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Eric Nguyen (II) (Illustrateur)
EAN : 9781401214548
128 pages
Vertigo (26/09/2007)
4/5   1 notes
Résumé :
The Vertigo classic is back - with a vengeance. Wartime photojournalist Kieran Marshall must take on the mantle of Wesley Dodds' alter ego, The Sandman, to save his own life. But will donning the mask cost him his soul?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire complète, initialement parue sous la forme d'une minisérie de 5 épisodes en 2007. Elle a été écrite par John Ney Rieber, dessinées et encrée par Eric Nguyen, et mise en couleurs par Lee Loughridge. Les couvertures ont été réalisées par Tim Bradstreet. Il vaut mieux être familier du personnage de Sandman (Wesley Dodds) pour comprendre tous les enjeux de l'intrigue (voir The Tarantula).

En 1997, Wesley Dodds et Dian Belmont font du tourisme en Afghanistan. Alors qu'ils visitent un souk, Dian est enlevée par 2 individus qui avertissent Wesley qu'ils demanderont une rançon. Malgré son âge (plus de soixante dix ans), Dodds se lance à la recherche de Dian par ses propres moyens, avec son chapeau, son masque à gaz, et ses cartouches remplies d'un gaz provoquant le sommeil et des rêves ou des cauchemars.

En 2007, Kieran Marshall est un photographe de presse, embarqué avec une unité de l'armée américaine, en Afghanistan. Lors d'une sortie, il est capturé par des rebelles et amené devant le commandant Masad, un chef des rebelles. Alors que Masad l'exhorte à prendre en photo des soldats américains qui vont se faire massacrer dans une embuscade, Marshall se révolte, s'en prend à ses ravisseurs et leur dérobe au passage un vieux masque à gaz et un pistolet avec d'énormes cartouches cylindriques.

En 2007, six ans se sont écoulés depuis les attentats du 11 septembre. John Ney Rieber (également scénariste de la série "Books of magic", à commencer par The bindings, et d'une relance de la série Captain America The new deal) souhaite inscrire son récit sur la passation du titre Sandman, en Afghanistan. de prime abord, le lecteur peut se sentir mal à l'aise d'être plongé en Afghanistan, aux côtés de l'armée américaine venue pacifier la région, tentant de juguler la guérilla des afghans qui emploient des méthodes de terroriste. Rieber en rajoute une couche avec l'enlèvement cruel de Dian Belmont âgée et malade, et une deuxième couche avec Kieran Marshall dépeint comme un journaliste se complaisant dans les photographies de soldats américains blessés, pour acquérir de la notoriété et une forme de gloire mesquine.

Du point de visuel, le lecteur peut aussi renâcler à la découverte des pages. Dans un premier temps, Nguyen utilise uniquement un trait fin d'une épaisseur unique pour tracer chaque contour, sans aplats de noir. Il dessine d'une manière un peu lâche qui reste descriptive, mais avec de fortes fluctuations dans le niveau de détail, avec des formes aux contours un peu anguleux, et des visages qui ne sont pas représentés à leur avantage. Lee Loughridge noie chaque séquence dans un camaïeu de nuances d'une même teinte, sans s'attacher à respecter les limites imposées par les contours encrés. Les pages ne sont pas très jolies et elles exigent une concentration plus élevée que la moyenne pour les déchiffrer.

D'épisode en épisode, Nguyen insère un nombre croissant d'aplats de noir et fait varier l'épaisseur de son trait d'encrage, pour des dessins plus denses, plus expressifs, modifiant la proportion représentatif / émotionnel, en fonction des séquences. Lee Loughridge affine son usage des couleurs mieux faire ressortir certaines parties du dessin, ce qui facilite la lecture. Les pages restent toujours noyées sous une teinte dominante, mais la distinction des différents éléments de chaque case est plus aisée.

À partir de l'épisode 2, Nieber intègre 2 adolescents dont les parents ont été tués lors de la guerre (un garçon et sa grande soeur). le lecteur respire un peu avec ces 2 afghans qui sont du côté des "bons". Puis de séquence en séquence, il apparaît des nuances dans chaque personnage (à l'exception de Masada, le vil chef rebelle), ce qui permet au récit de dépasser la dichotomie simpliste bien/mal. Toutefois John Ney Rieber continue d'utiliser des grosses ficelles comme Dodds et Belmont continuant de se battre physiquement à 70 ans passés, ou une série d'attentats simultanés de grande ampleur à Jérusalem.

Pourtant Nieber et Nguyen emmènent le lecteur sur le chemin de la guerre, de la vengeance, le plongeant dans des affrontements brutaux qui n'ont rien de séduisant ou de divertissant. Il faut accepter de faire confiance aux auteurs, de les suivre dans cette histoire aux relents inconfortables, aux apparences manichéennes des bons américains contre les méchants terroristes, pour arriver à une résolution qui dépassent le nationalisme étriqué.

John Rey Nieber et Eric Nguyen proposent aux lecteurs un récit qui commence sur un ton pro-américain peu confortable, pour mieux sonder les limites de ces interventions militaires, de ces batailles aux nombreuses victimes de tout genre et de tout bord. Ils ne poussent pas le bouchon jusqu'à questionner le bon droit américain (encore moins à questionner ce qui peut engendrer le terrorisme), mais ils le poussent jusqu'à remettre en cause les méthodes. Il ne s'agit pas d'un récit facile d'accès parce que le dessinateur et le metteur en couleurs donnent l'impression de tâtonner au début du récit, parce qu'ils veulent à tout prix conférer une impression de confusion. le scénariste refuse lui aussi de faire de l'angélisme et de renier les choix de son gouvernement, ce qui génère une première impression désagréable. Au final, ils ont créé une nouvelle incarnation viscérale de Sandman, au travers de Kieran Marshall, individu traumatisé par les cauchemars de son époque. Par contre, le destin de Wesley Dodds relève plus de l'obligation scénaristique (comment le gaz a-t-il été transmis ?) que d'une fin digne de ce nom pour ce personnage.
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