Je suis très embêté par l'idée de rédiger cette critique car j'ai été très désagréablement surpris par plusieurs choses en dépit d'une lecture plutot agréable. Je m'explique :
J'aurais aimer te tuer est un roman à la limite entre thriller et policier, ce qui est, soit dit en passant, assez bien fait et m'a paru etre une approche interessante.
L'intrigue elle aussi se laisse suivre avec plaisir et est ma foi bien ficelée.
Néanmoins je restais un peu sur ma faim et sentait une pointe de deception surgir par rapport à mes attentes initiales en remarquant que l'écriture était vraiment très.. simple. Souvent j'utilise ce mot comme un compliment car il se mêle avec d'autres adjectifs comme "fluide" ou "efficace" mais ici non, c'est juste simple, sans interêt particulier.
L'immersion au travers des personnages également m'a paru d'une fadeur surprenante. Les récurrents passages sur la vie privée du flic (dont j'ai déja oublié le nom 10 jours à peine après avoir fermé le bouquin) sont du vent. On y apprend qu'il rentre chez lui, pose les clés sur la table basse, se fait à manger, et dit bonne nuit à sa famille. Cela n'a aucun impact sur l'ambiance, sur l'enquête ou ducoup sur... le lecteur.
Les dialogues m'ont souvent paru manquer de finesse ou de crédibilité. C'est leger mais constant. Par exemple quand un jeune crie à un autre de lui acheter des "canettes de soda". Y'a vraiment des gens qui emploient le mot Soda dans la vraie vie? On dirait une traduction...
Derrière ces reproches se cache néanmoins une trame et une partie du livre qui m'a enchanté et fasciné. Ce n'est donc qu'outré que j'ai appris par la suite que la meilleure partie de l'intrigue est un copier coller d résumé de l'affaire Dandonneau. Si vous avez vu le "faites entrer l'accusé" sur cette histoire, alors
J'aurais aimé te tuer n'a plus d'interêt pour vous.
Je trouve ça assez incroyable et honteux que d'une part, tous les détails de cette affaire n'aient même pas été changés, du montant de l'assurance vie aux phrases du coup de téléphone, a la vitesse de la voiture, la typologie de la route, et même l'étincelle du circuit électrique des phares.. (Désolé si ça vous gache le livre, je ne fais pourtant que parler d'une affaire francaise publique).
Et d'autre part, que
Pétronille Rostagnat ne le précise a aucun moment, ne cite ni dans les remerciements ni dans les premieres pages, et profite donc clairement de cette ambiguité qui est pourtant la principale responsable à mes yeux du fait que
J'aurais aimé te tuer n'est pas un navet.
Le livre est donc pas trop mal, mais je trouve le procédé tellement malhonnête que je le note en conséquence et éviterai soigneusement cette autrice à l'avenir.