AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


Nous sommes en 1961, Clara Ottenburg quitte New-York où elle est venue pour un concert, quelques interviews, une conférence… une manière de rendre hommage à Brecht et à Kurt Weill. Elle a choisi de rentrer à Berlin, alors que Théo son amour de jeunesse lui conseillait de rester aux USA : en effet, on est en train d'ériger le Mur. Mais, Clara n'abandonnera pas Berlin, elle est restée pendant les années de plomb du Reich, alors qu'ils étaient tous partis alors elle persiste. Elle est « la femme qui reste ».

On retrouve ensuite l'année 1925, dans une Allemagne exsangue, sous la République de Weimar ; Clara se rend à la fête donnée à l'école des arts décoratifs de Burg Giebichenstein. Alors qu'elle désire être admise au Bauhaus, Clara est reçue de manière un peu cavalière, car si des filles sont admises, cela semble être en fait plus pour être dans l'air du temps que par réelle conviction. Elle y fait la connaissance de Théo, le flamboyant, qui occupe l'espace et de Holger son double version silence, timidité… le trio se constitue rapidement, et nous fait penser à « Jules et Jim » bien-sûr.

Clara ne peut pas compter sur sa mère Helga, véritable iceberg avec elle, alors que son père est décédé. Seule sa tante Louise croit en son talent artistique et la soutiendra toujours.

On va suivre ainsi toute la « scolarité » des étudiants du Bauhaus, leurs relations amoureuses, leurs créations, leurs frustrations, mais les chemises brunes sont de plus en plus visibles, le Bauhaus dérange, il est vécu comme un lieu de perdition, de débauche, un repère de Juifs et de communistes pour certains.

Peu à peu, beaucoup parmi les professeurs, les étudiants, vont fuir les persécutions.

J'ai bien aimé retrouver les étapes importantes du Bauhaus : la création du Bauhaus de Dessau à partir de la structure de Weimar par Walter Gropius, architecte plutôt controversé, qui va le diriger jusqu'en 1928 avec des méthodes assez sexistes, les femmes n'ayant pas le droit d'être architecte, elles doivent se contenter de tisser. Pour lui, il faut commencer par désapprendre ce que l'on vous enseigné auparavant.

Il cède la place pour que le lieu puisse continuer à évoluer à Hannes Meyer dont l'orientation est différente, plus communautaire tendance communiste.

« La créativité individuelle disparaitrait au profit de la construction coopérative … Garçons ou filles mêlés, tous semblables ; un enthousiasme collectif. »

Ensuite, c'est Ludwig Mies dan der Rohe qui prend la suite de 1930 à 1933. Il est célèbre mondialement pour avoir réalisé le pavillon allemand lors de l'Exposition universelle de Barcelone.
Dévoiler le texte masqué
J'ai trouvé Clara courageuse, quand elle s'accroche pour survivre dans Berlin, acceptant n'importe quel travail : fabriquer les costumes au théâtre par exemple, avant de monter sur scène…

J'ai aimé suivre Berlin dans ses différentes évolutions, le nazisme, les bombardements, l'occupation à la fin de la guerre, puis le mur, et on a même droit à la liesse de la chute en 1989.

J'ai choisi ce roman pour retrouver le Bauhaus et son histoire car c'est un de mes centres d'intérêt, mais, je suis restée sur ma faim. J'ai tellement mieux aimé « le bal mécanique » de Yannick Grannec que m'avait conseillé la bibliothécaire il y a quelques temps… je vous le conseille d'ailleurs si vous ne l'avez pas déjà lu…

Vous pouvez d'ailleurs retrouver ma chronique ici :https://leslivresdeve.wordpress.com/2017/05/14/le-bal-mecanique-de-yannick-grannec/

Certes, j'ai passé un bon moment avec « La femme qui reste » mais il me reste un goût d'inachevé, un peu de frustration, même si « L'Opéra de quat'sous » et la complainte de Mackie accompagnent le lecteur, telle une toile de fond … je pense que la prochaine fois je lirai un ouvrage consacré au Bauhaus…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont c'est le premier roman, je tiens à le préciser.

#LaFemmequireste #NetGalleyFrance
7,5/10
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          477



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}