Un monument, un ovni qui surpasse le caractère de la littérature conventionnelle par ses excès. Évadé de prison, vous débarquez à Bombay. Sitôt les premières pages, vous quittez vos vêtements de touriste pour entrer en Inde, comme résident. Dans les rues, vous êtes assailli par les odeurs, les couleurs. Chez Léopold, vous faites connaissance des personnages hauts en couleur comme Didier. Vous tombez amoureux de la mystérieuse Karla. Vous adoptez Prabaker, votre guide qui devient votre ami, au point de vous emmener vivre 6 mois dans son village. Au retour, attaqué et dépouillé, contraint de vous réfugier dans un bidonville, vous y devenez un héros en improvisant un dispensaire. Vous y trouvez un sens à votre vie. Vous côtoyez les lépreux, embrassez un ours danseur. Vous faites face à une épidémie de choléra. Champion de Karaté, vous êtes sans cesse amené à vous bagarrer pour sauver votre vie. Vous rendez de petits services aux touristes pour gagner un peu d'argent, changer leurs dollars, leur trouver de la drogue. Vous frottant à la mafia de Bombay, vous rencontrez Khaderbhai, le parrain philosophe. Il vous adopte et devient comme votre père. Manipulé à votre insu, vous connaissez la prison où vous subissez des tortures d'une violence invraisemblable, battu toute une journée par les gardiens. Libéré par la maffia, vous devenez un des leurs, trafiquant d'or et de passeports. Mais restez enfermé dans vos contradictions et votre solitude. Retombant dans l'héroïne, vous en êtes très durement sevré. Votre mentor vous emmène comme soldat en Afghanistan. Vous connaissez la trahison et l'amitié, mais vos amis meurent l'un après l'autre. -- À mon avis, beaucoup de gras autour de la chair : les longs passages sur le sens de la vie alourdissent le récit. Ce texte aurait pu être largement amputé tant il déploie de descriptions, longues, longues. On se demande où s'arrête la réalité et où commence la fiction. Mais c'est aussi un fabuleux roman initiatique qui parle d'amour et d'aventures. L'auteur à perdu deux fois son manuscrit, détruit par ses gardiens de prison et, tel
Malcolm Lowry, a dû tout réécrire. Prévoyez du temps car sur la liseuse il fait 1350 pages.