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Citations sur Tarte aux pêches tibétaine (21)

En France, on dit que le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier. Moi je dis qu’il vaut sûrement mieux imaginer le paradis qu’y aller vraiment.
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A ces moments-là, je n’avais qu’une envie : devenir rapidement assez vieux pour boire de la bière, aller danser, me faire tatouer, fumer le cigare, rouler en moto, et avoir une trainée à mon bras moi aussi. Plus tard, j’ai pu accomplir toutes ces choses, et aucune de m’a déçu. The Bark m’a appris qu’on ne juge pas le fruit (défendu) à son écorce, mais en le croquant.
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Par exemple, peu après la publication de mon troisième roman, je reçu une lettre d’une jeune femme, une inconnue, qui disait, entre autres choses : « Vos livres me font rire, ils me font réfléchir, ils m’émoustillent, et ils me font prendre conscience de toutes les sources d’émerveillement que renferme le monde. » Je n’ai jamais oublié ce témoignage parce que cette personne a mis en plein dans le mille : même si ce n’est pas présent à mon esprit pendant l’acte d’écriture, ce sont là précisément les réactions que je souhaite provoquer par l’intermédiaire de mes livres.
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- Et ton papa, il fait quoi, mon petit garçon ?

Sans réfléchir une seule seconde et sans la moindre hésitation, Fleet répondit :

- Mon papa, c'est un magicien maboul.

Quoi ??? Ouaaaah ! J'ignorais totalement que Fleetwood connaissait les mots "magicien" ou "maboul", et encore plus qu'il était capable de les juxtaposer dans une phrase cohérente. Ainsi que je l'ai dit, il n'avait que trois ans. (...) Inutile de dire, j'imagine, que je pris cela comme le plus grand des compliments, à l'époque et encore aujourd'hui, et si l'épitaphe "Magicien Maboul" devait être gravée sur ma pierre tombale, je sais que je reposerais en paix.
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Ce fut au tour de l'éditeur de masquer sa déception. Combien d'écrivaillons rêveurs devait-il écouter, dans une semaine normale, lui raconter un roman qu'ils ne pourraient jamais mener à bien faute de force morale et, surtout, de talent. Toutefois, Nichols était un vrai gentleman, d'une politesse scrupuleuse, alors il étira une fine pellicule d'intérêt sur son désappointement et son ennui, et me demanda (sans bâiller) quel serait le sujet de mon livre.

Je n'hésitai pas une seconde. Je lui déballai tout.

- Il est question du corps momifié de Jésus-Christ, dérobé par un type qui a découvert sa cachette secrète, dans les catacombes sous le Vatican ; et cette momie réapparaît plus tard dans un zoo de bord de route, quelque part dans le Pacifique Nord-Ouest.

Les paupières de Luther Nichols se relevèrent avec une vigueur presque audible. Son nez frémit, un peu comme le museau d'un coyote qui vient de sentir la trace d'un lapin. Son dos se raidit. Il repoussa sa tasse de café.

- Dites-m'en plus, me fit-il, visiblement intéressé, cette fois.

Petit problème : je n'en savais pas plus.
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De toute évidence, j'avais eu une révélation: la compréhension inconsciente qu'en matière de choses géniales, l'être humain n'a jamais rien inventé de mieux que le livre. J'en suis encore convaincu aujourd'hui. Pour citer un autre peintre célèbre, Robert Motherwell, cette fois: "Les plus beaux jouets sont en papier."
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Il y avait autrefois un practice et un terrain de putting dans Elliott Way, signalés par un panneau en hauteur représentant une énorme balle de golf. Cette balle peinte était entourée d'un néon blanc en trois dimensions. Tandis que j'avançais à la vitesse d'un escargot, plissant les yeux pour essayer de percer un rideau agité de flocons tourbillonnants et virevoltants, apparut soudain dans ce vortex immaculé un cercle blanc et luisant. Une graine, une cellule, une tête, un halo, un tondo, une auréole, un orifice corporel, une roue zodiacale, le soleil, la terre, la lune, l’œil, et l’œuf ; le cycle ininterrompu de la vie, la continuité de la conscience, la mystérieuse fleur argentée de l'âme : cette balle de golf en néon était toutes ces choses et aucune à la fois ; et alors que je regardais cet objet, suspendu et rayonnant dans le champ d'énergie de ces flocons étincelants, blanc sur blanc, subitement, je compris tout.

Tout ! Je vis comment l'univers fonctionnait, comment il était assemblé - à tous les niveaux, macrocosmique et microcosmique. Le temps que cela dura - et ce fut terminé, je crois, en une dizaine de secondes (dans cet état, le temps était élastique/géologique) -, je fus le témoin de l'unité indissoluble de la réalité, une gestalt que normalement notre esprit simiesque découpe en fragments bien commodes. Les fers rigides qui nous enchaînent à des mentalités simplistes, à des rationalisations absurdes, à des idéologies autodestructrices, des conceptions du monde sources de discorde, étaient rompus et j'étais un esprit libre dans l'unité de tout le bazar, et je voyais le monde - matériel et immatériel - comme le miracle global qu'il est : attention, non pas une masse informe, continue et indifférenciée, mais plutôt une immense toile d'araignée tourbillonnante dont les fils interconnectés sont parsemés de spots lumineux palpitants que l'on pourrait tout aussi bien prendre pour des notes de musique.
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Superficiellement au moins, ces deux mondes ne semblaient pas avoir grand-chose en commun, et d'ailleurs, ils ne devaient jamais réellement fusionner, mais à un niveau plus profond, tous deux, la peinture moderne et les sacrements psychédéliques, offraient à l'humanité une nouvelle vision, une définition élargie et plus pénétrante de la réalité, une conscience ravivée et intensément sensuelle de ce que signifie être un mammifère cognitif sur une minuscule planète qui tourne de façon précaire dans les remous d'un univers infini, une espèce perpétuellement en danger, gardée en vie - et parfois rendue complètement folle - par sa capacité à aimer.
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C'était cela sa vocation, j'imagine. Distributeur hypersensible de sutras, versificateur védique, Wurlitzer de chair hurlante enivré de sphères sacrées, Ginsberg - invoquant l'éternel dans l'éphémère ; célébrant de tout cœur le paradoxe et la confusion qu'il voyait comme les fluides dans lesquels la condition humaine reste en suspension (épurant par là même nos vils mécontentements afin de les transformer en une chimie plus lumineuse d'acceptation, de compassion, de loufoquerie et de chagrin) - possédait cette capacité de jeter un filet d'enchantement sur presque tout dans la vie, depuis la fleur de tournesol poussiéreuse et fanée jusqu'à une arrestation potentielle par la police des mœurs.
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Sous l'influence du LSD, en cette journée ensoleillée de juillet, ma terreur de l'éternel disparut enfin. Plongé dans un état dans lequel le temps pour moi s'écoulait dans plus d'une direction ou ne s'écoulait pas du tout, je fus frappé par la prise de conscience que dans l'éternité, il n'y a pas de temps : ce n'est pas une question de durée perpétuelle, le temps n'existe tout simplement pas, il n'y a jamais eu de temps pour commencer (alors, bien sûr, des concepts tels que "jamais" et "commencer", et des verbes au passé comme "il n'y a eu" n'ont pas de sens dans le contexte de l'éternité, où c'est toujours le présent). Pour le zen, il est essentiel de vivre dans l'instant présent. Sous acide, j'ai eu la preuve que l'instant présent et l'éternité ne sont qu'une seule et même chose, qu'un endroit tel que le paradis existe ou non.
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