J'ai beaucoup vu passer le livre sur les réseaux sociaux avant de le lire mais je ne me suis pas attardée dessus car d'après ce que j'ai pu comprendre soit on aime ce livre, soit on ne l'aime pas. Je me souviens trop de mon ressenti à la suite de ma lecture de “My absolute darling” pour lequel j'en attendais vraisemblablement trop et cette fois-ci, j'ai décidé de ne rien lire afin de ne pas avoir vraiment d'attentes vis à vis de ce roman. Ne rien en attendre de précis peut vous faire avoir une bonne surprise et c'est ce qui s'est passé avec ce roman.
Il est des livres dont il est difficile de parler, des livres qui vous ont tellement retourné que vous ne trouvez pas les mots pour exprimer votre ressenti. “
Résine” en fait partie.
L'auteure a choisi de relater l'histoire sous différents points de vue. Vous avez Liv qui raconte ce qu'elle a vécu, il y a les écrits de Maria, la maman de Liv qui à défaut de pouvoir lui parler note ce qu'elle a besoin de partager avec elle et enfin une narration extérieure qui présente le passé mais également le présent mais sans implication puisque vue d'un oeil extérieur.
J'ai beaucoup apprécié suivre l'histoire de Liv, 7 ans, qui vit une enfance bien loin de celle que peuvent vivre les autres enfants de son âge. Elle prend conscience que certaines choses ne sont sans doute pas comme elles le devraient mais elle n'est pas plus perturbée que cela car elle sait qu'elle est aimée. En effet, Liv n'est pas maltraitée par ses parents, elle se sent proche de son père et partage avec lui l'amour de la nature, des arbres et de la
résine. Pour elle, ce mode de vie qu'il lui impose est légitime car c'est pour la protéger. Et puis il y a Carl, son frère jumeau qui est là pour la rassurer… à moins que ce ne soit l'inverse.
Maria est impuissante face à ce qui se passe au sein de son foyer. Elle a conscience que c'est en partie de sa faute car elle n'a pas su réagir à temps et qu'elle a par la suite été dépassée par les événements.
Et puis il y a Jens, le père, qui sombre peu à peu dans la folie jusqu'au point de non retour. Jens qui ne se remet pas du décès de son père, qui est traumatisé par l'accident dont est victime son fils, qui ne pense qu'à protéger sa famille d'un monde extérieur qu'il juge dangereux, qui cache sa fille au fond d'une benne car il a peur qu'on la lui enlève.
L'écriture d'
Ane Riel est fluide et donne, à certains moments, un côté poétique à ce récit pourtant bien sombre. Ses personnages sont très bien construits, Liv, tout en gardant un côté candide dû à son jeune âge, présente par certains points une grande maturité. On sent la détresse de la mère à travers ses écrits. La tension est palpable à travers les mots. Ce qui est perturbant, c'est que l'on arrive à “comprendre” la folie du père et presque à l'excuser…
Jusqu'à la fin de l'écriture de cette chronique, je ne savais pas encore si c'était un coup de coeur ou non, mais maintenant je sais que c'en est un. “
Résine” est une histoire d'amour tragique, un roman percutant, bouleversant qui va me marquer pendant un bon moment.
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