Family Affair

Elle m’attire, elle me plaît, mais je ne peux décemment pas convoiter la femme d’Alvaro. Son bassin ondule contre le mien. Un gémissement sort de sa gorge quand mes doigts frôlent le haut de sa cuisse. 

Je la fais tourner rapidement pour me coller à elle. Mon nez se colle à son cou et je la respire profondément. Ça ne dure que quelques secondes car mon bras la retourne et sa bouche se stoppe à quelques centimètres de la mienne. Mon sourire s’étend et mes premiers pas de danse se mettent en route. Elle se déhanche en essayant de me suivre. Nos gestes sont saccadés et quand je me retrouve à nouveau collé contre sa poitrine, ma main descend de son bras pour passer près de celle-ci et glisser le long de son ventre avant de finir sa route sur le haut de sa cuisse.

Son regard était empreint de colère et je ne comprends pas ses changements d’attitude. Il me faut des explications. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai le sentiment que tout est relié à ses activités. Pourtant, de ce que j’en connais, ça ne devrait pas être le cas. Il me cache forcément des choses.

Ce n’est plus Alvaro que j’ai en face de moi mais un homme que je ne connais pas. Sa colère est fulgurante. Il me relâche et se détache de moi. Il me fait signe de me rhabiller et de sortir de la pièce.

Je regarde ses gestes avec envie et empressement. Mon pied caresse lentement mais sûrement son entrejambe. Il défait ses boutons de manchettes qu’il dépose délicatement sur le bureau. On dirait bien qu’il fait languir l’échange. Pourtant, ma respiration saccadée doit bien lui faire comprendre que j’ai terriblement envie de lui. Je sais que je flatte son ego quand je réagis comme ça. Mais il me le rend bien. D’un simple regard, une caresse de ma part et son corps part au quart de tour. J’avoue en jouer un peu pour le faire craquer.

Nos doigts se touchent alors et je ressens la même chose que quand nous nous sommes présentés la première fois. Un choc électrique traverse mon corps et cette fois, je suis pratiquement certain qu’elle a ressenti la même chose. Je la vois confuse alors qu’elle retire rapidement sa main qu’elle passe sous la table.

Elle semble très troublée par l’histoire du tableau. Pourquoi mon frère lui a-t-il menti ? J’essaie alors de passer à un autre sujet.

Égoïste comme je suis, je me suis mis à rêver que si elle était suffisamment amoureuse de moi, elle resterait malgré mon lourd héritage. Mais quand je vois combien elle est sensible et combien elle aime les gens, la peur me prend aux tripes. Je ne peux pas la laisser partir. Elle me donne un équilibre, elle me fait oublier le milieu dans lequel je traîne depuis la mort de mon père. Certaines fois, j’aurais envie de tout plaquer pour vivre loin d’ici avec elle, mais mon passé est trop lourd et il me rattraperait, qu’importe où je me trouve.

Tu n’as rien à lui envier et tu as la jeunesse. Tu es belle, Lynn, magnifique même, à l’intérieur comme à l’extérieur. Tu me plais, tu es attirante et je ne veux surtout pas que tu te caches de moi. Les conneries qu’elle a pu te dire, tu les oublies.

J’aime tellement cette femme qu’elle pourrait me faire faire n’importe quoi. Sauf qu’il ne faut pas pousser et que je ne risque pas d’assouplir mon emprise sur mon personnel. Plus ils ont peur, plus je les maîtrise.

Tout ce que je déteste. J’ai envie de quelque chose de simple et d’assez romantique. Une robe discrète mais qui mettrait mon corps en valeur et qui plairait à Alvaro sans aucun doute.