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Citations sur Les Martiens (7)

La surface gelée du lac brillait comme un œil noir sous leurs pieds.
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Quand la nuit s'éternise, il devient difficile de se dire que ce n'est pas pour toujours.
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Ces vents catabatiques qui descendent de la calotte polaire... rien ne peut les arrêter. Ils sont plus froids que la mort.
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Quelqu’un écarte le rabat de la tente, et Dougal entre, précédé par un nuage de neige. Il les salue avec un grand sourire. Le silence semble exiger un commentaire. Un « C’est plutôt ravigotant, dehors », pour dire quelque chose, et il cherche une théière. Le premier moment de gêne passé, il parle du temps sur un ton léger avec Arthur. Le thé fini, il repart. Il a hâte de remonter un chargement au camp d’en haut. Un rapide sourire, et il ressort de la tente. Roger se dit qu’il y a deux sortes de grimpeurs dans cette expédition (encore une dualité) : ceux qui subissent le mauvais temps, les accidents, les embûches de la paroi, bref, tous les aspects pénibles de l’escalade, et ceux qui, d’une façon particulière, viscérale, raffolent de tous ces problèmes. Dans le premier groupe, il y a Eileen, qui a la responsabilité écrasante de la réussite de l’expédition, Marie, qui n’a qu’une hâte : arriver au sommet, et Hans et Stephan, qui ont moins d’expérience et aimeraient autant faire tout ça par beau temps, en évitant les traquenards. Ce sont des gens solides, résolus, qui ignorent le doute ; ils encaissent.
Et puis, de l’autre côté, il y a Dougal et Arthur. Il est clair que ces deux-là s’amusent, et plus ça va mal, plus ils ont l’air de se régaler. Des pervers, se dit Roger. Dougal, le réticent, le solitaire, sautant avec une jubilation silencieuse sur toutes les occasions possibles de braver la tourmente et de grimper…
– En tout cas, il donne l’impression d’en profiter, dit-il tout haut.
– Sacré Dougal ! s’esclaffe Arthur. Un vrai rosbif. Ces alpinistes sont partout pareils. Quand je pense que je suis venu sur Mars pour rencontrer le même genre de gars que sur le Ben Nevis… Enfin, ça n’a rien d’étonnant, au fond, avec cette nouvelle école écossaise et tout ça…
C’est vrai. Depuis le tout début de la colonisation, les alpinistes anglais viennent sur Mars en quête de nouveaux sommets à vaincre, et nombre d’entre eux restent sur la planète.
– Je vais vous dire, poursuit Arthur, ces types ne sont jamais plus heureux que par des vents à décorner tous les bœufs, et quand ça tombe à seaux. Et pas de la neige, de la grêle ! C’est ça qu’ils aiment : de la pluie verglaçante ou de la neige fondue. Là, ils prennent leur pied. Et vous savez pourquoi ? Parce que, comme ça, ils peuvent rentrer à la fin de la journée et dire : « Plutôt af-freux, aujourd’hui, hein, vieux frère ? » Ils crèvent tous d’envie de pouvoir dire ça. « Ploutôt af-feux, aujourd’houi, hum, vieux fraère ? » Ha ! Enfin, vous voyez ce que je veux dire. C’est comme si on leur décernait une médaille ou je ne sais quoi.
Roger et Stephan hochent la tête en souriant. (« Mars la verte »)
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D’un autre côté, personne ne savait quoi faire de ce cadeau incompréhensible, toutes ces années en plus. Ça défiait le bon sens, parce que les autres problèmes du monde n’avaient pas disparu. Au contraire, l’accroissement de la longévité posait un problème pratique, immédiat, pervers : plus de gens sur Terre, ça voulait dire d’autant plus d’affamés, de jalousies, de guerres, de morts inutiles. La mort semblait répondre coup pour coup, avec ingéniosité, aux avancées de la science. C’était un bras de fer titanesque, et Michel avait parfois l’impression, tout en détournant les yeux des gros titres, qu’ils ne gagnaient des années d’existence que pour avoir plus de gens à massacrer ou à plonger dans la misère. La famine tuait des millions d’êtres dans les pays sous-développés, et en même temps, sur la même planète, des gens increvables faisaient du sport dans leur Xanadu. (« Michel en Provence »)
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Il scella un autre anneau. Ça avait l’air de se calmer, autour d’Ellis. Quand l’anneau fut solidement fixé, il tira au-dessus du vide le fil d’Ariane accroché à l’anneau qui se trouvait à plus d’un kilomètre de là. Malgré sa finesse impalpable, il dut tirer vraiment fort vers la fin, longueur de bras après longueur de bras, jusqu’à ce que l’impalpable filin, pareil au fil à pêche de son enfance, mais beaucoup plus résistant, soit bien tendu au-dessus du vide. Il attacha l’extrémité du fil à l’anneau et se fendit d’un grand sourire en effectuant le dernier nœud. Plus tard, ce matin-là, si Hastings sortait bien de la gare avec sa bande de bureaucrates, Coyote déclencherait le déploiement de la banderole d’un déclic de stylo à laser, et les visiteurs seraient accueillis par une banderole surplombant le boulevard Thoth. Celle qu’il avait perdue sur la butte d’Ellis suite à la traîtrise des deux jeunes femmes arborait un slogan de leur cru : La véritable transition n’a pas encore commencé, fine allusion, sans doute, à l’Autorité transitoire des Nations unies. Mais Coyote avait prévu le coup et préparé un message de secours. La banderole de Coyote proclamait : ATONU, on va te virer de Mars à coups de pompes dans le cul.
Il éclata de rire à cette idée. Il n’osait espérer que la chose resterait là plus d’une dizaine de minutes, mais il y aurait des photos. Certains riraient, d’autres fronceraient les sourcils. Maya lui en voudrait, il le savait. Mais c’était une guerre des nerfs, à ce stade, et il fallait que l’ATONU le sache : la population leur était en majorité opposée. Ce qui était très important, aux yeux de Coyote. Aussi important que d’avoir les rieurs de son côté. Il discuterait stratégie avec elle, s’il le fallait.
Et dans sa tête, il lui dit rageusement : « On va les virer de la planète sous les éclats de rire », et il éclata de rire à cette idée. L’aube rosissait le ciel, à l’est. Plus tard, ce jour-là, il faudrait qu’il quitte la ville. Mais d’abord, un bon petit déjeuner. Arrosé au champagne, pourquoi pas ? Le long du canal, avant l’arrivée du train. Ce n’était pas tous les jours qu’on annonçait une révolution. (« Coyote fait des siennes »)
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Au début, c'était formidable. Les gens étaient bien. La vallée de Wright était un endroit terrible. Tous les jours, Michel se réveillait dans son box et regardait par le hublot (chacun avait le sien) la surface plane du lac Vanda, un ovale de glace bleue craquelée qui occupait le fond de la vallée. Une vallée immense et profonde encaissée entre les parois de roche marron, striée horizontalement. En voyant tout cela, il éprouvait un petit sursaut, et la journée commençait bien.
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