La Trilogie martienne : Mars la Rouge - Mars la Verte - Mars la Bleue

Un livre acheté il y a dix ans, entamé à trois reprises et abandonné à chaque fois : cette fois-ci fut la bonne, j'ai trouvé le courage d'aller jusqu'au bout...du premier livre ! (on verra plus tard pour les suites...)

En résumé, une idée globale très sympa, intéressante et prometteuse : la terraformation de Mars, avec des scènes monumentales qui resteront dans la mémoire de l'amateur de SF. Mais, paradoxalement, le fond comme la forme laissent franchement à désirer !

Sur la forme d'abord : une écriture lourde qui endort son lecteur, avec des descriptions de rochers rouilleux et de sable rouge à n'en plus finir; des dizaines de pages d'explications pseudo-sociologiques comportementalistes probablement tirées d'une revue de psycho; des personnages qui peuvent changer complétement de comportement en trois pages de texte; un découpage sans chapitre qui alourdit encore plus le texte...bref, on lutte pour avancer.
Sur le fond enfin : un maelström de personnages sans héros dans une vision très pessimiste de l'humanité, où chacun cache en lui (selon l'auteur) un menteur hypocrite manipulateur; une critique virulente du capitalisme qui, en plus d'être outrancière, n'avait rien à faire ici; un prosélytisme islamique lourdingue dont on ne comprend pas bien s'il s'agit d'un second degré ironique ou bien si l'auteur venait de se convertir juste avant d'écrire ce bouquin, etc, etc...
Je vous laisse le plaisir de découvrir tous les stéréotypes très fin-XXe siècle qui se cachent dans ce roman censé se passer dans le futur (par ex: tous les suisses sont neutres, tous les arabes sont des nomades, les asiatiques s'habillent en costume de sumo (!) ou sont des yakuzas...)

Reste malgré tout une grande et belle histoire qui s'étale sur plusieurs dizaines d'années, et qui aurait été un chef-d'oeuvre du genre...avec 200 pages de moins.
Je reviendrais ici l'année prochaine pour la critique de Mars la Verte (oui, pas deux livres comme ça la même année, faut pas déconner...).
Bref, un roman digne un repas de réveillon : c'est beau, c'est grand, mais c'est dur à digérer...