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Un vrai coup de coeur pour ce 1er roman magistral !Années 60, quelque part en Lorraine.
Fernand, 23 ans, travaille à la mine.
Le récit débute par son réveil. Il est dans le noir absolu, seul, le corps en compote.
Un effondrement s'est produit, balançant tout autour de lui et lui avec : les hommes, le matériel, les pierres…
Il est enfermé, coincé sous une berline qui l'a protégé mais le maintient prisonnier.
Rivé au fond, sa mémoire remonte. Dans le noir absolu, enfin il voit clair. le corps est certes pris au piège mais libéré du travail pénible, il peut dès lors « Penser, penser, penser, se souvenir, se rappeler, descendre dans sa vie comme dans un puits de mine, explorer sa mémoire pulvérisée, son histoire en miettes, rien d'autre à se mettre sous la dent, rien d'autre ».
Ni mort, ni vivant, il attend de l'aide.
Mi mort, mi vivant il attend la mort. Mais elle tarde à venir. Son envoyé est là pourtant. C'est cet oiseau noir qui, par ses remarques intempestives, relance la mécanique du souvenir. Chaque chapitre est un bloc de souvenirs qu'il soulève un à un : sa mère asséchée par une vieille douleur, son père taiseux, son oncle et sa tante, son ami de toujours Mario, son seul amour Martha et son village, et la mine, la mine bien sûr.
Qu'il est touchant Fernand avec sa culpabilité, sa résignation, son absence de rancune, son besoin d'amour.
La poésie côtoie de trivial au gré des divagations de Fernand, de ses états d'âme.
Et étrangement, il y quelque chose de théâtral dans ce long monologue intérieur pourtant écrit à la 3ème personne.
J'ai adoré l'entendre.
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Si ma bibliothécaire ne me l'avait pas recommandé je n'aurai jamais ouvert ce premier roman à la couverture du sombre, sombre comme la mine, de or du récit. Bloqué sous terre. Fernand, 23 ans, retrace sa vie. Il paraît que c'est ce qui arrive quand on est aux portes du dernier voyage.
Dans une écriture à la fois simple, précise dans l'évocation d'une époque, les années 60, d'un milieu, la mine, le monde ouvrier, l'auteure comme le narrateur ausculte, décortique les étapes marquantes des souvenirs, les sentiments qu'ils laissent dans le coeur.
On s'y retrouve parfois, c'est a la fois simple et profond, c'est le genre de roman qui laisse des traces comme la suie sur le corps et les poumons. Prometteur.
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Quelque part dans le nord
Une catastrophe l effondrement d une mine.
Au fond Fernand bloqué se remémore sa vie
Sa jeunesse ses rapports avec sa mère.
Un magnifique premier roman avec une plume magnifique.
La plus belle découverte de l année
C est poétique sombre souvent drôle et tendre
Découvrez la vie de Fernand..
Vous n êtes pas prêt d oublier ce roman et ses personnages
Magnifique 👍👍👍👍
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Eh bien pour un premier roman ,Céline Righi,peut être fière : une belle réussite!Nous sentons la parolière et les ateliers d'écriture derrière.
Un très bel hommage rendu aux " gueules noires" au travers le personnage de Fernand ,23 ans,mineur de fond .
Un éboulement s'est produit dans la mine où travaille Fernand ,et il se trouve coincé sous une berline.dans un semi coma, il ne sait pas si il est mort ou vivant au début puis petit à petit il prend conscience qu'il est en vie mais salement amoché.
Et surtout pour ne pas sombrer dans un état léthargique, il va s''obliger à faire remonter les souvenirs. Pages de vie auxquelles il va se "raccrocher".S'inventant un messager: l'oiseau noir ,afin de ne pas s'endormir,de ne pas mourir il refera le chemin à l'envers.L'image de la mère prédominante, m'a fait penser à Folcoche( vipère au poing de H.Bazin.) ,sauf qu'ici la brutalité physique est absente tout comme l'amour de cette femme " taiseuse".Elle ne dit rien est froide et dure comme une pierre.Court roman: 119 pages ,raconté à la 3ème personne.chaque personnage va nous être décrit: le père ,la mère,l'oncle et la tante ,la grand-mère et surtout le grand copain :Mario ,qui sourit tout le temps,ainsi que quelques habitants du quartier,et tout cela sublimé par une écriture ciselée ,pointue.Des tableaux sombres mais en même temps lumineux ,tellement tendres et humoristiques parfois, qui m'ont laissé en apnée au côté de Fernand : un petit bijou ce roman que je vous conseille fortement
d'ouvrir.
Lu dans le cadre du1er roman sélectionné par : Terres de paroles.⭐⭐⭐⭐⭐
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Dans le ventre de la mine, là où règnent l'obscurité et le silence, un homme est coincé sous une berline. Fernand ne peut plus bouger, son corps souffre, de la faim, de la soif, de ce drame qui l'a projeté contre la terre. Dans une attente interminable, reviennent à lui les souvenirs. Ceux de l'enfance, l'amitié et l'amour. Tout se mêlent en un souffle, pour qu'il n'en manque pas…

Le premier roman de Céline Righi est une pépite de poésie et de douceur. Et c'est un véritable talent, car le sujet est dur. Un homme est coincé au fond de la mine, il est seul, il souffre, et les souvenirs qui se rappellent à lui ne sont pas tous agréables.

Pourtant, l'écriture nous emporte, nous berce, nous cueille. On fait la connaissance de Fernand qui, bien avant d'être emprisonné sous cette berline, l'a été dans sa vie d'homme. Sous l'emprise d'une mère froide, que la tendresse a quitté, il a trouvé un peu de réconfort auprès d'un oncle et d'une tante. En quête de reconnaissance, il n'a jamais vraiment su comment vivre dans le regard de son père, dont le dos courbé n'a jamais affronté sa femme.

Et puis il y a le sourire de Mario, cet ami de toujours. C'est avec lui qu'il découvre la joie, les jeux, le courage de descendre… C'est lui aussi qui lui volera son amour, mais à qui il n'en voudra pas… Parce que l'amitié est une force qui dure…

Dans cet espace où la nuit domine, où le silence étourdit, Fernand se réveille. S'il s'en sort, il se promet d'aimer, tout ce qui l'entoure, ceux qui l'accompagnent sur son chemin. Parce qu'après toute cette obscurité, c'est de lumière dont il veut vivre…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Livre de 119 pages, très touchant. L'auteur nous décrit avec beaucoup d'émotion, de doutes et d'espoir, le thème de la mort, dans des conditions assez spéciales.

La mine s'écroula sous l'effet d'une forte déflagration sur Fernand. La déflagration avait plaqué son corps contre la paroi. Il ne savait pas dans quel état était son corps. C'était le silence complet, le trou noir dans sa tête. Etait-il mort ? Peut-être que c'était aussi cela, la mort. En tout cas, il était pire qu'en prison. Une prison, dont il ne pouvait même pas bouger. Soudain, il entendit une voix qui lui demandait de se réveiller.

Il se rappelait, alors, son grand-père et son père mineurs. Et lui, qui avait dit, qu'il ne travaillerait jamais dans une mine. Il voulait être jardinier, mais il n'avait pas eu le choix. « C'était comme ça », disait sa mère.

Il se rappelait sa mère, si silencieuse, dont il connaissait si peu de chose d'elle, qui répétait sans cesse « C'est comme ça. », lorsqu'il essayait de lui parler. Cette mère, qui lui faisait porter le lourd et douloureux fardeau de la mort de son aîné. Elle ne lui en avait jamais parlé, mais il avait compris lorsqu'ils allaient au cimetière. Lui, était le mort-vivant, vivant dans l'ombre de son frère. Toute sa vie, il avait été frustré par celle qui lui faisait comprendre que c'était sa faute, si elle souffrait ainsi. Il aurait tant voulu que sa mère l'aime. Jamais, elle ne l'avait pris dans ses bras, trop occupée à aimer cet autre enfant.
Il se rappelait son père, qui souffrait comme lui de la mauvaise humeur de cette femme. Ce père, si peu bavard lors des journées de pêche avec lui, mais qui lui parlait tout bas quand sa mère se mettait en colère. Il revit sa douleur, lorsque son père les avait quittés.
Il se rappelait son ami d'enfance, Mario, prit comme lui dans l'effondrement de cette mine. Il avait tant partagé de bons moments avec lui, le foot, les bagarres, les filles…
Et puis, il se rappelait Martha, à qui il n'avait jamais osé lui dire qu'il l'aimait.
Sa tête n'arrêtait pas de lui imposer des souvenirs.
Il voyait de vieilles pierres, des couleurs provençales. Il sentait l'odeur de la lavande. C'était beau là-bas.

Il sentit qu'il avait faim et soif. S'il mangeait un doigt, le sentirait-il ? Impossible, il ne pouvait pas bouger. Alors, il rêva qu'il mangeait. Il garda les yeux ouverts de peur de rater la lumière d'un réverbère, d'une étoile, d'un simple petit rayon de lumière. On ne sait jamais. La nuit noire, sous cette terre, était, désormais, son autre planète. Il voyait les mêmes oiseaux noirs voler au-dessus de lui, qu'il avait vus quand son père l'avait quitté. S'il n'était pas mort, celle-ci n'était pas loin. Allait-il rejoindre son père ? S'il s'en sortait, il se promit de tout aimer.

Soudain, tout se mélangea dans sa tête. Les visages qu'il connaissait se superposaient. Il avait mal, mais se sentait bien. Il crut entendre des voix qui l'appelaient. Son père peut-être ? Il voyait une légère lumière. La mort venait-elle le chercher ???

Magnifique roman et magnifique écriture, qui nous laisse sans mots…
Céline Righi a remporté avec Berline, le premier Prix, « Premières Paroles », en 2023.
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Dans les années 60, au fond d'une mine, qui vient de s'effondrer, un mineur, Fernand, protégé des éboulements par un de ces petits wagonnets qu'on appelait des berlines, attend la mort ou un miracle. Il s'accroche à ses souvenirs, aussi sombres soient-ils, pour ne pas sombrer.

Sa mère, meurtrie par la perte de son frère, mort-né, n'a jamais su l'aimer. « La mère s'est fermée à double tour et a jeté la clé ». Son père, ancien mineur, son copain d'enfance, Mario…

Les souvenirs s'abattent sur lui, et il les affronte, bravant l'interdiction de sa mère : « le passé c'est le passé, on le laisse où il est ».

Sans rancoeur, il fait défiler sa vie.

« Il se sent mille. Il est sa mère, son père, le Mario, Martha, l'oncle, la tante, le village tout entier. Il est toute l'humanité. Il est le courage et la lâcheté, la méchanceté et la gentillesse, la haine et l'amour. Il n'est plus sous la terre, il est la terre. Il n'est plus sous la pierre, il est la pierre. Il est la nuit et le silence. Il dit oui à tout, même à la tragédie, aux ombres, à la mine, aux ténèbres ».

Une belle intention, quelques belles formules, mais peu d'émotions, ces formulations à répétition « la mère », « le père », n'y sont peut-être pas étrangères, et c'est un peu dommage.


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Sous une berline, suite à l'explosion dans la mine où il travaille, Fernand divague et voit sa vie défiler devant ses yeux malgré l'obscurité qui l'entoure.

Mineur de père en fils, c'est l'histoire de sa vie, sa famille et ses peines et ses joies qui surgissent par étapes dans son esprit encore éveillé.

Un corbeau lui tient compagnie et l'aide à rester vivant et le guide afin de retrouver la lumière.

C'est une histoire à la fois triste et drôle, Fernand n'a pas eu une vie très heureuse car ses parents sont des êtres abimés par les drames, le travail et la misère.

il nous raconte son histoire très émouvante qui montre à quel point le manque d'amour cause des souffrances qui nous rongent toute notre vie.

Fernand respire quand même et il va lutter à travers ses rêves et ses souvenirs afin de ne pas mourir au fond de cette mine.

C'est un roman dramatique qui donne de l'espoir afin de ne pas sombrer dans la nuit infinie.

L'auteur s'est inspirée de faits réels pour nous raconter l'histoire de ces hommes qui risquaient leur vie tous les jours pour gagner leur pain et leur soupe.

J'ai passé un moment de lecture tout en respirant comme Fernand pour éviter la claustrophobie.

Je vous conseille de découvrir ce livre que j'avais acheté au salon du livre féminin d'Hagondange l'année dernière.

J'ai rencontré l'auteure pour la première fois et c'est Céline Lapertot qui m'avait conseillé de le lire.

Merci à tous ceux qui suivent mon blog Misery Bay et n'hésitez pas à vous abonner.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Voici encore une belle pépite publiée aux éditions du Sonneur !
Il s'agit d'un premier roman, assez court (119 pages) qui évoque la vie dans les mines à la fin des années 60 et plus précisément celle d'un homme, Fernand, dont la mine vient de s'effondrer sur lui. Il est bloqué sous une berline, plongé dans le noir et blessé. Va-t-il survivre ?
Le roman est composé de 14 « blocs » ou chapitres dans lesquels Fernand se remémore son enfance, sa famille, les quatre cents coups avec son ami Mario, Martha (celle qu'il aime).
Il décide de faire comme Mario lui a toujours conseillé, choisir les bonnes pommes plutôt que les pourries, les bons souvenirs plutôt que les mauvais.
Mais on comprend vite que l'enfance de Fernand a été marquée par un événement dramatique dont ses parents ne lui ont pas parlé et que sa tante lui révèle. Cet événement a plongé la mère dans une sorte de dépression, incapable de montrer un peu d'amour et de douceur à son fils. Quant au père, il est bon, mais n'ose pas affronter la mère. Il passe beaucoup de temps dans son jardin.
Fernand refuse de travailler à la mine et d'y descendre comme le font depuis des générations les hommes de la famille. Il rêve d'une autre vie mais le destin et le manque de courage de Fernand le mènent dans la mine. Que fera-t-il s'il s'en sort ? Osera-t-il changer de vie ?
Un roman sur l'enfermement dans tous les sens du terme. J'ai mis une trentaine de pages avant d'entrer dans le livre et d'être happée par l'écriture de Céline Righi. le style est parfois sec, allant à l'essentiel, provoquant des émotions. le roman oscille entre humour, tendresse et poésie. Bref une voix que je n'avais pas encore entendue en littérature et que je suis ravie d'avoir découverte.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Fernand reprend connaissance après l'explosion dans la mine. Il est en compote, dans le noir profond, dans le silence. Pour ne pas crever, il va se remémorer sa vie, ce dont il rêvait, les idées qu'il refusait, descendre à la mine par exemple, le caractère très dur de sa mère, son père travaillant au jardin, sa passivité, Mario son copain d'enfance qui doit être mort quelque part non loin de là.
L'écriture est vivante, le sujet émouvant. Pourtant je n'ai pas été très émue. J'ai trouvé un manque de réalisme, les souffrances de Fernand semblent occultées. Dommage !
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