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Dans le Nord de la France dans les années 60, suite à l'effondrement d'une mine, Fernand est coincé sous une berline. La berline, c'est le petit wagon que les mineurs utilisent pour déplacer le charbon. Emprisonné dans ces ténèbres, il essaie tant bien que mal de survivre et pour éviter de sombrer dans la mort, il se remémore des moments de sa vie : sa mère, froide et rude, incapable de lui témoigner des marques d'amour ou de tendresse, son père un homme travailleur, mineur lui aussi, doux et discrêt, pour qui il a un amour profond, son ami et collègue Mario, une grande gueule attachante, la belle Martha dont tous les deus sont amoureux, Gino, le patron du bar mais aussi sa tante et son oncle qui lui apportent tout l'amour et la tendresse dont il manque.

Sa vie est rude, il aurait voulu qu'elle soit différente mais ici on ne discute pas, on travaille à la mine, comme le père et le grand-père avant lui, pas de discussion possible, alors que lui aurait voulu être jardinier, travailler les plantes et les couleurs plutôt que de vivre et respirer du noir tous les jours.

Avec une plume poétique, douce et enrobante, Céline Righi évoque les ténèbres et la fatalité d'une vie entièrement vouée au travail et nous offre un premier roman très réussi, un hommage à ces hommes usés par le labeur... Un véritable coup de coeur!

La langue est belle, l'histoire est profonde et pleine de tendresse et les personnages touchants.


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Quelque part dans une mine… un accident survient et voilà Fernand, la vingtaine, coincé sous une berline au fond d'un boyau.
Seul dans le noir, le voilà face à lui-même et à ses souvenirs qui vont le faire tenir autant qu'il peut, et qui vont nous emmener à la découverte de la vie de Fernand mais aussi de celle des mineurs.
Un récit intense et poétique qui m'a ravie et que je conseille.
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À la suite d'une explosion, Fernand est coincé au fond de la mine, le corps en morceaux. le silence, la nuit, la claustration, la faim et la soif le tourmentent.
Paradoxalement cet enfermement dans les entrailles de la terre est presque une chance pour ce jeune homme qui n'a jamais le temps, harassé par le travail, de se poser pour réfléchir.
Aidé par un oiseau imaginaire sorti de son esprit, il fait le bilan de sa courte vie en laissant les souvenirs affleurer : la froideur d'une mère dévastée par la mort d'un enfant un an avant sa naissance ; la gentillesse taiseuse d'un père ; son premier amour ; son amitié pour Mario le costaud alors que lui est surnommé « l'allumette » ; les mantras fatalistes de la mère (« les pas le choix, les la vie c'est comme ça, les on n'y peut rien changer ») ; la tendresse des grands-parents, de l'oncle et de la tante ; la solidarité entre les mineurs...
Dans le huis clos ténébreux de la mine, les rêves de Fernand sont peuplés de couleurs ; celles des yeux de Martha, celles des champs de blé, celles de l'océan qu'il n'a jamais vu pour « troquer les gris des cités minières contre le bleu atlantique »...
Avec une grande justesse dans la narration, Céline Righi, qui signe un premier roman aux accents lyriques et nourri de métaphores, fait le récit poignant d'un garçon conditionné par son milieu dont il n'a pas osé s'affranchir.
Sa solitude forcée l'encourage, s'il sort du trou où il est bloqué, à aspirer à la plus grande des libertés, la liberté de choisir une autre existence que celle qui est toute tracée. Pour retrouver enfin le goût de vivre.
Son portrait sensible incarne le destin des immigrés italiens qui ont servi de bras dans les mines de l'Est de la France et plus largement de tous ceux qui ont trimé sous la terre au péril de leurs vies.

EXTRAITS
« Allumette », une trouvaille de la mère qui ne manquait jamais d'imagination quand il s'agissait de lui esquinter le coeur.
Ça avait toujours été comme ça, chez eux on se transmettait la mine de père en fils, comme un flambeau.
Dans la mine, sous la peau et dans l'âme, la nuit persiste.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Une écriture à bagout, une pulsation, ça tape, fort, droit, intense
"L'histoire s'effondre là"
Un rythme cadencé phrases courtes entraînant une mélodie un rock minier
Les mots happent les mots claquent droit au but mais les mots toujours pile bon endroit
Un régal de lecture qui donne envie de déclamer fort et loin
Le phrasé gras mais tendre
Une histoire d'enfance et de choix impossible parce que la famille transpire aux décisions. " la culpabilité est un ciment des plus résistants, et il en était tartiné depuis sa naissance" le Fernand.
Ne pas s'opposer ne pas contrarier suivre la lignée mineur de père en fils " comme un flambeau".
"Pas le choix, pas le choix, pas le choix. Ta gueule, l'oiseau ! Pas le choix, tu parles. C'est juste le courage qui lui avait manqué. "
Pourtant pas loin la "voix muselée" aurait pu éviter le trou "le noir d'encre".
Pour ne pas vivre la vie des autres affronter le manque d'amour de considération et vaille
Le corps déchiré, la bouche sèche dit l'attente : la mort ou l'espoir peut être de sortir du noir meilleur
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Premier roman de Céline Righi qui nous plonge dans l'univers rude de la mine.
Fernand se retrouve coincé sous une berline (wagonnet pour transporter le charbon) après un coup de grisou.
Entre la vie et la mort, Fernand retrace sa vie ses parents, ses amis, la vie autour de la mine.
Le texte bien écrit, nous emmène dans les méandres psychologique et philosophique de Fernand.
Un très bon 1er roman.
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Fernand malgré lui a dû descendre à la mine, parce qu'en Lorraine on y va de père en fils. Malgré sa peur du noir, malgré son aspect physique qui lui vaut le surnom d'Allumette. Et l'accident s'est produit. Fernand, protégé par une berline, survit à l'explosion et , dans un état semi-conscient, se rappelle son enfance entre une mère mal-aimante depuis la mort de son premier bébé et un père qui subit son existence de mineur.
Un texte qui rend bien compte des conditions de vie difficiles dans ces années 60.
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Mon coup de coeur dans les premiers romans en lice pour le prix Québec-France Marie-Claire Blais 2023-2024. J'étais membre du jury de présélection et ce titre avait franchi cette étape. Puis, les comités de lecture régionaux l'ont choisi comme lauréate.

Un roman à la fois noir et lumineux. Une oeuvre magistrale avec comme thématique les divagations et les états d'âme d'un mineur à l'article de la mort. Une écriture à la fois poétique (« le chagrin lui avait enfariné les cheveux en une nuit ») et sombre (« Il est sorti d'un trou noir pour atterrir dans d'autres trous noirs »). Personnages touchants, à commencer par le narrateur.

Tout au long du récit, le lecteur se sent prisonnier sous la benne avec Fernand dont le passé horrible remonte à la surface. Belle structure littéraire qui permet de découvrir progressivement la triste enfance du mineur, son adolescence, ses parents, son seul ami, son seul amour, son village ouvrier, ses frasques, les relations faciles avec son père, malaisées avec sa mère. le tout teinté de certains éclats d'humour qui mettent un baume sur le tragique de ce parcours.

Belle idée que cette petite voix intérieure qui se matérialise sous la forme d'un oiseau noir avec lequel Fernand échange. Belles métaphores, dont celle sur l'origine de la vie de Fernand et le sort qui l'attend.

Un éloge à la survie qui ne se concrétise qu'à la dernière phrase qui nous surprend et nous émeut.

Tout le drame de Fernand se résume dans cet extrait :

« Lui, ce qu'il aurait voulu, c'est être jardinier. Pas mineur, pas ouvrier, pas paysan: jardinier. Il aurait voulu travailler la terre par petits bouts, cultiver des couleurs, des odeurs, des morceaux de beauté. Être au-dessus, pas en dessous. À genoux sous le ciel, et creuser la terre à mains nues, s'écorcher aux cailloux, au rugueux des racines. Même avec le sang aux phalanges, il aurait été heureux comme ça, sous les soleils brûlants ou les pluies battantes. Travailler au grand jour. Respirer autre chose que la poussière et les fumées. Mais, au village, c'était la mine ou l'usine. Basta. »

Après une carrière d'enseignante en lettres modernes, Céline Righi, petite-fille de mineurs originaire d'Hussigny-Godbrange (département de Meurthe-et-Moselle, à la frontière avec le Grand-Duché du Luxembourg) et qui réside maintenant entre Strasbourg et sa maison en bois des Vosges se consacre entièrement à ses activités d'écriture. Chanteuse et parolière, elle anime des ateliers d'écriture auprès des détenus de la Maison d'arrêt de Strasbourg, de personnes âgées et d'enfants déscolarisés à la suite à des situations de harcèlement. En septembre 2021, elle remporte à l'unanimité le Grand Prix du jury du concours « Lire pour en sortir », parrainé par Leïla Slimani.

À propos de Berline, Céline Righi déclare :

« J'ai voulu apporter un peu de lumière au sein d'un destin très sombre. Et donner de l'espoir aux lecteurs. Nous ne sommes pas condamnés à vivre dans l'obscurité. Mon roman est un hymne à la liberté et à la compréhension. Oui, c'est un livre sur l'enfermement. Mais dans le noir, coincé sous cette berline, Fernand va cheminer vers une merveilleuse compréhension de lui-même. Il va pouvoir vivre sa vie comme il l'entend. C'est un roman lumineux. »

En Europe, le premier roman de Céline Righi a été multiprimé :

· Prix du livre à Metz – Marguerite Puhl Demange (2023)
· Prix national des Lions de Littérature (2023)
· Prix Roblès (2023)
· Prix du Festival du premier roman de Chambéry (2023)
· Prix Premières Paroles du festival Terres de Paroles en Seine-Maritime (2023)

Un dossier de presse est disponible sur le site des Éditions du Sonneur où on peut également télécharger un extrait en format PDF.

On trouvera également un résumé détaillé du roman réalisé par Chat GPT à la demande du journal en ligne ActuaLitté reproduit sur leur site web le 26 mai 2023 à l'occasion de l'annonce du Prix national Lions de Littérature 2023.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

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Tout comme l'auteur Céline Righi, je suis petite-fille de mineur alors dès que je tombe sur ce thème dans un roman, je fonce sans même lire le résumé.


À peine commencé, j'ai tout de suite senti la pépite que j'avais sous les yeux, une pépite habillée par la noirceur de la vie de Ferdinand, illuminée par la plume de l'auteure, qui slame de manière poétique pour nous raconter cette histoire.


“ Aujourd'hui, dans le silence des morts, dans ce trou qui sera peut-être son ultime, l'enfance lui explose dans la poitrine comme un coup de grisou. ”



Si la vie de Fernand est bouleversante, la manière de la raconter l'est tout autant, c'est toute une vie qui défile devant nos yeux, un destin sombre où surgit pourtant quelques éclats d'humour et quelques brins de tendresse.

Un premier roman qui sort des sentiers battus tout à fait remarquable, j'ai tout aimé dans ce roman et j'ai hâte de découvrir le prochain.



Berline a remporté le Prix du livre à Metz - Marguerite Puhl Demange 2023 et le Grand Prix National Lions de littérature 2023
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Fernand se remémore sa vie alors qu'il est coincé sous une berline, un wagonnet renversé par le souffle de l'effondrement d'une mine quelque part dans l'Est ou le Nord de la France.
Un récit émouvant qui aurait pu être noir s'il n'était pas illuminé par des éclats de tendresse, d'humour et de poésie.
Un bel hommage aux mineurs.
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Il est des romans qui croisent notre route presque par hasard. C'est le cas de celui-ci alors même que je cherchais il y a quelques mois des recommandations de textes qui abordent les mines, les mineurs et tout ce qui les entourait. Tout d'un coup, sans aucun lien, c'est celui-ci qu'on m'a mis entre les mains. Berline. du nom des wagonnets chargés du charbon extrait à remonter à la surface.

Et là, coincé sous une berline après l'explosion de sa mine, Fernand espère les secours et revient sur son existence. L'amour d'une mère, l'amitié, le travail à la mine… ce sont les différents épisodes d'une vie qui sont évoqués avec humour et poésie dans ce texte et derrière les drames latents : la lumière et la douceur des jolis souvenirs. Sous les pommes pourries, les bonnes pommes.
Ce court roman, porté par le langage parlé attachant de Fernand gagne en profondeur à chaque “bloc” parcouru pour finir par quelque chose de vraiment fort et poignant.

Le hasard a très bien fait les choses. Merci.

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