Citations sur Correspondance : Rainer Maria Rilke / Lou Andreas-Sal.. (4)
Il n'est pas seulement précieux que deux êtres se reconnaissent, il est essentiel qu'ils se rencontrent au bon moment et célèbrent ensemble de profondes et silencieuses fêtes qui les soudent dans leurs désirs pour qu'ils soient unis face aux orages.
Combien de gens se seront-ils manqués pour n'avoir pas eu le temps de s'habituer l'un à l'autre ?
De mes journées, je dois encore te confier qu'elles sont pauvres, parce que tu en est absente; et riches, parce que ta bonté rayonne sur leurs choses. Je te parle souvent, et à tout, je parle de toi. Je vis malheureusement parmi des êtres dont la nature bruyante dérange mes rêveries, et il va sans dire que je n'en connais aucun. Des êtres qui parlent excursions, jours de pluie, éducation des enfants, qui se font de profondes révérences en grimaçant et en se frottant les mains, et qui dix fois par jour, d'une voix criarde, se souhaitent le bonjour.
Merci, chère Lou, pour tes lignes. De même que les petites violettes ont déployé leur parfum au-delà d'elles-mêmes jusqu'à devenir un vrai champ, tes quelques mots ont eu l'arôme d'un long message.
N'être plus jeune sans même me retrouver plus vieux.