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EAN : 9782351785249
160 pages
Gallmeister (30/11/-1)
3.55/5   98 notes
Résumé :
À la veille de ses 6 ans, Gracie s'interroge. Quel est ce mystérieux liquide que les adultes ingurgitent avec une telle satisfaction ? Si son père élude ses questions sur la bière, l'Oncle Moe s'avère plus loquace. Il propose même à sa nièce de l'emmener visiter la Brasserie Redhook. Mais quand elle apprend que la visite n'aura pas lieu, Gracie a un accès de colère et engloutit une canette trouvée dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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C'est bien un livre pour enfants que nous propose Tom Robbins, « l'auteur le plus dangereux du monde ».
Gracie n'a pas encore six ans lorsqu'elle se pose les premières questions existentielles que peuvent se poser n'importe quel enfant normalement constitué : « qu'est-ce que cette boisson que l'on nomme bière, qui a la couleur du pipi et que les adultes adorent ? ». Heureusement qu'oncle Moe, le philosophe et la fée de la bière sont là pour enseigner à cette petite fille tout le processus d'élaboration de la boisson maltée et bien d'autres choses encore s'y rapportant.
Le texte de Tom Robbins est une fois de plus un pur moment de bonheur à lire. Citons pour l'exemple et la postérité : « Je dois ajouter que seules les fleurs femelles servent à faire de la bière, ce qui explique peut-être pourquoi les hommes aiment tant ça. C'est l'instinct de l'accouplement. » Ou encore : « Madeline a une façon d'embrasser qui ferait pousser une crête d'Iroquois sur le crâne d'un chauve. » (Y a-t-il une Madeline dans la salle ?) Ou ensuite : « C'est avec la liberté individuelle, pas avec les billets de cent dollars, qu'on allume le cigare de l'âme, j'espère qu'ils t'apprennent ça au jardin d'enfants. » ou pour finir : « Glou-glou-glou. C'était si amer qu'il sentit des poils de moufette lui pousser sur les amygdales. »
C'est une fois de plus une joie indicible de lire ce nouvel opus de Tom Robbins, histoire que je recommande de consommer sans aucune modération, bien évidemment. A vous donner envie d'avoir des gosses, rien que pour pouvoir leur offrir ce merveilleux conte moderne. (On ne va pas exagérer non plus, car avec les gosses il y a l'éternité d'emmerdements de comprise).
Traduction magistrale de François Happe
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Petit roman sympathique, qui raconte la rencontre d'une petite fille de six ans, Gracie, avec la fée de la bière. S'ensuivra un voyage instructif pour tous - on y explique réellement comment est fabriquée la bière -, et notamment pour Gracie.

J'ai eu un petit mal à accrocher au tout début, la narration reprenant un grand code des histoires pour enfants : le narrateur s'adresse directement et régulièrement à son hypothétique lecteur, censé avoir l'âge de Gracie ou un peu plus. On vous parle par exemple de votre grand-père qui est peut-être en train de vous lire l'histoire, ou qui, éventuellement, est allé prendre une pause en s'en jetant une dans le gosier. Or, le public visé n'a pas l'âge de Gracie, évidemment. Comme je préfère a priori lire de véritables livres pour enfants, je n'étais pas très enthousiaste par la forme que le roman prenait d'emblée. Mais Tom Robbins rend tout ça très léger, et c'est l'occasion de se pencher sur une période de notre vie où pas mal de choses nous semblaient fort curieuses et suscitaient moult questions de notre part. Des questions auxquelles les adultes n'aimaient souvent pas répondre.

La curiosité, c'est le sujet du roman encore davantage que la bière, c'est ce qui amène Gracie à adopter un comportement que la plupart des adultes jugent inconvenant, posant des question déplacées - il est tellement évident qu'un enfant doit rester à sa place et ne doit pas s'intéresser à la bière, et encore moins poser des questions incessantes auxquelles on ne sait pas répondre, hein ! Eh bien la curiosité inassouvie de Gracie - mais aussi le mal-être qu'elle ressent parce que son oncle adoré lui a fait faux bond et est parti vivre au Costa Rica, que ses parents s'entendent mal et qu'elle a la sensation que tout va mal pour elle -, c'est ce qui la pousse à boire de la bière en cachette, à être soûle, à vomir sur le tapis... et à partir pour un voyage initiatique avec la fée de la bière.

Le ton de Tom Robbins est humoristique sans être lourd. Gracie se conduit comme une enfant, et pas comme une mini-adulte qui s'exprime avec une grammaire et un vocabulaire parfaits - ce qui est la plaie de certains romans jeunesse -, elle ne comprend pas tout ce que disent les adultes autour d'elle - d'où certaines confusions, comme croire que son oncle a amené un chiot avec lui lorsqu'il parle de "reprendre du poil de la bête" ; lorsqu'on la fée l'interroge sur le lieu où elles sont arrivées (une brasserie), elle répond "au Costa-Rica", lorsqu'on lui demande ce qu'il peut bien y avoir dans les sacs d'orge, elle répond "des petits chats"... Bref, c'est une enfant en chair et en os, qui n'est pas là pour nous faire l'éloge de la bière avec Tom Robbins, ni condamner la consommation d'alcool. Plutôt qu'une ode à la bière, je dirais que c'en est une à la curiosité et à la fantaisie, à la mesure et au lâcher-prise. Un roman léger, sympathique, et - pour le coup, le terme convient parfaitement - cool.
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Je voulais une lecture facile, légère et divertissante. Je me suis dit que ce « B. comme bière » devait correspondre à cette description. Et en effet, le roman de Tom Robbins est tout cela. Facile à lire, ça glisse tout seul. Acidulé tout en étant pas trop corsé. Frais et pétillant comme une bulle de… bière.

La jeune Gracie, à peu près 6 ans, se pose des questions sur la bière. Il faut dire qu'il y a de quoi se poser des questions pour une gamine qui voit son oncle adoré et pas mal d'adultes se délecter de ce breuvage. La fée de la bière va faire irruption dans sa vie et lui apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur la bière, son histoire, sa fabrication, ses effets.

Avec ses allures de conte décalé, « B. comme bière » est un véritable régal. le récit est à la fois instructif et très ludique. S'il a bien une dimension pédagogique, le roman de Tom Robbins n'oublie pas d'être un roman. En premier lieu grâce à des personnages très attachants. Gracie est une adorable petite fille espiègle et futée tout en ayant l'innocence d'une gamine de son âge. Je rêve maintenant de rencontrer la fée de la bière. Car malheureusement elle ne m'est jamais apparue, ou bien je n'y ai pas prêté attention. La prochaine fois que je me boirai une de mes trappistes préférées je regarderai bien autour de moi pour ne pas la louper et lui faire un petit coucou. Quant à Moe, c'est un peu l'oncle qu'on aurait tous aimé avoir. Complètement loufoque, original, excentrique, c'est le genre d'adulte qui s'adresse aux enfants sans les prendre pour des cons. Outre les personnages, l'autre réussite du bouquin réside dans le style de Robbins. Ce type a un sens de la formule absolument réjouissant. On sourit et on rit souvent à la lecture de « B. comme bière ». Au passage, il faut souligner le boulot de traduction de François Happe qui est très bon.

J'ai adoré ma lecture de « B. comme bière ». C'est un roman rafraîchissant, énergisant, drôle, bref un vrai feel-good book. Je suis ravie que le roman culte de l'auteur, « même les cow-girls ont du vague à l'âme », soit déjà dans ma PAL. Et si ce livre est du même tonneau, il m'en faudra d'autres.
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La bière et l'ivresse racontée aux enfants (1).

Gracie, l'héroïne, est une petite fille de presque six ans. Un jour, son oncle Moe lui promet de lui faire visiter une brasserie… promesse qu'il ne tiendra jamais. Heureusement, la fée de la bière va venir à son secours.
B comme bière est écrit avec un style de roman jeunesse, féérique, avec une petite fille espiègle et curieuse confrontée au monde des adultes, avec une part éducative dans le récit : un roman pour enfant pour nous parler de la bière ! Amis du politiquement correct, vous pouvez aller vous coucher, on vous rappellera quand ça sera fini. Évidemment, c'est drôle et subversif, le ton décalé est un régal, l'histoire égratigne au passage la société américaine, le monde des adultes et ses nombreux mensonges. B comme bière est un petit bijou d'humour, de cynisme, et de légèreté, à savourer de la première à la dernière gorgée, sans modération… et j'ai même appris des trucs.

(1) Pas forcément pour les enfants, faut pas croire toutes les conneries que j'écris.
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Soyez les bienvenus dans un conte moderne. Un conte dans lequel une bonne fée fait son apparition pour apporter non du bonheur, mais une connaissance précoce de la vie à une petite fille qui, ma foi, avait déjà compris que la vie, ce n'était pas du gâteau.
Gracie a six ans, une famille qui semble aisé, un oncle Moe un peu rêveur et poète, et beaucoup d'interrogation. Fait-elle beaucoup de bétises ? Oui et non. Elle n'aurait sans doute pas dû goûter de la bière, elle n'aurait pas dû non plus être autant livrée à elle-même, entre un père plus occupé avec sa secrétaire qu'avec sa famille, et un oncle qui suit son coeur plutôt que de tenir ses promesses. Note : ne comptez pas sur Tom Robbins pour nous servir une version bien policée de la famille américaine.
Il ne nous sert pas non plus une apologie de la boisson, ni une mise en garde guindée. Un état des lieux, plutôt, et même si, parfois, la prise de boisson peut être positive, la fée de la Bière, qui conte au passage tous les origines possibles et imaginables de cette boisson, n'est pas tendre avec ceux qui la boivent pour se donner du (faux) courage. Quant au narrateur, il est tout simplement délicieux tant il est grinçant.
B comme Bière est à lire pour tous ceux qui veulent découvrir cet auteur délirant qu'est Tom Robbins.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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critiques presse (3)
Elbakin.net
25 janvier 2013
Quelque part entre la fable, le conte et l’essai, le roman de Tom Robbins a toutes les caractéristiques d’une bonne bière : c’est rafraîchissant, pétillant, savoureux, avec ce petit goût de « trop peu » qui en appelle un second.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Lexpress
29 novembre 2012
Une sorte de délicieux Peter Pan à 8,6 degrés.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
07 novembre 2012
Le mauvais esprit de Tom Robbins a encore frappé, dans ce conte pour adultes où le bonheur n'existe pas. Ni dans la bière, ni dans la vie, ni même dans l'ivresse. Reste la farce et l'humour potache.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Est-ce que tu peux deviner où nous sommes ? demanda la Fée de la Bière.
Gracie jeta un coup d’œil dans le bâtiment, laissant ses yeux s'adapter à la lumière artificielle. Pour elle, l'endroit ressemblait à une bête usine. Finalement, juste comme ça, elle s'écria :
- Costa Rica ! tout en sachant parfaitement que ce n'était pas ça.
- Remarque cet énorme tas de sacs là-bas, sur ce plateau en bois. Que crois-tu qu'il y ait dans ces sacs ?
- Euh, de la farine.
- Non.
- Du sucre.
- Pas exactement.
- Du ciment.
- Essaie encore.
- Des petits chats.
- Des PETITS CHATS ? Mais qu'est-ce qui se passe par la tête, ma petite fille ? Réfléchis. Où étions-nous il y a un instant ?
- En Égypte.
- Oh, pour l'amour de Dieu ! Écoute, je suis la Fée de la Bière et je peux tolérer pas mal de loufoquerie - si je n'avais pas à m'occuper d'affaires loufoques, je n'aurais presque rien à faire - mais tu t'es débrouillée pour que ta petite personne se trouve impliquée dans cette histoire de bière et je m'efforce sincèrement de t'enseigner certaines choses sur la substance à laquelle nous nous intéressons. Alors, je t'ai promis de ne pas te donner un coup de pied dans le derrière, mais si tu...
- Oh, je me souviens maintenant ! Gracie lui adressa son sourire le plus radieux. On était dans une ferme qui cultive de l'orge.
- Hé hé ! Un champ d'orge. Félicitations. (Si vous n'avez jamais envisagé que les fées puissent être sarcastiques, réfléchissez-y à nouveau.)
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Mme Perkel prit la direction de la cuisine.
- J'ai du travail, Moe. Tu voudras bien m'excuser.
- Grands dieux ! Je m'en voudrais d'empêcher un citoyen d'accomplir sa noble tâche, dit-il. Mais avant que tu ne plonges dans tes labeurs domestiques, je te demanderais de bien vouloir me fournir de quoi m'aider à reprendre du poil de la bête.
L'espace d'un moment, le cœur de Gracie se mit à battre la chamade. Quelque part en elle, un couinement commença à défaire sa ceinture de sécurité. Y avait-il - était-il possible qu'il y ait - un petit CHIOT dans cette maison ? Après tout, son anniversaire approchait et elle avait demandé un...
Mais non, ce n'était pas ça ; sa mère revint avec une bouteille de Budweiser glacée qu'elle tendit d'un geste brusque à l'Oncle Moe reconnaissant qui, remarquant la confusion de Gracie, lui expliqua alors que "reprendre du poil de la bête" était une expression familière qu'il avait utilisée en pensant à cette pratique qui consiste à boire dans la matinée, et dans un but thérapeutique, un peu de la boisson que l'on a bue en trop grande quantité la veille au soir [...].
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— Est-ce que tu sais, demanda-t-il, qu’il y a plus de pédicures aux États-Unis d’Amérique que dans tous les autres pays du monde réunis ? C’est vrai. Et mon pédicure dit que cela s’explique par le fait que les Américains serrent trop les lacets de leurs chaussures. C’est exact. Nous serrons tellement les lacets de nos chaussures que nous finissons par abîmer nos pieds.
“Bon, et qu’est-ce que ça t’apprend sur la personnalité profonde de notre nation ? Hein ? N’y aurait-il pas là un signe que les Américains craignent le relâchement ? Un besoin maladif – et sans espoir, bien sûr, ha ha – de sécurité ? De stabilité ? Cela ne peut-il pas expliquer en partie cette inquiétante tendance qu’ont certains de nos concitoyens à se serrer les uns contre les autres sur les parkings des supermarchés ?
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_Moi je danse en basket, dit Gracie spontanément.
_Bon. Mais le sujet, c'est pas les baskets, dis moi ?
_Non, parce que, parfois, je danse pieds nus.
_Est-ce que tu danses parce que tu es joyeuse et que la tête te tourne ?
_Je ne sais pas. Je pense que oui. Mon oncle Moe dis que quand je danse, je ressemble à un singe en extase.
_T'es pas la seule, ma petite... t'es pas la seule.
Quand les gens civilisés dansent, ils rétablissent un lien avec leur vieille nature animale. Ça leur rappelle qu'ils ne sont pas des pions mécaniques sur un échiquier, ni des arbres enracinés dans le sol, mais des vagues de chaire coulant librement et aux possibilités immenses.
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De nos jours, pour le meilleur ou pour le pire, des tas d'enfants ont leur propre téléphone portable. Est-ce que vous en avez un, vous ? Et si c'est le cas, est-ce que c'est un de ses super téléphones, un de ces appareils de génie qui vous permettent non seulement d'avoir des conversations téléphoniques traditionnelles, mais aussi d'envoyer des messages écrits, de prendre des photos, de lire les e-mails, d'écouter de la musique, de regarder des films, qui vous disent l'heure, vous protègent des vampires, vous essuient le derrière et regonflent les pneus de votre vélo ?
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