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Critique de Folfaerie


Voilà un ouvrage fort intéressant et probablement unique en son genre (en français en tout cas) : un ouvrage critique sur la littérature amérindienne contemporaine.
La littérature Amérindienne n'est pas toujours aisée à décrypter ou comprendre. Je me suis heurtée récemment à un roman de Scott Momaday que je suis incapable de résumer, L'enfant des temps oubliés, et dont la chronique est en attente depuis plusieurs mois...
Ce livre tombait donc à pic. Il embrasse la plus grande partie de la littérature autochtone, après un bref panarama des origines, pour s'attacher aux oeuvres contemporaines.

J'y ai retrouvé beaucoup de noms familiers, et d'autres totalement inconnus, notamment parce qu'ils n'ont toujours pas été traduits en français.

J'ai parfois été d'accord avec les propos de Mme Rigal-Cellard, et parfois pas du tout. Un exemple parmi d'autres : elle écrit, en évoquant Indian killer de Sherman Alexie (un de mes romans favoris) "[le roman] tombe trop souvent dans le discours politiquement puéril pour être conséquent".
Le livre est truffé d'anecdotes vraiment intéressantes et réjouissantes. Par exemple, on y apprend que Susan Power, l'auteur du très bon Danseur d'herbe, a horreur de se retrouver en pleine nature et a donc dû se plonger dans les revues spécialisées de la société Audubon pour étoffer ses descriptions !
Quant à Gerald Vizenor, il ne se plait que dans les grandes villes et se moque durement des Indiens qui revendiquent leur relation avec la terre-mère, Mother Earth. Comme quoi...

Chaque écrivain Amérindien tente, dans ses romans, ses poèmes ou ses nouvelles, de traiter des thèmes qui sont propres à leur culture ; quoi qu'en dise Gerald Vizenor, la Nature demeure souvent une composante essentielle des romans, de même que la spritualité et la religion. Mais pas que. Les écrivains tâchent aussi de perpétuer le devoir de mémoire, d'enseigner un peu de l'histoire de leur peuple aux jeunes d'aujourd'hui, qui ont oublié, ou jamais su, leurs mythes et croyances, et d'insister sur les liens très forts qui unissent les individus d'une même communauté. Ce qui se transmettait oralement, perdure désormais dans les livres.

Tous ces exemples, toutes ces explications permettront peut-être de mieux appréhender les enjeux et les subtilités de la littérature Amérindienne, parfois déconcertante mais toujours d'une richesse infinie.
On ne lit pas de la même façon, à mon humble avis, Louis Owens et Sherman Alexie, James Welch et Gerald Vizenor, mais le principal est de continuer à découvrir ces livres, et de souhaiter que la littérature indienne prépare l'avenir des communautés autochtones.
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