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Plus que des Mémoires, c'est un petit documentaire sur la vie dans la Cité interdite, entre discipline et poésie, que nous offre He Rong Er. Cette ancienne dame de cour, plus précisément chargée de servir à fumer à l'impératrice douairière, relate une vie quotidienne extrêmement codifiée, y compris dans ses aspects les plus anodins, comme l'obligation de manger peu pour éviter d'avoir des gaz en présence de l'impératrice, ou la position à prendre pour dormir afin de ne pas tenter les dieux...

Très factuel, le livre est aussi très riche, car il évoque à la fois l'architecture de la Cité Interdite et des Palais d'été, aux noms si exotiques et si doux, le rôle des dames de cour et des eunuques, les croyances et les rituels des Chinois et des Mandchous, les devoirs et les quelques loisirs, la nourriture, l'organisation hiérarchique des serviteurs mais aussi des épouses... sans oublier quelques anecdotes amusantes ou intéressantes sur le papier hygiénique, le Bouvier et la Tisserande ou encore le contrôle régulier de la castration des eunuques...

Pour autant, l'émotion n'est pas absente, car la personnalité raffinée et triste de He Rong Et transparaît constamment dans son récit. On sent sa douleur de ne pas avoir eu de vie normale avec un mari et des enfants, sa joie parfois devant la nature ou un jeu harmonieux, sa compassion pour les eunuques, sa tendresse et sa confiance pour Jin Yi, le jeune étudiant en histoire qui a recueilli son témoignage.

Challenge Petits Plaisirs, 6/xx
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Voilà un témoignage comme je les aime, sincère et vrai, né de la rencontre d'une vieille dame et d'un jeune homme qui a su écouter cette dernière quand le besoin de livrer des épisodes de sa vie se faisait présent pour « décharger » un peu son coeur !
Peu nombreux (ses) ils ont été, les serviteurs des empereurs de Chine, à révéler les secrets de la cité interdite, ses codes très durs, voire inhumains auxquels ils étaient soumis. Déplaire à l'impératrice pouvait se payer de sa vie et même de celle de sa famille ! le protocole était impitoyable et les servantes et les eunuques devaient se soumettre. Splendeur et misère à la cité interdite, à lire juste pour se faire une idée du paradoxe chinois.
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Les dames de cour servaient la famille impériale afin de soulager ses membres du moindre effort et du moindre tracas, chacune d'elles étant dévolue à une tâche précise.
Elles étaient en général choisies à l'adolescence au sein des familles mandchoues, et devaient quitter la Cité Interdite à l'âge de 25 ans.

Entrée au service de l'impératrice douairière Cixi ( ou Tseu-Hi) à l'âge de 13 ans, Rong Er, ainsi qu'elle était appelée, a pour fonction essentielle d'allumer la pipe à tabac et d'en glisser le bec entre les lèvres de l'impératrice. C'est une très grande responsabilité, qui nécessite savoir-faire et sens de l'observation : il faut deviner le léger mouvement de tête, n'être ni envahissante ni maladroite.

Rong Er n'apprendra jamais à lire ni à écrire, mais elle saura décrire dans le détail la vie quotidienne de ces dames de cour entre peur, contrainte et petits bonheurs, les routines particulières de l'impératrice douairière, les différentes fêtes religieuses et traditionnelles qui rythment le passage du temps, et les occupations des uns et des autres. Elle a acquis une grande délicatesse de sentiments doublée d'un discernement qui ne craint pas de souligner au passage quelques travers de ceux dont elle partage l'existence.

Tout est surprenant, dans ce récit : à mille lieues des préoccupations du commun des mortels, le cérémonial qui préside à chaque moment de la journée de l'impératrice, ses exigences fantasques, ses croyances, qui le disputent à son statut quasi divin et à son corollaire de rites.

C'est un document exceptionnel, qui s'attache vraiment au fil des jours, au quotidien. Je me suis laissée porter sans effort ( comme dans un palanquin !) par ces détails, ces anecdotes, de jolies descriptions des lieux, des animaux, du mobilier, des vêtements, les aliments, les plats, les fruits, les fleurs ...
D'après ce que j'ai lu, il n'y aurait pas d'autre témoignage de la vie au sein de la Cité Interdite sous cet angle. Cela peut s'expliquer par le fait que les personnes qui avaient servi la famille impériale risquaient gros à raconter leur expérience après la chute du dernier empereur.

Il est heureux que He Rong Er ait trouvé en Jin Yi, jeune étudiant en histoire, un interlocuteur attentif et passionné, qui a noté scrupuleusement chacun des récits de sa vieille amie.

Un petit regret, cependant, mais qui ne tient qu'à moi, le manque de repères biographiques concernant les différents personnages évoqués. Je pense en particulier aux eunuques cités, qui pouvaient avoir beaucoup de pouvoir à la cour impériale.
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Un beau témoignage d'un dame de cour à la Cité Interdite. Voyage émouvant au coeur d'une vie recluse et asservie. A lire.
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Un livre particulier dans sa construction et dans son propos puisqu'il s'agit du récit biographique de celle qui fût une Dame de cour de l'impératrice Cixi à l'intérieur de la Cité Interdite. Un univers fermé, codifié à l'extrême et où rien n'est laissé au hasard ou à l'improvisation. le moindre geste est soumis à la tradition et ne doit en aucun cas être modifié sous peine de sanctions immédiates. Ceci est le récit d'une vie passée au rythme des saisons, des cérémonies et du bon vouloir ou de l'humeur de l'impératrice. Ce livre s'articule sous forme de petits chapitres très courts, à peine une page pour certains, qui nous décrivent sous une forme particulièrement riche et imagée les coutumes, les repas, les différents moments de la journée, les croyances… de tous ces personnages qui vivent et travaillent à l'intérieur de la Cité Interdite. C'est un récit passionnant, drôle parfois et particulièrement émouvant car on ressent à travers les mots de cette femme une tristesse infinie et une solitude poignante, une vie hors du temps et du monde et malgré tout des moments heureux, des petits bonheurs partagés et un dévouement extrême à l'impératrice Cixi.

On connaît très mal cette vie à l'intérieur des palais, car le quotidien du personnel de cour était soumis à la loi du silence, c'est une vie entre parenthèse, entièrement dévouée à l'impératrice ou à l'empereur et certaines étaient prisonnières à vie de cette haute muraille violette et rouge. Les descriptions faites dans ce livre, du quotidien, des vêtements, de la nourriture ou des cérémonies, sont surprenantes et tellement plus incroyables que ce que l'on pouvait imaginer. Je suis allée constamment d'étonnements en surprises, j'ai découvert ce qu'était "la maison des mandarins", "la lettre du bien-être", "la fabrication du fard rouge" avec tant de petits détails et de précisions… Ce livre est un vrai régal car on accède par la petite porte à l'une des personnes les plus mystérieuses et controversées, l'impératrice douairière Cixi qui régna d'une main de fer sur la Chine, réputée pour ses caprices, son intransigeance et sa dureté.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage d'un monde inaccessible, récit d'une richesse époustouflante, d'une tradition pesante et de règles si lourdes qui se lit comme un roman. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde malgré les descriptions minutieuses des pratiques de cour ou des rituels qui peuvent nous sembler tellement dérisoires… Une histoire particulièrement émouvante puisqu'elle marquera aussi la fin d'une époque et sauvera de l'oubli des traditions à jamais disparues.
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He Rong Er entre dans la cité interdite à l'âge de treize ans et servira la dernière impératrice douairière de Chine, Cixi. Elle en sortira à l'âge de 25 ans et vivra de ces revenus de femme de ménage jusqu'à la fin de sa vie.

L'auteur a rencontré He Rong Er et recueilli ses propose sur sa vie de dame de cour de la cité interdite. Cité énigmatique entourée de légendes, de rumeurs où très peu de témoignages sont parvenues jusqu'à nous. Ces mémoires permettent de lever le voile sur ce mystère.

On est très loin du faste de la vie de la cour de Versailles. On est à l'opposé de cette image. Les dames de cour de la cité interdite vivaient rigoureusement : interdiction de parler, recevaient des coups (« commencer par frapper, on parlera du problème après était la règle d'or »), éviter de sentir mauvais, d'avoir des gaz, obligation de dormir sur le flanc en repliant les jambes pour se mettre en boule, n'apprenaient pas à lire, etc…

Une grosse partie du récit porte sur l'impératrice et tous les rites, fêtes religieuses qui parfois m'ont un peu ennuyée.

Un ouvrage court qui permet d'en apprendre plus sur la vie de cour en Chine dans un style retranscrivant les propos oraux de He Rong Er.
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Intéressants descriptifs de la vie très codée dans la cité interdite. Style d'écriture sans intérêt particulier. Livre témoignage qui plonge bien dans cet univers très particulier. J'ai peint un portrait lors de sa lecture de Wanrong (photo de couv). J'étais bien dans l'ambiance.
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J'ai bien aimé cette lecture somme toute très rapide, malgré que ce soit un peu déconstruit.
He Rong Er devait effectivement être une Mandchoue extrêmement secrète pour en délivrer aussi peu à l'auteur en plus de dix ans d'amitié.
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« Je suis tombée du ciel. Seulement, au lieu de mettre pied à terre, j'ai atterri directement dans les latrines ». C'est ainsi que He Rong Er, ancienne dame de la cour impériale chinoise, résume sa vie. Entrée à la cour à treize ans, elle a servi l'impératrice Cixi vers la fin de son règne.

Ce livre est né de la rencontre de He Rong Er et d'un jeune chinois, Jin Yi, alors étudiant en Histoire à l'université de Pékin. « J'écoutais la vieille dame me raconter son passé comme s'il s'agissait de légendes lointaines oubliées. Lorsque je l'avais rencontrée, elle était déjà une vieille femme aux joues plissées et aux cheveux blancs. Elle s'appelait He. »

Ces femmes inaccessibles évoluaient dans une cité fermée au monde extérieur, assujetties au pouvoir d'un empereur ou d'une impératrice.
Le mystère de la Cité Interdite a suscité de tout temps la curiosité. Les « mémoires d'une dame de cours » constituent un document qui nous permet aujourd'hui de pénétrer la palais.

He Rong er a conté oralement sa propre vie et celle, quotidienne, des dames de cour, consacrant une grande part de son récit à l'impératrice Cixi. On découvre comment elles travaillaient, s'habillaient, se nourrissaient. On apprend les goûts, les manies, les exigences des empereurs et impératrices.

Ce livre nous entraine dans un voyage codifié où chaque action, chaque geste est réfléchi, a un sens. La lecture laisse une impression d'un contrôle de soi et de ses gestes permanent, presque oppressant. Mais nous partons également dans un voyage féerique à travers les mythes et croyances, nous découvrons une vie organisé pour cohabiter avec les esprits et les Dieux.

Construite en 1420 sous la dynastie des Ming, cette étonnante et mystérieuse architecture qui abrita vingt-quatre empereurs resta inaccessible pendant cinq cents ans. La partie antérieure fû ouverte au public en 1914, puis en 1924 la partie postérieure, où vivaient les empereurs et impératrices.


Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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Ce livre est passionnant d'un bout à l'autre, la vie du personnage principal est digne d'un roman!

A mon sens l'ouvrage aurait gagné à être accompagné de notes. En effet, certaines parties me semblent difficiles d'accès pour un lecteur non averti de l'histoire de la Chine et n'ayant aucune notion de pinyin. Il aurait été aussi intéressant de compléter l'iconographie par un plan de la Cité interdite.
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