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Critique de paulmaugendre


Attablés dans un café de la Butte, ils sont sept. Comme les sept jours de la semaine, les sept mercenaires, ou les sept nains. Ce sont les sept copains, Broudier, Bénin, Lesueur, Omer, Huchon, Martin et Lamendin, qui, un peu éméchés, s'en prennent d'abord au tavernier, désirant vérifier si ses pichets d'un litre contiennent bien un litre. Une vérification s'impose. D'ailleurs, en France tout s'impose.

C'est alors que Bénin, l'une des têtes pensantes, et penchantes, du groupe avec Broudier, déclare qu'il est monté au grenier et que sur une carte de France, apparaissent des yeux plaqués sur chaque département. Deux yeux lui ont parus insolents. Deux yeux auxquels sont accolés les noms d'Ambert et d'Issoire dans le Puy de Dôme. Il n'en faut pas plus pour exciter les esprits et bientôt les strophes, plus ou moins nourries et adéquates, bouts rimés et à-peu-près, fusent des sept convives éméchés. Une sanction envers ces deux sous-préfectures auvergnates est envisagée.

Et les deux compères que sont Bénin et Broudier décident de solliciter l'avis d'un somnambule qui déambule nuitamment sur l'arête d'un toit, après avoir consulté un annuaire, plantant une aiguille au hasard sur un nom. Munis de renseignements aléatoires (Et pourquoi aller à Thouars ?) ils organisent un déplacement vers Ambert, leurs comparses les rejoignant, effectuant eux aussi le voyage dans des conditions différentes. le tout est de se retrouver sur place.

Une partie de la promenade de Bénin et Broudier s'effectue à vélo avec les rencontres et les avatars que cela implique. Enfin ils arrivent à Ambert et, après avoir visité la caserne, Broudier endossant l'identité d'un ministre, Bénin, se faisant passer pour un théologien, un envoyé du pape auprès du curé de la paroisse locale, harangue les fidèles. Il prend le contre-pied de l'Eglise en prônant l'acte de chair, en chaire, démontrant à l'assemblée médusée les bienfaits de la copulation et de la luxure. Un sermon qui ne laisse pas de glace les paroissiens médusés.

Puis à Issoire, ils organisent l'inauguration d'une statue de Vercingétorix. Une cérémonie qui étonne les badauds, et émoustille certaines femmes, puisque le Vercingétorix n'est autre qu'un des compères, juché nu sur un cheval.

Les Copains est un roman facétieux, humoristique, iconoclaste, rabelaisien, et possède une verve avinée dont Marcel Aymé et René Fallet furent les dignes continuateurs. Les dialogues sont savoureux et plus les chopines se vident, plus l'éloquence des convives est comparable à celle des tribuns. Pas de bafouilllement de leur part mais des tirades théâtrales, des conversations qui peuvent être décousues mais une logorrhée jamais défaillante.

Et les personnages sont campés avec une description désopilante, je vous laisse en juger avec l'extrait ci-dessous :

Une femme obèse parut. Son abdomen la précédait d'un bon pas. Sa poitrine venait ensuite, comparable à deux sacs de farine battant la croupe d'un cheval ; puis sa tête, renversée, bourrée d'une graisse blanche ; et, sur sa tête, deux yeux ronds et saillants que la marche ballotait du même mouvement que sa poitrine.

le roman a fait l'objet d'une adaptation au cinéma, sortie en janvier 1965, sous le titre Les Copains, dans un film réalisé par Yves Robert, sur un scénario d'Yves Robert et François Boyer, avec notamment, pour interpréter les rôles des sept copains, Philippe Noiret (Bénin), Guy Bedos (Martin), Michael Lonsdale (Lamendin), Christian Marin (Omer), Pierre Mondy (Broudier), Jacques Balutin (Lesueur) et Claude Rich (Huchon). le film a donné lieu à la création, par Georges Brassens, d'une de ses plus célèbres chansons, Les Copains d'abord, en ouverture de l'album éponyme, sorti en novembre 1964, deux mois avant le film (Source Wiki).



Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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