Une minute quarante-neuf secondes c'est le temps qu'il a fallu à deux frères pour abattre dix personnes, compagnons de RISS, dessinateur à
Charlie Hebdo ce mercredi 7 janvier 2015 vers 11h30. Riss est lui grièvement blessé et il est l'un des survivants de cette tuerie.
Dans ce livre, Riss retrace les évènements de son passé, nous emmène dans cette salle de rédaction du 10 rue
Nicolas Appert à Paris où après avoir été touché par un projectile, il s'est mis en apnée pour que le tueur juste à côté de lui ne voit pas sa cage thoracique bouger. Riss crie sa souffrance d'être vivant alors que les autres sont morts. Il nous raconte sa lente reconstruction physique et morale. Il dénonce les coulisses de Charlie après la disparition de ceux qui en étaient les piliers et l'avaient nourri toutes ces années, quand certains se sont crus investis par le statut de « victimes » et ont pensé avoir leurs parts (financières) dans la continuation du journal.
Tout au long de ce livre, Riss rend hommage à ceux tombés sous la faux de l'intégrisme religieux.
Même si « l'existence est une succession de petites morts » et que « les tragédies sont comme les tempêtes à marée basse, elles dévoilent rarement des trésors, mais plus souvent des épaves », ce livre reste un hymne à la vie, à une vie qui ne sera plus jamais pareille, mais la VIE !