Manderley for ever

Face à autrui, elle affiche l'insouciance de son joli sourire et un rire communicatif, mais devant sa machine à écrire, elle fouille sa part la plus sombre, celle qui ne ressort que dans ses livres. Elle a toujours fait ce choix, elle s'y tiendra. Elle préfère faire peur, déranger, donner le frisson, empêcher de dormir, que de se ranger du côté du lisse, du facile, de l'évident, de l'oubliable.

Cornouailles, 1969

Au détour d'une promenade solitaire, son esprit fécond sera peut-être intrigué par un vieux manoir, un chemin mystérieux, une énigme...

Cornouailles, 1943

La beauté des paysages angevins, les couleurs automnales, les châteaux et les manoirs, les scènes de la vie quotidienne dans ces villages s'infiltreront dans les pages d'un futur roman.

Cornouailles, 1943

Tout ce que j'écris émane d'une vie intérieure, (...). J'attends que l'inconscient se remette en marche. je n'y puis rien.

Cornouailles, 1943

Dans ses lettres, Daphné décrit à sa jeune amie ses nouvelles lectures, trouve un certain réconfort dans les oeuvres de Carl G. Jung plus agréables à lire selon elle que Freud ou Adler : il dit que la vie normale d'un peintre ou d'un écrivain ne peut pas être satisfaisante, car les affres de la création sapent en permanence l'artiste en l'enfermant dans son Gondal. Gondal, nouveau mot codé entre Daphné et Oriel, emprunté aux soeurs Brontë, et qui signifie le monde de l'imaginaire.

Cornouailles, 1943

Petit à petit, l'alcool tisse un chemin pernicieux dans son quotidien, en plus des cigarettes. Daphné le sait, le devine, pense à son père qui lui aussi, avait emprunté cette voie-là, et se sent impuissante.

Cornouailles, 1943

Daphné fait partie de ces écrivains qui préfèrent regarder en arrière, pas de l'avant, qui sont capables de noircir des pages entières sur ce qui fut, un lieu, une trace, mettre des mots sur la fugacité de l'instant, la fragilité du souvenir qu'il faut embouteiller comme un parfum.

Cornouailles, 1943

On arrose la publication du quatrième roman d'Angela, Treveryan, dédié avec beaucoup d'amour à sa soeur Daphné, la sombre histoire d'une fratrie affectée par une malédiction familiale dans un élégant manoir en bord de mer.

Cornouailles, 1926

Derrière l'histoire d'une maison, d'un homme et de deux femmes, rôde une vérité bien plus ténébreuse, voire dérangeante, celle d'une guerre psychologique fardée de violence feutrée et de sexualité réprimée. (...), la chronique d'une jalousie dévorante et de ses conséquences qui vont jusqu'au meurtre.

Cornouailles, 1926

Elle reprend son carnet de notes. Une magnifique demeure...Une première épouse...Un naufrage...Un terrible secret...La jalousie... (...), presque tous soulignent ce qu'elle doit aux soeurs Brontë, une maison remplie de mystères et d'effroi, une atmosphère gothique, des héros inspirés de Heathcliff ou de Rochester.

Cornouailles, 1926