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Les mouches bleues, est un roman inspiré de l'histoire d'Aleksander Kulisiewicz dont la lecture est bouleversante mais ô combien riche et nécessaire !
Avril 1940, 102 déportés de Pologne entassés dans un wagon à bestiaux sont acheminés vers l'Allemagne, destination : le camp de concentration d'Oranienbourg-Sacksenhausen « le royaume du SS-Oberführer Hans Loritz, commandant des lieux. » Parmi ceux-ci, un jeune homme de 21 ans, Aleksander Kulisiewicz va se retrouver au block des Polonais étiquetés « personnes internées pour raison politique », porteurs d'un triangle rouge sur leurs habits, la couleur renvoyant aux diverses catégories établies. Il y restera jusqu'à la libération en 1945.
Dès son arrestation à Varsovie, il s'est promis de tout retenir « Même sans papier ni stylo, j'écrirai, d'autant que, en plus d'être artiste dilettante, et un peu étudiant, je suis journaliste. Jusqu'à mon arrestation, je collaborais à une revue ennemie de l'occupant ». Il faut souligner que depuis son plus jeune âge, la mémoire est son alliée, elle l'a aidé à vaincre son bégaiement.
Dans ce camp de concentration, probablement l'un des seuls que les prisonniers ont baptisé d'un diminutif : « Sackso », des milliers de personnes persécutées du fait de leurs convictions, de leurs origines ou de leurs religions doivent faire face à l'horreur et tenter de survivre à ce déferlement de violence, de cruauté, de turpitude, les mots sont trop faibles pour exprimer la barbarie dont font preuve les nazis, « c'est en cela qu'ils ressemblent aux mouches bleues. Les deux espèces cèdent à la même frénésie pour le sang et la chair fétide. »
Comment survivre donc, dans ces conditions ? Alex va tenir bon grâce aux chansons qu'il écrit sur la vérité cruelle du camp et qu'il va interpréter la nuit devant les autres déportés, comme une saynète, en prenant des risques immenses, échappant in extremis à la mort lorsque le SS Baumkötter lui fera à plusieurs reprises des injections de cultures diphtériques. Il devra son salut grâce à l'intervention courageuse et à la ruse des camarades médecins du « Revier », « l'hôpital » du camp pour en neutraliser le développement fatal. Il s'est promis de tenir jusqu'à la mort d'Hitler pour que ces chansons et ces airs qu'il garde en mémoire ne disparaissent pas. « J'ai la tête farcie de mots et de notes qui composent peu à peu l'histoire du camp. J'entre dans la bagarre. Il faudra survivre ».
C'est avec beaucoup de talent que Jean-Michel Riou fait revivre les quatre années de déportation de ce jeune Aleksander Kulisiewicz né en 1918 à Cracovie et décédé en 1982 dans cette même ville.
Comme il le souligne dans les notes de fin d'ouvrage, il a cherché à rester au plus près de la réalité et il ajoute que les exactions de toutes sortes subies sans relâche par les déportés sont exactes. Seuls certains personnages appartiennent au registre de la fiction, mais ce qu'ils ont subi ne l'est pas.
Le narrateur du roman est Alex, comme l'appellent ses compagnons de déportation, mais l'auteur a eu l'idée originale de faire parler parfois d'autres acteurs du drame et pour cela de mettre leurs pensées en italique.
Ce livre permet de se souvenir que Aleksander Kulisiewicz a permis par ses chansons à de nombreux détenus de s'évader momentanément du camp de la mort et à nous tous de ne pas oublier, en dictant, à la libération, sur son lit d'hôpital de Cracovie 716 pages de chants et de poèmes écrits dans les camps ! Il dira plus tard : « J'ai survécu à la période nazie, mais je n'ai jamais quitté le camp de concentration. »
J'ai eu la chance de pouvoir lire ce roman si important grâce à Babelio et aux éditions Plon que je remercie. le bandeau de présentation, en noir et blanc, avec des notes de musique accrochées aux barbelés et en arrière-fond les baraquements du camp, est parfaitement adapté au contenu du livre.
Un livre à lire absolument pour ne pas oublier, et surtout rester vigilant, très vigilant car comme l'a dit Germaine Tillion : « le mal peut revenir à tout moment, il couve partout et nous devons agir au moment où il est encore temps d'empêcher le pire. »

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Aleksander Kulisiewicz est arrêté en 1939 pour quelques mots signés de sa main dans un journal polonais. Il est envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, dont il ne ressortira qu'en 1945 pour la marche de la mort, avant d'être recueilli plus mort que vif par des soldats russes.
Poète et musicien, il va pendant ces presque 6 ans recueillir les témoignages de nombreux déportés qu'il mettra en musique. Ces chants donneront lieu à de multiples représentations dans le camp, permettant aux prisonniers d'entendre autre chose que la musique des nazis. Dotée d'une mémoire prodigieuse, il transcrira tous ces chants à sa sortie du camp et les jouera sur scène dans les années 60.
C'est certes un livre de plus sur les camps de concentration. Tous sont nécessaires, mais celui-ci est particulier.
Particulier car il m'a révélé l'histoire de cet homme dont je n'avais jamais entendu parler, particulier parce qu'il raconte une forme différente de résistance à la barbarie, particulier aussi dans sa rédaction où l'auteur qui s'exprime par la voix d'Aleksander, donne aussi la parole à d'autres déportés, ceux dont Aleksander va conter l'histoire et qui raconte leur vision de la vie au camp.
Un court roman où barbarie et humanité s'opposent, où l'horreur est omniprésente, mais d'où l'espoir ne disparait jamais. Où l'auteur s'attache à nous décrire les hommes et réussit à nous les rendre terriblement proches.
Proverbe : L'homme méchant est comme la mouche qui ne s'intéresse qu'aux plaies : Les nazis étaient ces mouches. N'oublions pas.
Merci aux éditions Plon pour ce partage #Lesmouchesbleues #NetGalleyFrance
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Voici mon retour de lecture sur un roman très touchant, tiré d'une histoire vraie, et que j'ai eu le plaisir de découvrir via net galley grâce aux éditions Plon : Les mouches bleues de Jean-Michel Riou.
Varsovie, 1939. Alexander Kulisiewicz a 21 ans. Ce musicien, journaliste à ses heures, a choisi de combattre les nazis.
Alex est un personnage de roman. Mais son histoire est vraie.
À force de tutoyer le danger, il commet une erreur de trop : écrire un pamphlet sur Hitler.
Des gestapistes l'arrêtent, un train à bestiaux le mène au camp de Sachsenhausen où s'entassent des milliers de déportés.
Comment survivre aux SS qu'Alex compare aux mouches bleues qui aiment la chair morte et se vautrent dedans ?
Infecté par le typhus, affamé, forcé à travailler douze heures par jour, soumis à toutes sortes de punitions, Alex tient bon grâce aux chansons qu'il compose sur la vérité du camp et interprète la nuit devant les déportés en risquant sa vie.
Alex s'est promis de tenir jusqu'à la mort d'Hitler afin que ses chansons ne finissent pas dans les cendres du crématorium.
Le jour où, par miracle, il pourra témoigner il sera la mémoire des camps, il n'oubliera personne, pas un visage. Une autre vie tout aussi poignante débute ; celle du souvenir qui le conduit à parcourir le monde jusqu'à sa mort en 1982 afin de raconter en chansons l'histoire de Sachsenhausen.
Les mouches bleues est un magnifique roman, très poignant, qui raconte l'histoire d'Aleksander Kulisiewicz.
J'ai l'habitude de lire des ouvrages se déroulant dans les camps de concentration et j'ai vraiment été touchée en plein coeur par celui-ci.
Je ne connaissais pas l'histoire d'Alexander. Une fois de plus je suis stupéfaite d'un homme ai réussi à se sortir d'un tel bourbier. Il a survécu ! Ce n'est pas spoiler que le dire, c'est indiqué dans le résumé du roman. Honnêtement je me dit à plusieurs reprises que c'était pas possible, qu'il allait mourir car ce qu'il subit est une abomination.
Je ne comprendrais jamais (et pourtant des livres sur les camps, sur la seconde guerre mondiale, j'en ai lu pas mal) comment des êtres humains ont pu faire subir de telles horreurs à d'autres êtres humains ! Et comment certains ont eu la force de s'en sortir, c'est stupéfiant.
Bravo à Jean-Michel Riou qui, même si c'est un roman, a essayé de coller au plus près de la réalité. le ton est juste, il n'en fait pas trop et il a vraiment réussit (comme je l'ai dit plus haut) à me toucher en plein coeur. J'ai réellement eu l'impression d'être dans les camps avec ses personnages, j'en ai eu la chair de poule à de nombreux moments.
C'est une lecture difficile mais que je qualifierais de nécessaire.
Les mouches bleues est un excellent roman, qu'il faut vraiment lire pour ne jamais oublier ce qui est arrivé pendant la seconde guerre mondiale.
Ma note : un énorme cinq étoiles.
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L'homme méchant est comme la mouche qui ne s'intéresse qu'aux plaies - Proverbe

Aleksander Kulisiewicz est un jeune musicien, amuseur et journaliste à ses heures. En 1939 il a écrit l'article qui va l'envoyer au camp de concentration de Sachsenhausen jusqu'en 1945 !

La mouche bleue est celle qui va se poser sur le corps d'un déporté mort dans le wagon et sera le surnom qu'il donnera aux nazis !

Pour tenir le coup il va se concentrer sur la musique et va composer des chants sur la vie dans le camp. Petit à petit il recevra les confidences et les voeux des autres déportés qu'il mettra en musique, afin de ne rien oublier.

A la fin de la guerre, pendant son hospitalisation il va dicter des centaines de pages en plusieurs langues sur toutes les chansons qu'il a retenu et s'attachera sa vie durant à chercher des documents sur la vie dans les camps : correspondances, mémoires, poèmes, chants. Il enregistrera des disques et se produira sur les scènes internationales dans une tenue de déportation.

Ce livre est bien un roman, hautement biographique où les horreurs ne sont pas occultées mais l'importance est donnée à la musique qui fut son moteur, son oxygène et souvent sa nourriture !

Un livre qui donne à voir autrement la vie des déportés et leurs façons de combattre la barbarie !

#Lesmouchesbleues #NetGalleyFrance
Challenge MULTI DEFIS 2021

Pour approfondir le sujet : http://www.musiques-regenerees.fr/GhettosCamps/Camps/Kulisiewicz.html
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Parce qu'il écrit dans une revue ennemie de l'occupant, Aleksander, jeune journaliste polonais se trouve déporté au camp de concentration de Sachsenhausen. Il survivra à cinq années de tortures et de barbarie puis à la marche de la mort lors de l'évacuation des camps.

Poète dans l'âme et musicien, dans le camp il va créer des textes et inciter les autres prisonniers à lui confier, leurs plaintes, leurs douleurs et leurs espoirs.

Dôté d'une mémoire étonnante, il retiendra tous ces poèmes et toutes les mélodies composées durant leur enfer.

Devenu un « homme chanson », à sa libération, grâce à une infirmière, il transcrira près de sept cents pages, qui deviendront une des sommes les plus importante des oeuvres musicales et artistiques de l'univers concentrationnaire. En se produisant ensuite sur scène, dans le monde entier pour faire entendre ces « Chants de l'enfer», il dit exécuter le testament de ces compagnons de misère.


Récit poignant et pourtant porteur d'espoir. Ecrire sur la Shoa est toujours délicat, la frontière est fragile entre fiction et réalité.

Jean-Michel Riou, fasciné par la personnalité hors-norme d'Alex Kulisiewicz, trouve la bonne distance. Son récit sec, brutal mais chaleureux a le grand mérite de mettre en avant une incontournable personnalité du devoir de mémoire.

Un livre nécessaire.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jean -Michel Riou nous raconte l'histoire d'Alexander Kulisiewicz , rescapé du camp de Sachsenhausen , un livre comme devoir de mémoire , pour que l'histoire des camps ne tombe pas dans l'oubli .
L'auteur mentionne qu'au États -Unis , 41 % de la population ignore ce qui s'est passé dans les camps , jusqu'à 66 % d'ignorance pour la tranche d'âge des 18- 34 ans , ces chiffres m'ont interpellé .
C'est l'histoire d'une bataille gagnée contre le barbarisme , le récit d'une résilience où la musique tiendra le rôle principal , chanter , faire de la musique pour garder son statut d'être humain .
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Une multitude de récits, témoignages, romans ont été rédigés depuis la fin de la seconde guerre mondiale avec pour thème: les camps de concentration, d'extermination, la folie d'un homme au nom d'une idéologie...
Tous ont leur place au sein de la mémoire collective. Pour ne jamais oublier.

Dans "Les mouches bleues", nous suivons le destin d'Aleksander Kulisiewicz, un jeune homme de 21ans déporté au camp de Sachsenhausen, porteur d'un triangle rouge (opposant politique), il y restera jusqu'à la libération en 1945.

Ce témoignage/fiction (une partie infime à été arrangée par l'auteur pour servir l'histoire, il explique très bien tout cela à la fin de l'ouvrage), aborde le quotidien déshumanisé d'Alex et de ses compagnons au sein du camp; du travail forcé aux maladies qui tuent à petit feu, de la famine à la promiscuité, des exécutions gratuites à l'agonie. Mais aussi et surtout il raconte l'espoir. L'espoir auquel chacun se raccroche peu importe la couleur de son triangle, solidaire, malgré le règne de la terreur qui obscurcit les esprits.
Pour raviver l'envie de vivre, de s'accrocher à cet espoir fou de la chute d'Hitler et de la libération, Alex opte pour une arme redoutable: la musique.

Chaque instant vécu devient source d'inspiration, des mots se forment, une musique les accompagne, des gestes pour appuyer la pensée, Alex se met en scène et ses compagnons bravent les interdits et le risque d'être puni pour l'écouter, chanter avec lui et espérer.

Après la libération, il consignera de mémoire plus de 700 pages de ce qu'il appela son "reportage poétique".

Un livre qui conte L Histoire des hommes, un témoignage qui compte pour l'humanité.

Merci à Netgalley et aux éditions Plon pour la découverte de ce roman.
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****

Alex est polonais, jeune et amoureux quand la seconde guerre mondiale éclate. Journaliste, il écrit des textes, est artiste à ses heures et n'imagine pas que ses morts viendront heurter le régime nazi. Il est pourtant déporté à Sachsenhausen. Et l'enfer s'ouvre à lui et tous ses compagnons d'infortune. Il revêt la tenue rayée, souffre de faim, de froid, des violences gratuites des nazis mais il se promet de ne jamais oublier le moindre nom, le moindre visage des fantômes qu'il croise durant toute sa détention. Pour aider sa mémoire, et remonter le moral de ses amis, Alex va écrire des chansons et organiser des concerts secrets. La musique aide alors chacun d'entre eux à survivre...

On croit souvent tout connaître des camps de concentration. On a tous en mémoire des images terribles, des histoires atroces. Celle d'Alexander Kulisiewicz est particulièrement touchante.

Le roman est centré sur ce personnage qui a réellement existé. le propos de l'auteur, et c'est ce que j'ai aimé dans cette lecture, n'est pas de nous raconter la vie des camps. Les violences et les sévices sont survolés, chacun comprend derrière les mots les conditions terribles dans lesquelles vivent ces hommes.
Jean-Michel Riou s'attache plutôt à tout ce qui unit ces déportés : l'amitié, le courage, la solidarité. Il évoque cette musique dans laquelle chacun puise sa force.

Mettre des mots sur ces douleurs, ces colères, ces injustices et ces souvenirs aident ces malheureux à les supporter...
Les hommes, comme Alex, qui réchapperont de ces camps ne seront plus jamais les mêmes. Ce devoir de mémoire que s'est astreint Alex à travers ses chansons est un hommage touchant à toutes ces âmes perdues...

Merci à NetGalley et aux Éditions Plon pour leur confiance
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Varsovie, 1939. 08h22. La porte d'Alex vole en éclats, sa vie aussi.
« J'ai survécu à la période nazie,
mais je n'ai jamais quitté le camp de concentration. »
- Aleksander Kulisiewicz: 1918 - 1982
🎵🎵
Avant les mouches: Jeune musicien révolté par le régime nazi, Alex écrit sous son vrai nom un pamphlet parodiant Hitler dans un journal estudiantin. Arrêté et torturé par la gestapo, il est déporté au camp de Sachsenhausen (Saschso) où il restera interné plus de 5 ans.
🎵🎵
L'enfer sur terre: Comment résister aux heures qui passent dans une atmosphère où seule la mort peut trouver place ?
Où trouver le courage de tenir bon sous les coups des 'mouches bleues' comme Alex qualifie les SS, les brimades, les privations, le travail forcené, les expériences médicales, le four crématoire et ses compagnons qui disparaissent les uns après les autres, victimes d'une pendaison, d'une balle, du typhus, de la malnutrition, de la fatigue, d'une regard de travers, d'un gazage, d'une marche de la mort ?
Dans la musique, dans les épaules contre les épaules, serrés les uns contre les autres à se raconter en chansons les histoires de chacun pour ne pas les oublier, pour ne pas sombrer, pour ne pas perdre la tête et pour se souvenir. Pour rester vivant si ce n'est plus pour soi, ce sera pour d'autres.
🎵🎵
"La souffrance est notre histoire. Celle des triangles rouges, verts, jaunes, roses, noirs. Nowak, Piotr, Jacek, moi et beaucoup d'autres, on a décidé --- que nos chansons seraient un reportage poétique. L'expression peut paraître scabreuse (qu'est-ce qui ne l'est pas, ici ?), mais la poésie va à nos âmes meurtries. Cet art est une arme. Avec elle, je me sens capable de résister; même de croire à l'impossible. La souffrance est notre histoire, notre musique, la seule façon de résister..."
🎵🎵
Retour dans le monde des vivants: Comment 6 ans plus tard, Alex pourra-t-il se relever vivant alors que tant d'autres y ont péri ? En portant à l'oreille des autres, du monde, ses chants et ceux des milliers de prisonniers des différents camps qui ont trouvé dans la musique une raison de continuer à espérer et à vivre malgré tout. En perpétuant leur mémoire au-delà de leur mort. Pour que celle-ci ne soit pas inutile, pour que jamais, jamais plus, les 'mouches bleues' ne viennent se repaître de chairs mortes.
🎵🎵
Autour d'Alex, personnage réel 'fictionné', la force descriptive de la plume de Jean-Michel Riou a réussi à donner vie à tous ces anonymes malgré les scènes d'horreur et la mort omniprésente. C'est réellement impressionnant comme ils sont vivants tous ces morts en sursis, comme ils sont attachants, comme ils nous manquent quand --- quand ---
Impressionnant aussi le travail de recherche (explicité à la fin) que l'auteur a effectué à son tour pour que cette mémoire continue à vivre à travers son roman 'Les Mouches bleues'.
🎵🎵
Aleksander Tytus Kulisiewicz a travaillé sans relâche pour publier une étude monumentale sur la vie culturelle des camps, une étude abordant le rôle vital joué par la musique comme moyen de survie pour de nombreux prisonniers. Cependant, il n'avait pas achevé ce projet gigantesque au moment de sa mort en 1982. le manuscrit dactylographié presque terminé de 3000 pages, composé de textes de chansons, de notations musicales et de témoignages - le produit de vingt ans de recherches minutieuses se trouve dans les archives du musée commémoratif de l'Holocauste des États-Unis à Washington.
🎵🎵
La musique, entre Eros & Thanatos, survivre, pleurer, rire, souffrir, continuer, chanter, vivre.
La musique comme arme, la musique comme défense. La musique, indispensable --- oxygène
🎵🎵 Rentrée, 14/01/2021. A lire (!)
en libre accès sur NetGalley
Aux éditions Plon
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Les mouches bleues est un roman, mais l'histoire est vraie. Elle est celle d'Aleksander Kulisiewicz, un homme polonais, déporté au camp de Sachsenhausen, près de Berlin.


« Gardez-vous de demander du temps, avait affirmé un auteur français, appelé Mirabeau, le malheur n'en accorde jamais. Je l'avais écrit à propos des nazis qui avaient envahi la Pologne. » (p. 25) Mais ce sont deux feuillets, publiés dans un journal militant, qui ont alerté la Gestapo. le jeune homme de 21 ans avait écrit que le beurre avait plus de raison qu'Hitler et il avait signé son texte de son vrai nom. « Genug Hitler ! Hein Butter ! » (p. 42) Quatre mots : six ans en camp de la mort.


Le récit commence par le voyage en train. « Et quand tout était gut, le convoi bourré de tripes pilées par la peur s'ébranlait ». (p. 17) Pendant ce trajet de l'effroi, « une vieille chanson de Silésie racontant la tristesse d'une mère qui attendait le retour de son fils » (p. 26) s'élève dans le wagon. Elle est suivie par le chant des Tziganes. Ce moment d'union entre les déportés reste gravé en Alex.


Lors de son arrivée au camp, il ne devient plus qu'un numéro et un triangle. le sien est rouge, la couleur des opposants politiques. « A perte de vue, un alignement de baraques uniformes, une place immense où fourmillent des milliers de prisonniers dans des tenues rayées ». (p. 38) Les SS ne maltraitent pas des semblables, mais des triangles. Dès son arrivée, tous les hommes sont réunis, dans la cour d'appel, pour entendre le règlement. Ils sont forcés de regarder les démonstrations des sévices qui les guettent, ils sont obligés de garder les yeux ouverts sur les tortures infligées. « le supplice se déroule en musique, cymbales, trompettes et cuivre ; le nazi aime la fanfare, elle lui tire les larmes des yeux, gonfle son coeur de mélancolie ». (p. 37) Alex fait le vide en lui et remplace les vociférations allemandes par la chanson de Silésie.


Dès le premier jour, Alex décide de tout noter, dans sa tête, pour transmettre ce qu'il vit et ce qu'il voit. Il retient le pire et le meilleur, comme, par exemple, la main tendue de Piotr, son voisin de châlit, qui, le premier soir, lui a donné des conseils de survie. Il grave, dans son esprit, les exactions des nazis. Il se souvient des mots que son nouvel ami aimerait dire à celle qu'il aime. Il ne veut pas que leur calvaire soit oublié et il se lance dans un projet fou et extrêmement dangereux : raconter l'histoire des déportés, en musique, et réunir les prisonniers des différents blocks, la nuit, pour chanter. Il veut survivre à Hitler, afin de faire entendre La berceuse du crématoire, ce texte déchirant d'un père à son fils. Les larmes me viennent quand je pense à ce passage. Si les rassemblements sont découverts par les nazis, les supplices seront terribles. Mais c'est aussi une question de survie…


Jean-Michel Riou indique que certains personnages du roman relèvent de la fiction, mais ce qu'ils ont subi est réel. Avec énormément de respect pour tous ceux qui ont été suppliciés dans les camps, l'auteur nous plonge dans l'enfer. Il s'est inspiré[…]


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