré le roman. Nous n'en dirons pas plus pour ne rien dévoiler !
On retrouve dans Les Altruistes des thématiques chères à John Updike ou à Richard Yates, comme la nostalgie des grandes ambitions, la perte des illusions, l'insatisfaction des habitants de ces jolies maisons de banlieue. Plus contemporaine, la montée de l'individualisme complique les engagements altruistes. L'écriture précise et ironique d'Andrew Ridker le place également dans la lignée de Philip Roth : le choix du titre/antiphrase et du nom de la famille donnent le ton d'emblée.
Mais Andrew Ridker a su trouver un ton qui lui est propre ; ce premier roman est extrêmement prometteur. J'avoue avoir été très impressionnée lors de la rencontre aux éditions Rivages par son extrême maturité et sa très grande culture : il a avoué sa passion pour les auteurs classiques Français, qui sont pour lui source d'inspiration.
Un auteur à suivre, assurément !
Un grand merci aux Editions Rivages et plus particulièrement à Nathalie Zberro, ainsi qu'à Léa du #PicaboRiverBookClub pour cette formidable découverte !
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