J'ai eu un petit coup de mou à la lecture de la présentation des différents personnages ou groupes qui feront, plus tard, la richesse de ce roman.
Il y a Alicja, jeune journaliste provinciale, dont le phare est toujours le grand-père polonais disparu. Son écrivain de chevet ?
Haruki Murakami. Décidément, elle me plaît...
Il y a aussi ce médecin de campagne de 73 ans, un médecin comme on n'en fait plus, toujours attentif à ses humbles malades. Son amoureuse, Inge, est passionnée par Saint-Bernard, fondateur de la belle Abbaye de Citeaux. Elle veut en faire un document, elle attend des fonds européens. Les fonds arrivent, mais à une condition et cette condition, elle la refuse.
On rencontre aussi au fond des bois un ancien légionnaire, dont le secret d'enfance est bien lourd à porter, malgré les années.
On fait la connaissance de Smyrn, un riche parisien qui vient d'acheter une maison, que dis-je une propriété ! le couple de gardiens est décidément bien bizarre...
Sans oublier l'inévitable groupuscule d'anti-capitalistes, admirateurs de zadistes et de nuit-debout et gros fumeurs de pétards. Tout cela n'a qu'un temps, il faudra bientôt rentrer dans le rang, comme la plupart de leurs prédécesseurs souxante-huitards.
Et puis toute une humanité abandonnée, la cristallerie à fermé, rachetée par des Chinois, il ne reste plus que la colère et trop souvent l'alcool.
Pourtant, ils y ont cru à un moment, avec les gilets jaunes.
Je garde pour la fin le salopard, l'ordure intégrale, qui mange à tous les rateliers tant que ça fait avancer ses sales petites affaires.
De lui on peut vraiment dire "qu'il a des comportements qui sont en effet de nature à briser la santé morale des femmes". On n'est plus dans l'outrance le concernant.
Tout ce petit monde gravite autour du meurtre d'un chauffeur-routier, se rencontre, fraternise ou non, se lie d'amitié et, Oh merveille ! Parfois peut trouver... l'Amoouur, presque par inadvertance...