Je traverse l'ombre des paradis.
Buenos Aires était alors pour moi comme un animal affamé. Un animal vorace, dangereux, comme celui des films qu'ils passent le samedi au Savoy
Il est revenu hier. Il est descendu du train, le crâne rasé et la peau rance. Il ne ressemblait pas à Kirk Douglas. Alors j'ai pu voir clairement ma mort.
Il pleut de plus belle dehors. Cet orage a amené un vent frais. Les lumières du Moulin rouge, du cinéma explosent dans la rue. Peu à peu commencent à sortir, avec des parapluies, deux par deux, ou en petits groupes, les personnes qui viennent de voir au cinéma Espanol, à la seconde séance, Le dernier train de Gun Hill ; d'autres courent récupérer leur auto, et les femmes attendant dans l'entrée. Les choses se passent comme ça.