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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire pourrait former le scénario d'un bon polar urbain des années 70 ou 80. à la finale la bande dessinée est plutôt très cinématographique, tant dans son esprit que son traitement. Son arrière-plan cinéphile forme un cadre référentiel et esthétique original.
Dans son esprit : les passages dans des résidences pavillonnaires en périphérie de Paris, avec garage, mur d'enceinte, évoquent des polars inter-urbains à la Melville, le cambriolage du début pourrait faire penser au Cercle rouge, ou pourquoi pas, La Bonne Année de Lelouch. Dans une veine plus de cinéma fantastique, on pourrait penser à l'homme invisible, au passe-muraille... Enfin, il y a cette pincée de Lynch caractéristique de Blutch au moins depuis Vitesse Moderne (et c'est évidemment réducteur : la BD fait du "Blutch" avant de faire du Lynch). J'entends par là : l'angoisse qui affleure dans des images fortes et à la fois contenues... le sentiment que ça "pourrait être pire", mais que l'auteur fait le "cut" juste avant ce "pire", pour rester dans le cadre d'une BD tout public. Aussi, une manière de ne pas expliquer les tenants de certaines situations, mais plutôt de nous les faire avaler comme des parenthèses d'irrationalité, une sidération - pourtant calibrée - devant l'étrangeté, ouvrant d'autres niveaux d'appréciation du récit. Une sorte d'aperçu en pointillés de ce qui l'habite souterrainement. Il en résulte une fascination qui me la fait relire, intrigué et en recherche de quelque chose, sentant comme un mystère sous l'écorce de ses images.
En terme de traitement : un séquençage en montage parallèle; à l'action principale se mêle les actions d'autres protagonistes dans une répartition par ligne ou partie de page, avec des ambiances lumière spécifiques et mutuellement contrastée.
En première lecture je me suis senti un peu perdu pour ce qui est des rôles de certains personnages, leurs motivations, mais peu importe, le plaisir est d'abord ailleurs, à la manière d'un film consciemment confus comme par exemple le grand sommeil de Hawks. On déguste les scènes, les saillies des personnages, on apprécie les idées graphiques - qui seraient chez un réalisateur des idées de mise en scène?
J'ai justement le sentiment d'une BD "mise en scène": Blutch adapte une histoire de son frère sans en changer un mot. Il interprète visuellement la composition d'un autre.
La coloration est d'une relative épure, parfois très stylisée, dans des saturations de bleu ou de rose assumées. Niveau dessins, j'apprécie les traits des visages pour leurs plis et contours, aux noirs profonds, et les "yeux", très expressifs même quand réduits à deux points.
Une fiction qui se présente aussi comme telle, "fiction", récit original et captivant, en forme d'hommage respectueux aux héros de nos jeunes années, ceux de nos longs après-midis fourrés aux rayons BDs des bibliothèques.
J'apprécie les bons mots un peu forcés que Robber met dans la bouche des protagonistes : encore une fois on pense à un cinéma de texte écrit, dans la lignée de Melville, ou peut-être davantage sur ce point, les polars de Lelouch. Un sympathique hommage au polar à la française.
Une BD qui laisse en mémoire plusieurs images fortes, par exemple celle d'un petit chien blanc, ou d'un robot tout-puissant qui perd le contrôle...
Il faut le dire, je tiens Blutch pour un auteur majeur de la BD depuis 30 ans, et ce petit billet ne saurait lui rendre justice, il faut lire toute son oeuvre si on est amateur de son univers et de son style, à commencer par "Vitesse Moderne", "Mitchum", "Pour en finir avec la cinéma". Un auteur qui reste encore très confidentiel compte tenu de son importance. Son univers et son trait graphique sont sans doute déconcertants pour un grand nombre, y compris lorsqu'il rentre dans une forme plus classique, en plus en adaptant une série populaire comme c'est le cas ici. C'est mille fois compréhensible. Mais si on se découvre une sensibilité proche, il faut courir le lire.
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C'est dans les vieux pots que l'on fait les bonnes soupes, dicton non cité dans " Mais où est donc Kiki?" qui en contient pourtant beaucoup, signe de son ancrage dans une période passée où l'on utilisait encore ces vieilles formules. En une seule phrase, voilà cette nouveauté BD fossilisée dans un ancien temps que les moins de vingt ans..etc...etc... Faut dire que les héros Tif et Tondu, sont nés en 1938 avec les premiers numéros de Spirou, et bon an, mal an, ont toujours eu droit à des aventures, avec différents auteurs, sans jamais rencontrer un énorme succès. Leur longévité étonne un peu mais c'est peut être grâce au personnage de Choc, ennemi insaisissable ( et repris dans les années 2000 pour continuer en solo, à répandre son esprit du mal) que la série a perduré. En veilleuse depuis plus d'une vingtaine d'années, voici que deux auteurs de talents font reprendre du service reprendre à Tif ( le chauve) et Tondu ( le barbu/chevelu) et les plongent dans une aventure tout public qui reprend les codes policier/fantastique qui font le charme de cet univers.
Avec un graphisme au trait gras, donnant aux années 80 dans lesquelles se déroule cette aventure un aspect plutôt sale, l'histoire fonce à cent à l'heure. du rythme, de l'énergie, des rebondissements, quelques facilités scénaristiques, l'ensemble se lit sans déplaisir. le dépoussiérage est parfait même si l'histoire évite soigneusement de donner un éclairage sur la vie de ces deux célibataires, préférant rester dans un flou artistique quand à leur vie intime. La version XXI ème siècle garde ainsi cet esprit boy-scout, choisissant de leur offrir une relation comme les deux héros de la série "Amicalement vôtre" ( hommage?), mélange d'humour et de réparties aux mots châtiés. Cette nouvelle aventure est vraiment tout public mais de là à ce que Tif et Tondu connaissent soudain un succès qu'ils n'ont jamais eu, pourquoi pas ? le plaisir que les deux compères ont pris à remettre au goût du jour ces deux héros est palpable. le dessin de Blutch, nerveux et expressif, correspond parfaitement à cet univers et accompagne parfaitement un scénario rocambolesque à souhait. Alors ? 2020, l'année de la consécration pour Tif et Tondu ? C'est tout le mal qu'on leur souhaite, surtout si cela doit être le début d'une nouvelle série.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Il m'a fallu du temps pour ouvrir cet album… On s'attaque au mythe, j'ai connu mes premiers pas de lecteur de BD avec Tif et Tondu il y a longtemps maintenant… Et j'avais si peur d'être déçu.
Je ne suis pas déçu… sans être complètement emballé non plus.
J'ai retrouvé mes deux héros avec plaisir, l'histoire est rythmée, le dessin rend bien l'ambiance des années 80 tout en gardant le charme des histoires de Tif et Tondu : des personnages secondaires aux gueules d'enfer, des jeux de mots en veux tu en voilà (trop parfois), de l'humour potache, un soupçon de surréalisme et de fantastique (cape d'invisibilité et robot tueur)… Tout ça fonctionne plutôt bien et je reconnais que Blutch et son frère ont fait du bon boulot. Mais le scénario tombe un peu à plat… La fin est rapide et ouvre des perspectives pour un autre album mais on manque un peu d'explications sur un personnage clé… je n'en dis pas plus. A confirmer donc !
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De mémoire les aventures de Tif et Tondu flirtaient parfois avec le surnaturel, étaient légérement ennuyeuses avec des personnages trés caricaturaux et (oui c'est un peu ambigue) et transparents...
Ici ce sont des aventures trépidantes et amusantes qui mélent des méchants sinon sympathiques du moins humains (le vieil escroc et sa fille). le seul bémol est l'enlévement de Kiki qui est un peu comme une aventure paralléle moins bien menée - il me semble - que l'histoire principale. Les personnages de Tif et Tondu restent légers à la limite du réalisme (tout comme Kiki).
Dessin dynamique et trépidant. Des décors soignés.
Scénario plein de malice, à lire.
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Avec cette bd, « Mais où est Kiki, », je me suis replongée dans les années 80. Par les dessins en premier de Blutch qui a su recréer l'ambiance de ces années là. Par le scénario de Robber avec ses personnages atypiques et bien caractéristiques toujours de ces années là. Ma lecture m'a fait penser à mes années de petite fille car mon grand frère lisait ce style de bd. C'est un peu un retour en enfance avec « Mais où est Kiki? »

Avec Tif et Tondu, c'est vivre des aventures mouvementées! Ils sont toujours en action. Ils se mettent dans des histoires pas croyables. Ils passent outre la police. Les répliques entre les deux personnages fusent. L'histoire va de rebondissement en rebondissement, d'intrigue à une autre, de résolution d'une affaire à la résolution d'une autre. C'est un rythme énergique pour des personnages actifs dans tous les domaines! Robber a su créer des histoires dans une histoire, de donner un rythme effréné, de parler de cape d'invisibilité, de vols de tableaux, de courses poursuite… C'est savamment orchestré par Robber, et savamment orchestré par Blutch dans le graphisme. En effet, Blutch a suivi parfaitement le rythme de Robber dans ses coups de crayon. le dessin est précis, net. Il fait dans le détail. Tous les dessins sont à étudier tellement Blutch a su les rendre « vivants ». Robber et Blutch sont un super duo qui fonctionne aussi bien que le duo Tif et Tondu!!

« Mais où est Kiki? » est une enquête où l'ennui n'a pas sa place. C'est une enquête qui nous replonge en enfance. C'est une enquête prenante, palpitante et où l'humour a une jolie place!
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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