Autant l'admettre tout de suite, j'ai eu peur, très peur en commençant la lecture de cee livre. Je craignais ressentir la même déception qu'avec Les Ailes d'Emeraude T3: L'île des secrets, paru chez le même éditeur, dont la lecture m'avait laissé un beau goût amer… le résumé aussi m'inquiétait, je craignais de me lancer à nouveau dans une histoire d'amour niaise, basée sur le pitch vu et revu de « tous les sépare, mais pourtant ils s'aiment et leur amour dépassera les haines »… Un fil narratif des plus classiques, vous l'admettrez.
Dans un premier temps, j'ai eu du mal à entrer dans l'ouvrage, trouvant l'introduction de l'intrigue longue et la mise en place des éléments narratifs poussive. Mais heureusement, cette latence n'a duré que les 4-5 premiers chapitres, et la suite a été à la hauteur du Prix de l'Imaginaire remporté. Une fois les principaux personnages présentés et le lecteur familiarisé avec les mondes évoqués, le rythme accélère. On suit avec intérêt les mésaventures de notre héroïne, entraîné malgré elle dans les méandres du monde des Faes.
D'ailleurs, cet univers faerique est remarquablement mis en place. Challenge Faerie oblige, c'est pour lui que j'avais choisi de lire cet ouvrage. Après des débuts délicats, j'ai été entraînée dans le monde crée par
Charline ROSE. Son univers est très bien détaillé, et diversifié, seul manque une carte nous aurait permis de mieux se repérer dans les différents lieux.
La hiérarchie des Faes en elle-même est fascinante. Kadvael, premier Fae que l'on rencontre, est un seigneur d'Alwena à la peau nacrée, amoureux d'une Chimère à la peau bleue et aux cheveux de jais. Enya, reine des Iles Cendrées, a les cheveux roux venant de la contrée des Verts Bois. En plus des différences physiques, les cultures, les mythes sont autres, et l'auteure a su créer un univers complet et des plus denses, inspiré il me semble des mythes classiques (Obéron et Titania en tête). La fin de l'ouvrage semble sous-entendre une suite, et j'ai hâte de découvrir davantage de détails sur son monde. On sent dans son écriture l'influence du grand
FETJAINE et sa trilogie des Elfes. Lors d'une interview, l'auteure cite
Léa SILHOL comme référence, chose que je ne peux qu'apprécier!
J'ai particulièrement apprécié le fait que les mondes des humains et des faes soient séparés par un élément des plus poétiques… un voile. Voici un extrait de l'ouvrage qui s'y réfère: « Des ombres apparurent. Simples fantômes et silhouettes déformées derrière le mur translucide. Elle ne pouvait réellement les voir. A genoux, elle observa la scène. Ce théâtre d'ombres la fascina autant qu'il l'effraya. Les voix sifflaient des mots qu'aucune créature humaine ne pouvait comprendre.(…) Manquant d'air et de raison, elle se laissa lentement submerger par le fracas et la puissance féerique. » On notera au passage que l'auteur a un joli style d'écriture, les mots sont évocateurs sans être pédants, bon point!
Niveau personnages, Lueur est celle qui se distingue le plus. Elle a le rôle de la méchante de service, et c'est un registre parfaitement maîtrisé ici. Harcèlement, insultes, pièges en tout genre… Lueur la fae sort toute la panoplie de l'adolescente en crise pour détruire la vie d'Edwenn. Et une forme de fascination arrive, on se demande jusqu'où ira la princesse fae, sa haine aveugle semble sans limites.
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